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mercredi, 13 décembre 2023

Ce matin c’est rasoir.

rasoir.jpg

Ce matin, comme tous les matins je me suis rasé.
J’étais content, je venais de changer la lame de mon rasoir.
J’ai opté pour une de ces lames multiples si chères mais si agréables à utiliser.
Elles vous laissent la joue douce comme une fesse de bébé ou le sein de l’aimée en un passage que vous sentez à peine.
Ce matin, donc, j’ai pensé à quelque chose en me rasant.
En espérant aussi que ce n’est pas en vous rasant…
J’ai pensé à mon père.
Oui, ça m’arrive de temps en temps, soit pour un épisode qui me fait rire maintenant mais soulevait un sentiment de gêne lors de l’évènement.
Comme quand, causé par l’aérophagie due à ses difficultés respiratoires, il lâchait dans le bus un pet lent et majestueux, se tournait vers sa voisine et disait « Ne craignez rien, Madame, je dirai que c’est moi… »
Mais ce matin, je me suis rappelé autre chose qui m’a rappelé que les conditions de vie n’étaient pas les miennes aujourd’hui bien que j’aie connu des périodes de dèche..
Je revois mon père les matins du dimanche où il se levait plus tard.
Il nous arrivait de faire notre toilette de conserve et j’observais alors la cérémonie du rasage de mon père.
Avant de passer à la confection de la mousse, il y avait la préparation du rasoir.
Les jours fastes, comme le dimanche, il tirait du petit paquet jaune une lame « Gillette » neuve et la mettait à la place de l’autre dans le rasoir.
Plus souvent, il dévissait le manche du rasoir, en sortait précautionneusement la lame, la prenait entre deux doigts et en restaurait le fil en l’aiguisant sur la paume de sa main puis il la remettait dans le rasoir, en revissait le manche et passait le tout sous le robinet.
Ensuite, il prenait un tube de crème à raser, en mettait une petite noisette sur une soucoupe et la « touillait » avec son « blaireau » jusqu’à l’obtention d’une mousse onctueuse.
Et là… J’observait attentivement avec l’idée qu’un jour, demain peut-être, je me servirai en douce du rasoir paternel pour effacer cette ombre disgracieuse qui décorait fâcheusement ma lèvre supérieure.
Quand j’eus environ quatorze ans, mon père l’effaça, exauçant ma muette prière.
La suite fut moins glorieuse quelque temps plus tard.
Je profitai d’une absence paternelle et entrepris de me raser tout seul.
Une véritable catastrophe, pas un poil de moins vu qu’il n’y en avait pas mais des coupures sur des joues qui n’en avaient jamais connu.

Commentaires

C'est ce qu'on appelle le rite initiatique. A d'autres, on coupe un bout de quelque chose.

Écrit par : Nina | mercredi, 13 décembre 2023

Contrairement au " bout de quelque chose" la barbe repousse tous les jours.
Quant au "bout de quelque chose chose" qu'on coupe, c'est sans dote pour ça que le juif pieux chaque matin, "remercie Adonaï de ne pas l'avoir fait naître femme"...

Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 13 décembre 2023

Certaines africaines "n'y coupent pas", est-ce pour les punir d'être femmes ??

Écrit par : Nina | mercredi, 13 décembre 2023

Va savoir...
Les hommes étant stupides au point de croire que leur honneur est caché entre les jambes des femmes, ça ne m'étonnerait pas que les comparaisons peu flatteuses soient à l'origine de l'excision, c'est bien plus pratique que douter de soi...

Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 13 décembre 2023

Bonjour Le Goût , j'adore la formule "Avoir la joue douce comme une fesse de bébé ou le sein de l’aimée " et puis, bien évidemment la pensée qui se fige et s'arrête sur votre père avec la touchante anecdote . le matin est souvent source d'inspiration...

Écrit par : Jerry OX | mercredi, 13 décembre 2023

Tes souvenirs avec ton père sont toujours plein d'humour, j'en suis très loin...

Écrit par : Fabie | mercredi, 13 décembre 2023

Mon père je le voyais se raser le dimanche matin après son passage à la boulangerie pour ne "viennoise"
Il utilisait en alternance un Gilette ou un coupe chou qui lui était précieux d'où venait-il je ne sais.
Et puis le visage rose et doux il m'offrait sa joue pour que je l'étrenne maman avait l'autre versant.
Mon époux faisait de même, un monsieur que j'ai follement chéri se rasait le soir pour ne pas me ravager le visage tant sa pilosité était "d'acier".
Pour moi j'utilise les trucs jetables à 3 lames voir 4, c'est qu'avec l'âge sa pousse le poil au visage de la vieille !!!

Écrit par : mume | mercredi, 13 décembre 2023

Le rituel du rasage quotidien est une des choses auxquelles nous échappons, nous, les femmes...
et je dois dire que je ne suis pas jalouse. :-)
J'ai la chance d'avoir le poil rare et j'économise donc beaucoup en frais d'esthéticienne.
Je me contente de contempler avec amusement les "petites coupures" occasionnelles de mon cher et tendre...et comme nous ne sommes pas riches, les "grosses coupures" sont rares. ;-)

Écrit par : La Licorne | jeudi, 14 décembre 2023

Un texte au poil
Qui va à l’essenciel

Et puis cette mousse onctueuse
C’est joli

:)

Écrit par : Guillaume d’Ockham | vendredi, 15 décembre 2023

Et puis l’essence ciel aussi
C’est la fameuse lotion bleue
Mennen que l’on tapote sur ses joues, après...

Écrit par : Guillaume d’Ockham | samedi, 16 décembre 2023

Et puis l’essence ciel aussi
C’est la fameuse lotion bleue
Mennen que l’on tapote sur ses joues, après...

Écrit par : Guillaume d’Ockham | samedi, 16 décembre 2023

Idem pour moi quant à la contemplation du rituel rasage de mon père…
sauf qu'il œuvrait avec un coupe-chou et la procédure d'usage est bien plus longue
de plus on peut être amené à manier la pierre d'alun…
et moi j'aimais bien lécher la pierre d'alun en cachette… sensation garantie !

Écrit par : alainx | vendredi, 15 décembre 2023

Les commentaires sont fermés.