vendredi, 02 février 2007
Pauvre France...d'en bas...
On s'occupe enfin de la France d'en bas.
Après nous avoir seriné pendant des années que l'on allait enfin s'occuper de "la France d'en bas", on nous en apporte enfin la preuve: non seulement il est interdit de fumer dans les lieux publics mais enfin, la France d'en haut est à l'abri des entreprises subversives de la France d'en bas.
Alors que pendant deux ans on nous a menés en bateau avec la promesse de légiférer de façon efficace sur un droit que nous croyions inscrit dans le marbre de La Loi, il appert que, depuis six mois, le projet de loi en question a été glissé en douce sous le tapis rouge qui mène à l'Elysée.
En deux mots, il était question que les cochons de payants que nous sommes aient enfin le droit de se rebiffer quand on nous vend des haricots rétifs à la cuisson.
Que ce soit le déversement de musiquettes débiles facturées 0.34 € la minute lorsqu'on appelle parce qu'un opérateur nous a vendu un service qui ne marche pas.
(Vous avez sans doute remarqué qu'en plus, au bout de dix minutes, on nous répond dans un français académique un truc qui prouve que l'interlocuteur Hindou n'a pas compris la question.)
Que ce soit l'interdiction, sauf à payer des sommes astronomiques, de s'adresser ailleurs dans les deux ans qui suivent la mortelle signature d'un contrat léonin (pour l'opérateur, ne rêvez pas).
Que l'achat d'un produit inutilisable ou dangereux, pour cause d'études bâclées, et vendu par millions d'exemplaires ne puisse faire l'objet d'une plainte recevable que si chaque acheteur porte plainte (bonjour l'engorgement des tribunaux...).
Bref, tous ces abus qui nous gâchent la vie et qu'on eût bien aimé voir réprimés par la loi et devaient l'être pourront continuer à nous empoisonner.
Ainsi en a décidé l'Assemblée Nationale sous la pression, disent quelques mauvaises langues, du MEDEF.
Heureusement, imbéciles que nous sommes, le fait de nous faire avoir par la collusion manifeste entre l'actuelle majorité et le syndicat du patronat français ne nous empêchera pas de porter au pouvoir celui qui se vante assez haut de soutenir ledit syndicat, celui qui nous parle de la valeur travail et pas de la valeur salaire (sauf pour nous dire qu'il faut plus de travail pour plus de sous).
Toutefois, un vent de fraîcheur balaie parfois le monde féroce des affaires et du travail: je viens d'apprendre que, malgré un accord de branche dans le commerce de détail qui prévoit une indemnité de départ de 10% du salaire mensuel par année de présence dans l'entreprise, quelqu'un vient de se faire virer du Printemps avec six ans de salaire pour six ans d'exercice.
Bon, calmons tout de suite l'angoisse de l'actionnaire égaré sur mon blog (des fois il y en a qui se perdent dans les méandres du Web): il s'agit de la patronne du Printemps, pas de cette va-de-la-gueule de caissière de base qui fait rien qu'a coûter des dividendes qui seraient si bien réinvestis dans d'autres entreprises.
PS:
Je viens de lire qu'en fait je suis mauvaise langue. Contrairement à ce qu'affirmait mon poste ce matin, la patronne du Printemps n'a pas été indemnisée à hauteur de six ans de salaire, mais seulement de deux...Pour la même somme.
La différence est de taille.
Mais on respire: elle est finalement bien mieux payée qu'on ne craignait.
11:20 | Commentaires (2)
Commentaires
Et la patronne du MEDEF de dire :"La rénumération des grands patrons doit être en lien avec la cration de richesse. Or ajoute-t-elle, de puis l'arrivée de Me Danon à sa direction, Le Printemps a pratiquement triplé de valeur".Les ouvriers "asbestosés" par l'amiante ne rentrent pas dans les profits, mais les pertes !!
Écrit par : patriarch | vendredi, 02 février 2007
Je suis inquiète pour la chef de rayons en chef de chef, j'espère que cela sera suffisant...
comment vas-tu?
Écrit par : mab | vendredi, 02 février 2007
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