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mardi, 26 juillet 2011

Le silence de l’amer…

En 1936, je n'étais pas né, vous non plus.
Enfin, la majorité d’entre nous.
Je me suis néanmoins laissé dire que les ascendants de ceux qui tiennent les leviers de l'économie aujourd'hui -autant dire, qui nous gouvernent- s'étaient laissé aller à émettre des opinions regrettables, du genre "mieux vaut Hitler que le Front populaire".
Histoire de faire comprendre au bon peuple qu’il ne faut pas exagérer et que le plus riche est sans aucun doute le mieux placé pour savoir bien ce qui est bon pour le pauvre…
Après un étripage généralisé qui fit au bas mot 52 millions de morts, nos parents s'étaient dit « ouf, on va pouvoir respirer ! Pas se reposer, certes, mais souffler un peu. »
Du coup, le Conseil National de la Résistance, à défaut de promettre à tous des lendemains qui chantent, créa la Sécurité Sociale, le code du travail et autres digues destinées à limiter les effets de la cupidité du chevalier d’industrie sur la qualité de vie du type qui va au chagrin tous les matins.

Eh ben, en fait nos chers parents s'étaient lourdement plantés...
Les rapaces -qui ne sont pas tous morts- ont hélas des descendants extrêmement actifs.
Ils ont laissé tomber le "huit-reflets" et les guêtres pour le complet veston, certes, mais ils sont toujours là.
Ils ont aussi laissé tomber le risque inhérent à l’industrie pour se contenter d’une activité commerciale et financière d’autant plus rentable et d’autant moins risquée qu’en cas de gros temps le contribuable paie l’addition.
Notre excité, par la voix d’un ministre doté de langue plus que de cervelle –à moins d’un an des élections, on évite de prendre l’électeur à rebrousse-poil – leur ayant demandé instamment d'être un peu plus efficaces, ils ont obéi derechef.
Ils parlent de réinstaurer le STO ! Bon, ils appellent ça différemment…
Leur sensibilité naturelle les a poussés à l'appeler RSA pour éviter de réveiller des souvenirs pénibles chez certains survivants.
Survivants toujours armés, hélas, de leur carte d'électeur...
Revenu de Solidarité Active. Il semble qu'il s'agit effectivement d'un revenu minimum...Quant à l'activité...Le premier Bac+5 venu, s'il a plus de 45 ans ne pourra bientôt plus décliner une offre de manutentionnaire s'il veut garder son RMI –de fait, pourquoi l’embaucher et lui verser cinq ou six fois plus que ce qu’on va verser à son homologue Indien ?-
Une blogueuse que je connais un peu, Heure-Bleue, avait remarqué avec une perspicacité qui l'honore, qu'un chômeur était, plutôt qu'un flemmard, un bosseur viré...
Apparemment, le problème n'est pas tant de trouver un emploi que trouver un salaire.
Nous ferions bien de nous rappeler une remarque de Norbert Wiener « Tout travailleur qui est en concurrence avec le travail d'esclave doit accepter les conditions économiques du travail esclave ».
Ça éclaire assez bien la condition de l’employé européen et américain ces temps-ci.
En plus, nous avons l’énorme chance d’élire nos maîtres, ce qui n’est pas rien…

Commentaires

L'Allemagne avait devancé le truc avec le travail à 1 euro de l'heure pour les chômeurs!! En plus, nombre d'allocataires RSA (j'en connais un de très très prés, mon fils...) seraient ok pour accepter un petit boulot parce que "c'est toujours ça de pris", mais il n'y en a même pas! C'est comme "les contrats seniors" dont je suis censée relever....
Tu connais cette blague pourrie: les optimistes pensent qu'on va manger de la m...., et les pessimistes..? Ben, ils pensent qu'il n'y en aura pas pour tout le monde!
Tiens, je vais t'envoyer un truc par mail.

Écrit par : Passagère | mardi, 26 juillet 2011

et l'horizon s'obscurcit encore un peu, "élire nos maîtres" mais comment peuvent ils faire de si mauvais choix ?

Écrit par : maevina | mardi, 26 juillet 2011

tout à fait d'accord avec tout ce que tu dis et aussi avec les propos de Maé je ne vois pas le bout du tunnel et ça c'est bien vrai comment peut on faire de si mauvais choix ?J'espère que beaucoup ouvriront les yeux à temps

Écrit par : eliane | mercredi, 27 juillet 2011

ils ont aussi inventé les "stagiaires" et la "formation en alternance" qui , pour la plupart du temps, ne sont que du travail bénévole obligatoire, et qui fait baisser la possibilité d'emploi
un stagiaire ne pouvant par la suite que trouver "un autre stage", et l'alternant servant pour la majorité des cas à pallier au manque d'éffectif, en s'acquittant des tâches les plus rebutantes
monde de merde....

Écrit par : tarmine | vendredi, 29 juillet 2011

Tiens, je vais aller à contre-courant et donner mon point de vue...
Il ne faut pas faire une généralité de tout...
Un exemple...Nous (je) suis dans le commerce..Mon patron avait une retoucheuse...Depuis 2 ans, le nombre des retouches baissaient....Plus de quoi donner du travail à plein temps à son employée...Guerre inlassable entre les 2...Conflit...C'est bien simple, je n'allais plus au boulot pour les entendre s'étriper..
Mon patron a proposé à sa salariée de la passer à 25h, en sachant qu'il aurait dû même lui proposer 15 ou 20h...Elle a refusé..Nous savons qu'elle aurait pû se trouver 10h de retouches ailleurs..Ca a abouti à son licenciement..Elle n'a pas fait ses 2 mois de préavis chez nous, devenant du jour au lendemain stagiaire de Pôle Emploi, payé à 100 % pendant un an..Pas chômeuse, stagiaire pendant un an, pas encore dans les stats du chômage..Mon patron doit donner avant le 19 août 6000 euros à Pôle Emploi, correspondant aux 2 mois de préavis pas fait chez nous et doit aussi payer un stage, 800 euros...La convoqueront en septembre, car surchargés de boulot..Elle a été licenciée début juin..Voyez les délais d'attente.
La meilleure, c'est que dans 6 mois, nous pourrons la rembaucher à mi-temps....
Alors, c'est bien beau de taper sur les patrons, mais encore faudrait-il ne pas toujours regarder un seul son de cloche....Les petits patrons, ce sont ceux qui en bavent le plus...Et la meilleure, c'est que dans 9 mois, l'employée de mon patron pourra l'envoyer aux prud'hommes pour licenciement abusif si elle en a envie et si elle s'aperçoit que vivre avec 50 % de son salaire jusqu'à sa retraite dans 2 ans, ma foi, ce serait plus simple de taper son ex-patron....Dixit un cabinet d'avocat consulté..Actuellement, pour un oui, pour un non, les salariés menacent leurs patrons de les coller aux prud'hommes.Il n'y a que les grands groupes qui peuvent tout se permettre....Les petits patrons se font bouffer par leurs salariés...Alors, faudrait voir à remettre les choses à leur place...Y'a des cons des 2 côtés..
Des petits boulots, j'en ai fait, des stages, des CES en tous genres...Mon mari aussi, lui qui a connu le chômage pendant 2 ans...
Mon fils qui a actuellement un très bon emploi a commencé par un emploi jeune..C'est ça qui lui a mis le pied à l'étrier..Je critiquais les emplois jeunes..C'est le maire de ma commune qui m'a fait comprendre que lorsque on ne connait pas un truc, et bien, on la ferme....C'est lui qui lui avait indiqué l'emploi jeune...Il a été pris..5 ans, avec un bon salaire, pas au smic..Ca lui a donné une belle carte de visite...Il a passé 6 mois par la suite (oui, son emploi jeune arrivant à expiration, le président de la communauté d'agglo l'a viré, pour le remplacer par la fille d'un copain...Enfin, pas tout à fait viré..On lui a proposé un autre emploi au smic..pendant qu'on mettait quelqu'un d'autre à sa place) à parcourir la France de long en large...D'accord, il était célibataire..Ca aide...Quand on est chargé de famille, pas facile..quoique, nous, nous l'avons fait et avons comme vous, au bout de 2 mois, refait nos valises pour retourner à notre point de départ...Quand on est jeunes, qu'on s'aime, rien n'est impossible..D'accord, à + de 50 balais, pas facile de tout plaquer et recommencer ailleurs, surtout quand on s'aime moins...Mais, que vaut-il mieux ? Se lamenter sur son sort ou prendre le taureau par les cornes, même à plus de 50 balais ?...
Heu, suis-je sur le blog d'Heure-bleue ou de son compagnon ?..Je ne sais plus..Va me virer manu-milatiri monsieur Heure-Bleue...Bonsoir Mr Heure-Bleue, je m'excuse de prendre votre blog pour un meeting sur les causes du pourquoi il y a tant de chômeurs..Je me suis encore laissé emporter..Je n'ai toujours pas digéré les 6000 euros à donner à Pôle Emploi, car, nos vacances risquent de passer à la trappe...C'est que le banquier, il s'en fout quand nous lui disons "mais, dans 2 mois, ça ira mieux"...
Je pourrais aussi parler de l'acheteur que nous avons en vue pour notre boutique, qui n'est pas encore licencié, va l'être, mais à cause des syndicats qui bloquent, est obligé d'attendre pour connaître la date de son licenciement...Pendant ce temps-là, nous ne savons quoi faire, attendre que cette personne soit licenciée, lui promettre de lui garder la boutique bien au chaud, ne pas chercher d'autre candidat ?...Ils sont d'ailleurs si rares....Pour une fois que quelqu'un anticipe son chômage et cherche à faire autre chose de sa vie, voilà que ce sont les syndicats qui risquent de couler l'affaire..Dans cette boite, un mec avait aussi trouvé du boulot ailleurs, mais a été obligé de refuser la place, n'ayant pas encore été licencié..On les comprend...Risque de perdre leur prime, leur chômage..Bonté, qu'on laisse partir ceux qui ont trouvé autre chose ailleurs, en sachant que toute façon la "mort" est au bout du chemin, inéluctable !....

Écrit par : juju | samedi, 06 août 2011

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