mercredi, 12 mars 2025
Ne pas se fier aux appas rances...
J’ai eu peur, à l’écoute des nouvelles sur la marche du monde, que le ses de l’humour n’ait totalement disparu du monde des affaires.
Me voilà rassuré !
Les informations de ce matin m’ont de nouveau donné confiance dans l’art de nous faire rire de certaines corporations.
Un des sujets portait sur l’éternelle guerre que se livrent les bailleurs et les locataires en matière d’honnêteté relative.
Une profession intermédiaire , « l’agent immobilier » dont je remarque que les seuls résultats indiscutables sont la disparition des concierges et la hausse des frais liés à la location, cet « agent immobilier » donc, vient d’inventer une « protection » supplémentaire du bailleur .
En vertu du principe qui veut que « la fin justifie les moyens », si utile quand on ne veut pas dormir dans le sas d’entrée d’une banque, et surtout que ce principe n’est réservé qu’à ceux qui disposent du pouvoir, « l’Agent immobilier » vient d’ajouter à l’arsenal des petits trucs inutiles mais rentables pour lui car il les facturera à coup sûr « la vérification de l’exactitude des dossiers fournis par les candidats à la location ».
Oui ! Telle l’industrie sensible qui oblige à la véracité des connaissances prétendues si on veut éviter le désastre qui guette « le site Seveso » dans le cas où le docteur en chimie censé peser les risques se révèle être le neveu incapable du principal actionnaire, il faut « vérifier l’exactitude des données fournies par le candidat à la location ».
La corporation a donc fait appel à une entreprise batave qui détecte sur les documents le côté « romancé » de la feuille de paie, la fausseté du rêve du « CDI » parfait, ce contrat de travail qui vous mènera sans risque à la retraite avec une augmentation substantielle de vos revenus,, ou de vos précédents domiciles, toujours réglés « rubis sur l’ongle » et dans les temps et autres documents exigés, souvent au mépris de la loi, par des bailleurs manifestement plus soucieux du respect du contrat par le locataire qu’à leurs obligations de bailleurs.
J’imagine un instant la surprise des bailleurs si une entreprise de vérification mandatée par un syndicat de locataires prenait naissance et usait des mêmes méthodes.
C’est là que l’humour, vérifié par la mine triste et surprise du bailleur, apparaît dans ce bulletin d’information.
Pensez un moment au bailleur qui tente de louer plus de 35€ par m² et par mois le local suivant :
- « Ravissante studette, très ensoleillée délicatement nichée au huitième étage d’un immeuble qui a tout le charme de l’ancien et dotée du confort nécessaire ».
Pensez-y surtout quand la réponse de l’enquête menée par l’entreprise de vérification rend un rapport qui, pour le logement précédemment proposé, décrit :
- « pièce dont la surface réelle est de 14 m² au lieu des 19 m² prévus.
- « une seule mansarde à mi-hauteur du toit de zinc donnant sur la rue assure l’éclairage diurne de la pièce.
- « La mansarde interdisant toute protection contre la canicule faute de rideau roulant.
- « Les commodités ne sont accessibles qu’à la condition de descendre un demi-étage.
- « L’immeuble décrit comme ayant « tout le charme de l’ancien » se révèle en un si triste état qu’il est étonnant que la mairie n’en ait pas déclaré l’état de péril.
- Le prix demandé de 35€/m² par mois est 37% supérieur au prix communément pratiqué pour des habitations de ce type.
Imaginez l’effet sur le marché de l’immobilier d’une affiche sur la vitrine de l’agence de la mise côte à côte des deux rapports.
Bref, c’est bien de souhaiter l’honnêteté des contractants d’une marché.
C’est mieux su la même honnêteté est exigible des deux parties.
Je ne pense même pas à une logique où le bailleur se rendrait compte qu’il réclame un prix sans rapport avec le niveau de vie clientèle accessible.
Bref, les Cosette ont des devoirs et les Thénardiers ont des droits.
Je ne rêve plus depuis un moment que l’homme est une espèce intelligente.
Je pense que c’est une bête avide et somme toute assez stupide…
10:12 | Commentaires (6)
Commentaires
A Paris, on connait bien ces petites surfaces de +ou- 20 m2. Mais de là à en faire un investissement lucratif...
Écrit par : Nina | mercredi, 12 mars 2025
Répondre à ce commentaireLe problème reste que de temps à autre, il serait bon que les bailleurs cessent de gruger les locataires pour ensuite se plaindre du risque de locataire qui s'en va sans payer le dernier mois.
Nous sommes des locataires depuis toujours (on change d'endroit par goût depuis plus de 50 ans)
On est chaque fois obligé de déduire nous-même le dépôt de garantie du dernier loyer après état des lieux sion on n'est jamais remboursé.
On en a eu marre, on est honnêtte, on paie, on fait l'état des lieux, les itaxes annuelles (OM etc.) mais on retire le dépôt de garantie une fois l'appartement remis en état.
Nous sommes des poires qui ne se laissent pas faire et jusqu'à présent ça toujours été accepté....
Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 12 mars 2025
hé oui, je confirme, pour avoir été locataire deux fois et pour ne pas avoir réussi à récupérer la garantie, malgré un état des lieux bien meilleur quand je suis partie, tout repeint et retapissé à mes frais (on est jeune et bête)
Écrit par : Adrienne | mercredi, 12 mars 2025
Répondre à ce commentaireJe voulais dire que ces petites surfaces (que j'ai connues) devraient avoir un statut différent et servir de dépannage (étudiants, situations précaires etc..) et être gérées par les collectivités par exemple. Vivre à Paris coûte cher .
Écrit par : Nina | mercredi, 12 mars 2025
Répondre à ce commentaireet ce que je voulais dire c'est que la cupidité, habillée du nom de "loi du marché", fait que nombre de boutiques installées depuis plus d'un siècle dans certaines rues sont expulsées parce que soudain, au hasard de changement de propriétaire, voient leur loyer multiplié par 5 à 10 fois.
La librairie Delamain, face à la Comédie Française l'a échappée belle je ne sais comment car elle aurait coulé en quelques semaines si le nouveau propriétaire avait pu appliquer le tarif qu'il souhaitait.
(c'est du même tonneau que l'aide au logement des étudiants. Elle est versée par la CAF et chaque augmentation de cette aide entraîne illico une hausse des loyers de ces piaules, bilan, la CAF n'aide pas les étudiants mais verse l'aide directement aux détenteurs de patrimoine...)
Ça finit pas avoir un côté scandaleux où on verse de l'argent à ceux qui ne manquent de rien et où l'aide versée aux plus précaires atterrit dans la poche de ceux qui n'en sont pas destinataires...
C'était ma minute "partageux gauchiste" ;-)
Écrit par : le-gout-des-autres | mercredi, 12 mars 2025
Et notre société est tellement ahurissante qu'elle donne le doux nom de « marchand de sommeil » (on croirait un personnage sorti du Petit Prince) à ces affreux margoulins qui abusent de la faiblesse des locataires pour leur louer des bouges infâmes.
Ça y est, je suis énervée ! :-)
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Mais heureuse de te retrouver en meilleure forme !
Écrit par : Célestine | mercredi, 12 mars 2025
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