mardi, 14 juillet 2020
Vivement le « Grand Soir » qu’on se couche…
Ouais… Je sais Mab, pas très révolutionnaire, ça…
Pourquoi ai-je ce matin ce sursaut d’indignation soudain ?
Parce qu’Adrienne me rappelle une info de la semaine dernière qui m’avait échappé pour cause de séjour quasiment à l’étranger.
Une dame de plus de soixante-quinze ans, a été enfin innocentée du crime dont l’Etat l’accusait : Le délit de solidarité et de compassion.
Cette nunuche, croyant dur comme fer que la devise de la République « Liberté Égalité Fraternité », était un truc sérieux, eut l’idée saugrenue d’accueillir deux gamins repoussés vers la France par les douaniers italiens.
Elle manqua là du plus élémentaire souci des équilibres économiques et financiers qui maintiennent notre pays dans le club des pays les plus riches du monde.
Bref, elle allait sous peu mettre la France sur la paille.
À moins qu’elle n’eût dans l’idée de favoriser le tourisme dans son pays.
Hélas, quelques détails avaient échappé à la dame.
Ces enfants n’étaient pas des touristes.
Pire ! Ils sont Noirs et entrés illégalement.
On ne sait lequel des deux points est le plus grave…
Mais surtout ils sont pauvres !
Et ça, c’est la maladie la plus grave qu’on puisse contracter depuis l’élection de Margaret Thatcher…
Si ces mômes étaient descendus d'un avion, un sac Hermès au bras, l’air arrogant du touriste persuadé que les indigènes du pays qu’il visite sont ses domestiques, prêts à acheter des produits de luxe dans les boutiques de l’avenue des Champs Élysées ou du boulevard Haussmann, on eut compris qu'une dame les aidât dans leur périple.
Mais deux gamins sans un rond et à pied... Pfff…
Un peu de sérieux voyons !
Il faut savoir garder son côté sacré à cette nouvelle religion au prosélytisme dévastateur et redoutablement efficace.
Celle qui a su voir où était la valeur réelle des choses.
Celle qui, après des millénaires avait réussi à nous convaincre qu’une éducation qui se souciait de l’autre était une foutaise sans intérêt.
Elle avait même réussi à nous convaincre que « rentabilité » se substituait parfaitement à « utilité ».
Je veux bien sûr parler là de « L’Économie »
Je m’attends même à ce que sous peu l’Élysée, convaincu par Alan Greenspan qui dit dans un moment d’égarement « Greedy is good », ne fasse remplacer au fronton des établissement publics « Liberté Égalité Fraternité » par « Férocité Cupidité Rentabilité »…
Adrienne, à me rappeler cette dame de soixante-quinze ans dont l’arrestation m’avait scandalisé il y a trois ans, tu me pousses à me rappeler cette remarque lue sur les murs de 1968 : « La paix régnera sur le monde quand on aura pendu le dernier patron avec les tripes du dernier banquier ! »
09:32 | Commentaires (6)
dimanche, 12 juillet 2020
Le mois doute...
Nous voici revenus…
Ce ne fut pas désagréable ni même trop long.
J’ai craint un moment que la lumière de mes jours ne prenne goût à la vie provinciale.
Elle la trouve certes un peu terne mais calme et agréable.
C’est vrai quand il fait beau et que l’on peut déjeuner ou dîner dans le jardin, dérangé seulement par le chant des oiseaux et le clapotis léger de la piscine…
Il était donc temps que nous revinssions chez nous.
La RATP a profité de notre absence pour modifier subrepticement ses lignes de bus nous forçant à aller loin prendre un bus qui n’est pas le bon et qui, de surcroît, évite une partie de son parcours pour cause de manifestation…
En passant sur le boulevard Saint Germain, Heure-Bleue, subjuguée par la beauté de l’endroit, m’a glissé à l’oreille « C’est vrai qu’il n’est pas facile de vivre ailleurs qu’à Paris ».
Un incident toutefois.
Un jeune homme, à la sortie du boulevard Saint Germain, s’aperçut qu’il avait manqué sa station.
Il s’approcha du chauffeur et lui demanda de descendre là où le bus était arrêté.
Le chauffeur refusa au titre du respect de la sécurité des passagers.
Le jeune homme insista jusqu’à ce que le chauffeur ouvre la porte et dise « allez, descendez… »
Le jeune homme, au lieu de dire « merci », descendit et attendit prudemment d’être sur le trottoir pour jeter « Sale merde, va ! ».
Ça me fit regretter le temps de l’éducation à la mode de mes fondus du bon dieu.
Nous approchions de la Seine, près de l’Assemblée Nationale et atteignions le pont de la Concorde.
Comme toujours, la vue de la Place de la Concorde et du Jardin des Tuileries m’a retourné le cœur...
Oui, j’ai le cœur fragile depuis toujours, enfin, depuis que je suis entré dans un « lycée de garçons » judicieusement placé entre deux lycées dits « Lycée de jeunes filles ».
Ce furent finalement de vraies vacances.
J’ai fini « Le lambeau » qui m’a fait apprécier de n’avoir pas la mâchoire arrachée par une balle de « Kalachnikov ».
Hier, nous avons recommencé nos pérégrinations « samediesques » habituelles.
Aller à Saint Lazare acheter deux bouquins.
Continuer vers l’Opéra et nous arrêter aux Galeries Lafayette acheter du jambon…
Puis passer devant chez Clooney et être heureux d’avoir acheté nos capsules avant de partir tant la queue dissuadait quiconque de boire un café.
Bref, ce retour, c’est bien…
10:10 | Commentaires (11)
vendredi, 10 juillet 2020
La rivière avec retour.
Nous sommes revenus.
Nous avons vu le Cher.
Alors que j’ai terminé deux des trois bouquins qu’Heure-Bleue avait emportés, je peux vous l’affirmer aujourd'hui :
Le Cher est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres.
Je profite lâchement de l'absence, hélas définitive, de Mab pour faire ces épouvantables jeux de mots qui la poussaient à m’engueuler...
Mais je vous le promets, demain je me soucie de vous.
17:43 | Commentaires (11)