lundi, 02 octobre 2023
Devoir de Lakevio du Goût No 173
Ça fait quatre ans que je vous propose à peu près chaque semaine un « Devoir de Lakevio du Goût ».
Si vous n’en avez pas marre, voici le 173ème devoir.
Cette toile d’Émile Friant arrive un certain nombre de devoirs et plus de deux cents semaines après le premier devoir que je vous ai proposé.
En attendant lundi, je suis sûr que vous allez vous précipiter sur vos claviers, rêvant des rentrées qui étaient d’antan et du mois d’octobre pour dire à quoi vous fait penser cette peinture dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas enthousiasmante…
Mais bon, vous vous direz, comme le héros de « 2001, a space Odyssey » d’Arthur C. Clarke « Bah… J’aurai bien une idée… »
À lundi.
Mon dieu qu’il est laid !!!
Mais dans quelle situation nous a encore mis mon père pour qu’il en soit réduit à me demander d’accepter la demande de ce… J’allais dire cet homme alors que je ne suis pas même sûre que cet individu soit humain…
Qu’il est vilain ! Mais bon sang qu’il est vilain !
En plus ses parents l’avaient appelé Alphonse !
Comment peut-on s’appeler Alphonse ?
En plus il a les mains moites, c’est affreux de sentir ces doigts quasiment collants me palper les mains.
On ne peut parler de caresses, non, il me palpe comme on tâterait un poulet pour en apprécier la tendreté.
Et ce n’est pas la première fois !
Il y a peu, mon père avait encore risqué au « whist » un champ particulièrement fertile.
Il l’avait évidemment perdu et ma mère m’avait prise à part et dit « Tu sais, ma fille, Alphonse est un beau parti, tu serais heureuse avec lui tu sais et ça nous aiderait bien, ton père et moi… »
Je ne connaissais d’Alphonse que l’existence et la fortune de son père dont les terres étaient plus grandes que les nôtres.
Puis je le vis et eus bien du mal à retenir un mouvement de répulsion quand il voulut me baiser la main.
Le pire ? Ma mère nous laissa dans le boudoir « pour que vous fassiez plus ample connaissance mes enfants… »
Il me prit la main et commença à me chuchoter à l’oreille des mots qui normalement étaient tendres et agréables mais qui avec cette voix suintante n’étaient guère qu’un murmure salace.
Et cette main, l’autre, qui s’approchait de ma gorge heureusement protégée par un bustier raide comme la justice.
J’étais près de hurler, je me souviens de sa proposition de tenter de concrétiser nos fiançailles de façon plus... charnelle...
Mon dieu ! Quelle horreur, moi dans les bras de cet avorton à l’air si stupide !
J’entendis mon père arriver et disant à ma mère à haute voix « Ma mie ! Tout est réparé, je me suis refait !! Nous avons récupéré le champ du bout du bois !!! »
Aujourd’hui, la voix de mon père n’était plus salvatrice…
Je risquais bel et bien de me retrouver dans les draps avec cet horrible bonhomme.
Alors que Jules, lui, si caressant, si beau, si attirant, le mari de mes rêves...
Ma mère me prit à part et me consola.
« Ce n’est qu’un mauvais moment à passer tu sais, le mariage n’est qu’un sacrement et on n’est pas obligé d’aller à la messe tous les jours… Tu verras, il y a d’autre offices autrement attrayants… »
Au moins je sais pourquoi maman va en ville tous les mardis.
Sans doute à sa messe à elle…
Je n’aurai donc plus qu’à fermer les yeux et attendre le mardi pour aller à l’office de Jules…
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