Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 06 janvier 2015

Ô rage, ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !

« Bon anniversaire, Minou ! »
Voilà quelle fut la troisième phrase lancée par mon ardente houri.
Oui, les deux phrases précédentes sont immuables.
«  Quelle heure est-il, Minou ? »
«  Tu veux bien me faire mon petit déjeuner, Minou chéri ? »
C’est probablement avec la demande de lavage de cheveux les deux seuls moments où « chéri » est accolé à « Minou ».
« Chéri », c’est pas son truc à la lumière de mes jours.
Ce matin donc, bien avant qu’elle ne se lève mais bien après qu’elle eut avalé ses tartines, Heure-Bleue m’a dit « Bon anniversaire, Minou ! »
Je n’avais pas spécialement prêté attention à un évènement qui se reproduit assez régulièrement depuis ma naissance.
C’est sans doute parce qu’elle est née avant moi qu’elle a cru bon d’ajouter :
- Quel effet ça te fait d’être vieux ?
A quoi j’ai cru bon de répondre :
- Je ne m’en étais pas aperçu avant que tu ne me le fasses remarquer.
Je me suis mordu la langue pour éviter de dire « Quand je pense que tu as près de deux ans de plus que moi ! ».
Il fait bien assez frais dans la maison le matin pour  que je concoure à en rafraîchir l’atmosphère…
Le prochain anniversaire sera le sien.
Il doit être oublié pour qu’elle croie avoir échappé à l’attention du temps.
Il doit être peu fêté pour qu’elle croie qu'on l'a oublié mais assez pour qu'elle sache qu’on ne l’a pas oubliée...
Si on m’avait dit un jour que ce serait si compliqué, je serais resté planqué au fin fond de l’école maternelle avec Madame Comprade qui m'a appris chaque année des récitations en douce pour la fin de l'année et m'a donné l'avant dernière année un petit livre avec « A l'enterrement d'une feuille morte »…

lundi, 05 janvier 2015

Le silence. Et dors !

Le mieux est l’ennemi du bien…
Hier, Heure-Bleue et moi regardions un numéro d’équilibristes aux infos de l’A2.
Une présentatrice qui savait se mettre en valeur.
Et qui avait des choses à mettre en valeur.
Notamment une peau…
Bref, « un beau petit lot » comme disaient les gens de ma génération en matant quelqu’un à leur goût.
Face à elle, une Nathalie Baye qui avait hélas succombé à la modif de trop.
Pour réparer des ans l’irréparable outrage cette idiote elle avait carrément opté pour le désastre…
Aux côtés de celle qui, pour éviter d’avoir l’air vieux avait prix un air de momie, un drôle de Personnaz, un gamin de trente et quelques années.
Ce dernier regardait
 la présentatrice comme un gâteau.
Discrètement espérait-il.
Raté, ça se voyait...
Il intervenait sans cesse, répondant à des question posées aux deux, histoire d'être repéré par la jolie présentatrice.
Heure-Bleue et moi avons commenté.
Heure-Bleue entama :
- Tu as vu ? Nathalie Baye est jalouse de la nana ! Et ça se voit !
- Mets toi à sa place, l’autre c’est du matos quasiment neuf ! Le problème des retapages, c’est que ça esquinte au lieu d’arranger, regarde Emmanuelle Béart, c’est pire après qu’avant…
- Et puis le type, là, il est plus dans les âges de la présentatrice que dans ceux de la momie… Mais je l’aime pas.
J'ai dit :
- Pourtant c’est un brun !
- Oui mais c’est un clair, il ne me plaît pas…
- Aaaahhh… Tu préfères le genre Lindon.
- Non, plutôt Lanvin. Mais non, lui il est beau, j’aime pas.
J’ai tiqué, un peu bête tout de même, puis j’ai insisté :
- Quand même, il est pas mal…
- Justement, il est trop beau.
- Et alors ?
- J’aime pas les mecs beaux !
- Bon…
Je voyais la lumière de mes jours s’enferrer.
Ça me rappela l’histoire des « cheveux magnifiques », « des cheveux de Chinois » devenus « cheveux de vieux Chinois » et transformés en un instant et un regard critique en « cheveux de vieux ».
Elle insista :
- Pfff… C’est pas ça, c’est que j’aime les mecs « avec une gueule ».

J’ai eu peur un moment qu’elle me jette « Attention ! Je n’ai pas dit que je t’aime ! » Alors je n’ai rien dit…