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mercredi, 30 juin 2010

L’insoutenable légèreté de l'autre...

Ou quand le sens de l'Etat devient le sens des affaires...
Aujourd’hui, foin de choses graves comme le langage des jeunes Anglais dans les rames du Métropolitain.
Non, plus de remarques sur la gravité des effets pervers du jeunisme ambiant, qui conduit les femmes à mal ravauder un physique qui était finalement plus supportable avant les modifications.
Non, ce mercredi je serai plus léger.
Vous rappelez vous « l’Affaire Aranda » ?
Cette vieille affaire dans laquelle fut vilipendé, non le coupable du scandale mais celui qui l’avait dénoncé ?
Eh bien, je sens poindre une histoire du même ordre.
J’apprends ce matin que « Le Canard Enchaîné » et le site « Mediapart » ont dévoilé des choses qui normalement devaient rester cachées.
Que croyez vous que sont les réactions du parti auquel appartient le personnage mis en cause ?
Eh bien, d’une façon qui me surprend à chaque bien qu’elle soit habituelle, le parti hurle à la trahison !

« Il y a une taupe dans le parti ! » pleure-t-on dans les couloirs de l’Assemblée.
« Un traître renseigne la presse ! » gémit un autre dignitaire.
« Et en plus il a des billes ! » s’effraie à juste titre un troisième.
« Nous assistons à une véritable tentative de déstabilisation » pleure le Premier Ministre.

Bref, le fautif n’est pas celui dont le comportement est sujet à caution.
Le coupable est celui qui ose le dire.
Il faut dire qu’après avoir multiplié son salaire par près de trois et s’être payé un avion de 176 millions d’€uros avec nos bons sous de contribuable, notre chef n’a pas l’air trop malin avec des remarques du genre « faut pas utiliser l’argent de l’état pour fumer des cigares  qui coutent un œil».
Je ne dirai rien de celui qui nous explique depuis de longs mois que le vieux coûte cher et en plus vit trop longtemps et que ce n’est pas avec les salaires versés à ceux qui ne sont pas au chômage qu’on va pouvoir assurer les retraites.
Je le laisse tranquille avec une sombre histoire de chèque délicate à expliquer.

Et quand on pense que c’est cet aréopage de tartuffes qui nous exhorte à être honnêtes et économes et veut nous raboter des retraites déjà maigres pour éviter de piocher dans le bas de laine des experts de l’évasion fiscale…
On a beaucoup glosé sur l'ENA.
C'est seulement parce qu'on ne connaisssait pas l'état version HEC...


 

lundi, 28 juin 2010

Perrette et le poteau laid…

Ce matin, je suis allé voir l’administratrice de mon bailleur afin qu’elle ne m’estourbisse point pour cause de brièveté excessive de préavis.
Ce pauvre bailleur a déménagé trois fois depuis que je lui verse des sous chaque mois.
Je dois lui en verser trop puisqu’à chaque fois, son exil l’emmène dans un quartier plus huppé que le précédent.
Il est passé du quartier des assurances à celui de l’Opéra puis vient de franchir une étape en allant du côté de l’Elysée.
Après être passé de l’opulence à la richesse, il se dirige à grands pas vers la fortune.
Avec mon argent…
Et me voici rendu là où mon propos m’amenait.
Il y est encore question de filles.
Le métro qui m’emmenait vers ma sangsue, comme tous les matins de beau temps dans ces quartiers, était rempli de jolies femmes.
Et de gamins pas forcément éduqués de la bonne manière…
Face à moi, deux adolescents. Ils jouaient sur leurs portables en échangeant quelques mots dans une langue qui, quoique venant d’outre Manche n’était absolument pas celle de Shakespeare.
Soudain,  à la station Saint-Augustin, une fois les portes refermées, dans un élan irrépressible, le gamin face à moi dit à l’autre « Eh !  Guess her muff »…

Obéissant à l'injonction, je me retourne donc et, effectivement, on pouvait légitimement se poser la question.
Il y  avait maintenant dans la rame,  telle Perrette, légère et court vêtue et agrippée au poteau une « bombasse » comme disent les djeun’s…

En me voyant me retourner, les deux gamins  mirent la main devant leur bouche, se rendant compte que la remarque n’était pas, hélas, aussi mezzo voce que la bienséance l’exigeait.
Pire encore, ils pensaient, l’esprit farci de légendes concernant l’inaptitude gauloise à la polyglottitude, que personne ne saisirait l’essence de leur fascinante remarque.
Quant à moi, ce blog étant destiné à des yeux bien élevés à défaut d’être chastes, je me garderai bien de vous le traduire...

 

samedi, 26 juin 2010

What a wonderful world...

Le monde est merveilleux, j’en ai la preuve tous les jours.
Non, je ne vous parlerai pas de football (le nombre de femmes qui, en douce, poussent un soupir de soulagement est probablement impressionnant).
Ni de la nouvelle lubie de notre excité qui, après avoir foutu le bordel dans la protection sociale, s’apprête à se rendre célèbre en se mêlant de football.
Non, je ne vous parlerai pas de tout ça.
Quoique…
Et puis non.
Je vous parlerai de ma vision quasiment dantesque de mercredi dernier.
En attendant, derrière l’Hôtel de Ville, le bus qui allait me ramener chez moi, j’étais heureux.
Le soleil brillait, les filles étaient belles.
Habillées comme je les préfère, c’est çà dire pas trop, pas en cosmonaute avec une peau en Goretex, non, avec de la vraie peau.
Donc, les filles étaient belles.
Toutes.
Enfin presque toutes…
Une femme qui espérait me faire croire qu’elle avait vingt ans vint s’asseoir à côté de moi sur le banc.
Non seulement elle n’avait jamais compris que pour avoir l’air jeune, le mieux, c’est quand même d’être jeune, mais pour réparer des ans l’irréparable outrage (silence Racine !), elle avait cru bon de procéder à des modifications au résultat surprenant.
Une poitrine ne coïncidant pas du tout avec le reste du corps.
J’aurais juré qu’elle avait des seins en plastique. Je fus même étonné de ne pas entendre « ploc » quand elle me heurta légèrement en s’asseyant.
Lorsqu’elle se tourna pour s’asseoir, mon œil expert remarqua qu’elle avait la fesse triste comme un jour sans pain, tombante, sans âme et surtout sans attrait…
Je la détaillai du coup un peu plus.
Je compris brusquement le cauchemar d’Athalie (merci Racine) lorsque, relatant son rêve, elle dit :
« même elle avait encore cet éclat emprunté
dont elle eut soin de peindre et d’orner son visage. »
L’éclat en question avait un aspect étrange. Je suppose que pour sacrifier à la mode elle s’était  fait implanter sur la figure les fesses, qui du coup lui manquaient. Le problème, enfin celui là, était que ces joues de fesses ressemblaient à de la joue de lotte fatiguée.
Le front, lui, avait aussi ce côté plastifié qui montre que l’abus de Botox n’est pas bon pour le design.
Quant aux lèvres…
Ne parlons pas de lèvres qui avaient le double du volume normal, le triple du volume habituel chez une sexagénaire.
Bref, on eût dit une carpe.

J’en ai finalement déduit qu’il n’y a rien de tel que des retouches mal faites, abusives et inutiles pour manquer son but à coup sûr.
J’aurais aussi appris à l’occasion que les lèvres de mérou peuvent donner un look de morue…

 

mercredi, 23 juin 2010

Il nous reste Lisieux pour pleurer...

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Bon, à mon âge on saute ce qu'on peut.
Alors ce mois-ci je saute le pas.

Après six décennies d'attachement viscéral à Paris, malgré une trentaine d'années d'infidélités à vivre un peu partout dans le monde, nous avons décidé, moitié et moi et, étonnamment, cette fois autant l'une que l'autre, et un peu forcés par les évènements et le prix du marché d'aller vivre ailleurs.

Nous nous expatrions à Caen.
Dans une chouette maison de pierre.

Il y a un jardin qui n'attend que nous pour se transformer en jungle inextricable.
Il y a un garage qui n'attend que moi pour se transformer en antre de bidouilleur fou.
Il y a un grand séjour qui n'attend que nos disputes à propos du choix de ce que nous allons écouter et nos chamailleries à propos du niveau auquel l'écouter.
Il y a un escalier qui ne demande, comme celui de Mab, qu'à vérifier la solidité de nos cols du fémur.
Il y a trois chambres, parfaites pour accueillir la petite pendant les vacances scolaires, chambres que nous pourrons mettre à profit le reste de l’année pour y faire dormir en 3x8 une douzaine d'immigrés pour 300 € mensuels par personne et par tranche de huit heures. (à la première rouspétance, hop ! balancé à notre chef des remplisseurs de charters).

De quoi alimenter une retraite qui ne demande qu'à devenir dorée grâce à l'exploitation, aussi éhontée que répandue, de la misère humaine.

Bon, ce n'est pas Versailles, mais c'est assez sympa de trouver, pour moins cher qu'un studio à Paris, une maison de pierre avec trois chambres, un grand séjour, un garage, un jardin et à dix kilomètres de la mer.

Et Caen est une ville quasiment civilisée puisqu’il y a même une Fnac et un Monop'.

mercredi, 16 juin 2010

Le pull-over pas blanc.

Rien à voir avec Graziella ni Lamartine.
Donc, cette histoire de pull-over...
Ma mère, toujours elle, avait un goût marqué pour le « vert bronze ».
Un goût malheureusement tenace et entaché chez elle d’un probable défaut qu’un ophtalmo aurait appelé « distorsion chromatique ».
Ce qu’elle pensait être  « vert bronze » était en fait une sorte de « caca d’oie métallisé »…
Ça n’aurait pas été bien grave si elle n’avait été persuadée d’être en outre une fée du tricot.
Et c’est là que la conjonction de ces deux erreurs d’appréciation amenèrent ma mère à des extrémités regrettables.
Moi qui, depuis presque toujours, avait un goût affirmé pour le vert dit « vert Empire » et le « rouge Hermès », me vis dès l’école maternelle forcé de porter d’horribles pull-overs « vert bronze modifié maman 1952 ».
J’avais beau les « perdre », ma mère était persuadée qu’on les avait volés à son fils.
« Ce n’est rien mon chéri » me câlinait-elle (c'était une vraie mère, elle était indigne mais c
âlinait et talochait beaucoup).
Et elle m’en tricotait un autre.
Le modèle était immuable, descendant au nombril devant, malheureusement à mi hauteur de poitrine derrière, un col « dégueulant » en matière de « col roulé ».
Les plus anciens d’entre vous -les femmes, par je ne sais quel miracle de la nature ne sont jamais anciennes, nous on devient vieux, elles, à peine si elle mûrissent- se rappelleront avec émotion ces « paletots » tricotés avec plus d’amour que de talent et surtout retricotés avec des laines détricotées cent fois qui font que le tricot ne peut avoir de tenue ni, quand par hasard il en a, la conserver plus de deux minutes.
Eh bien imaginez-vous un pull de ce genre, tel que décrit plus haut, à bonne longueur devant, trop court derrière, parfois l’inverse.
Toujours avec des manches arrivant soit à mi-avant-bras, soit à mi-mains, parfois les deux sur le même pull-over.
Et, toujours et encore ce p… de « vert bronze » !
Ces pull-overs avaient tous un avantage économique évident qui eût dû limiter la production à un seul exemplaire dès l’entrée à l’école maternelle et m’emmener jusqu’au service militaire.
Au bout de quelque temps, assez peu en fait, ils grandissaient.
Et bien plus vite que le porteur qui, du coup voyait se transformer un pull-over épais et mal foutu en une robe mince et toujours mal foutue.
Le truc « dégueulant » qui arrive à mi-cuisse au bout d’une semaine.
Vous commencez à entrevoir la géhenne dans laquelle l’amour maternel m’aurait plongé jusqu’à mes seize printemps  si je n'avais pas « perdu » régulièrement ces pulls bizarres.
L’aimant à quolibets, entièrement fait maison.
Après, comme je me fichais (et me fiche encore) de ma mise mais dans certaines limites tout de même, je jetais sans trop d’états d’âme, oubliais dans le métro, le bus ou à la fac, les pull-overs toujours « volés, j’en suis sûre, par des jaloux mon chéri, je vais t’en refaire un »…
Mais finalement, je m’en suis plutôt moins mal tiré que mes sœurs qui se sont vues, presque jusqu’à la fin de leur scolarité, affublées de blouses taillées dans les chemises de l’aînée pour la cadette, et retournées et rebâties avec celles de la cadette pour la benjamine.
Moi au moins, les miennes étaient achetées.
Bleu roi, avec un liseré rouge et pas cher, certes, mais achetées.