vendredi, 22 juillet 2011
Un soir, t’en souvient-il…
Non, je ne voguais pas en silence et je n’entendais pas au loin, sur l’onde et sous les cieux que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence, etc.
Non, je suis en train de regarder « harutz esrim ve shtaïm », un gilet de laine sur les épaules –ben tiens, quand la température du soir passe brutalement de 45°C à 33°C, ben on n’a pas chaud…-, avachi dans un canapé et seul comme un paria.
Seul ?
Vraiment ?
En fait, entrée par je ne sais quelle fenêtre, une bestiole de moins de cent grammes vient de se nicher dans un des pans du gilet.
Occupé que je suis à regarder une rediffusion où Yehudi Menuhin m’explique combien il est finalement assez facile de jouer du violon, et qui le montre avec brio, je n’avais rien remarqué.
En me levant, je me retrouve avec une bestiole accrochée à mon gilet, gentil comme vous me connaissez, je la mets dehors et vais me coucher.
Je suis réveillé par un frôlement délicat sur la joue, comme Heure-Bleue est à Paris –et qu’il y a belle lurette qu’elle ne me réveille plus d’une caresse-, je pense rêver et je continue de somnoler.
Manifestement je ne me réveille pas assez vite car on me tire du coma en me mordant le nez.
Oui, on me réveille en me mordant le nez !
Qui ose ?
La bestiole…
La bestiole, revenue par la fenêtre.
La bestiole qui partage mon petit déjeuner, juchée sur la table, et engloutit un morceau de pastrama tandis que je mange ma tartine en jetant un œil mauvais à ce squatter…
Ce bidule, qui tient dans la main, ne sait même pas miauler mais sait très bien se faire comprendre, vient de m’accueillir chez elle.
N’allez surtout pas croire que cette bestiole vient chez moi, non, elle a décidé au moins de ne pas me virer de chez elle.
C’est devenu le chat le plus cher du monde, un chat pour lequel il m’a fallu payer 5% du prix d’un aller-retour en première classe par kilo de chat pour la ramener en Europe.
Je ne sais pas encore que je lui ai appris un truc qui me pourrira les nuits plus tard.
Je lui ai appris à miauler.
Mais bon, elle est gentille et a de si beaux yeux…
08:03 | Commentaires (16)
Commentaires
ce sont en effet bien souvent les chats qui choisissent leurs maîtres et non l'inverse... Un beau billet, qui gravera plus encore Balagan, la chatte d'Israël, dans ma mémoire.
Écrit par : saperli | vendredi, 22 juillet 2011
non, le chat le plus cher du monde c'est celui de Blanche-Neige. Lorsqu'il a été opéré d'urgence un dimanche par un véto de garde,après avoir pensons nous été heurté par une voiture. Des années après ils remboursent encore... Le chat a une patte folle, n'a plus de queue et c'est moi qui en ai hérité. Ton récit est très émouvant, courage...
Écrit par : liliplume | vendredi, 22 juillet 2011
elle va t'accompagner encore longtemps, crois moi :)
Écrit par : tarmine | vendredi, 22 juillet 2011
très belle rencontre qui a commencé de longues années ensemble!
Écrit par : maevina | vendredi, 22 juillet 2011
Bravo de me faire pleurer tiens !!! je crois qu'on ne l'oubliera jamais Balagan, parce que je le dis et je le répète, les chats de rue de Tel-Aviv sont particuliers, ils sont attachants et c'est vrai que c'est eux qui te choisissent et t'adoptent et pas le contraire....
J'ai sa cousine à la maison, elle n'a que 4 ans et le jour où elle rejoindra le gan Eden, je crois que ça sera comme pour vous, du chagrin et encore du chagrin.....
Bon courage et plein de nechikot pour vous..... au fait as tu récité le kadish pour Balagan ?
Écrit par : ysa | vendredi, 22 juillet 2011
Si le Paradis existe, il est bien certain que l'âme des chats a réussi à s'y faufiler.
Écrit par : clodoweg | vendredi, 22 juillet 2011
Une bien jolie lettre d'amour !
Marie-Ange
Écrit par : Rêver au Sud | vendredi, 22 juillet 2011
C'est un peu ce qui m'est arrivé avec Ennot. Quans je suis allé le chercher au Puy de Dôme, il y avait 4 chiot et la patronne m'a dit "choisissez" un petit est venu se frotter contre mes jambes, il m'avait adopté. 14 ans de vie commune ensuite....
Passer un bon samedi tout de même.
Écrit par : patriarch | samedi, 23 juillet 2011
Tu ne me fais pas rire, c'est rare!
mab
Écrit par : mab | samedi, 23 juillet 2011
Beau billlet d'hommage
Écrit par : Marylène | samedi, 23 juillet 2011
Oui, j'ai toujours pensé que ce sont "eux" qui nous choisissent. En fait, c'est l'histoire de la vie, non..?
Écrit par : Passagère | samedi, 23 juillet 2011
bel hommage, il y avait COLETTE, maintenant il y a vous, bel hommage à Balagan.
une lectrice assidue mais sans blog, un pur bonheur..........
Écrit par : mamyclo | samedi, 23 juillet 2011
quelle belle histoire...
mais "les histoires d'amour... finissent mal... en général..."
de tout coeur avec vous...
Écrit par : Mamie Dany | dimanche, 24 juillet 2011
Une belle histoire d'amour comme il en existe rarement - et peut être jamais - entre êtres qui se disent humains. Il paraît que, au Japon, il y a des boutiques où, pour lutter contre l'angoisse, le stress - on var caresser et faire ronronner un chat... ne serait ce pas lui le meilleur ami de l'homme ?
Bisous à Heure Bleu et à toi.
Écrit par : Françoise | dimanche, 24 juillet 2011
Le chat que l'on rencontre par hasard ou qui nous choisit prend une place particulière dans notre coeur. Rajah comme Balagan sont de cette race de chat dont nous avions sauvé la vie. On ne les oubliera jamais, leur présence dans notre mémoire ne s'effacera jamais.
Écrit par : tajmahal | lundi, 25 juillet 2011
mais oui suis je bête!!! Balagan!!! je vais vraiment pas bien...bisous.
Écrit par : mialjo | dimanche, 04 novembre 2012
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