samedi, 22 octobre 2011
Le mou Styx
Dimanche dernier au matin, Heure-Bleue, alanguie sur le plumard, que Liane de Pougy, à côté, faisait carrément harengère, a décrété qu’elle voulait du boudin blanc au déjeuner.
Avec des haricots verts.
J’ai agréé.
J’ai intérêt…
J’ai ajouté des mets qui me plaisent aussi.
Donc comme hors d’œuvre, des trucs que rien qu’à les regarder tu sens tes artères se boucher…
Pour le cholestérol c’est pas top, mais pour la gueule, c’est parfait.
D’habitude, nous partons tous deux, bras dessus, bras dessous, prêts à piquer de nos langues de pute nos réflexions caustiques les menus évènements qui émaillent notre parcours.
Je suis donc parti, seul et abandonné, au marché de la mairie.
Puis, le soleil aidant et la température montant, mon humeur s’est faite plus guillerette et mon oreille plus attentive à ce qui se dit autour de moi.
Arrivé devant la mairie, la cohue avançait de façon quasiment magmatique en direction du marché couvert.
En passant devant un marchand d’inutilités, un minuscule clébard aboie à expectorer ses maigres éponges en voulant s’en prendre à mes mollets.
« Eh ! T’as vu comme t’es épais toi ? » Dis-je au chien.
- Ho ! Tu menaces mon chien ? Rétorque une voix dans mon dos.
Voix qui sort d’une montagne de deux mètres de haut, un mètre de large et cent kilos au bas mot équipée de l’accent caractéristique du zyva.
J’ai craint un instant être tombé sur le chaînon manquant, ce graal de l’ethnologie, et de m’en tirer avec deux dents en moins…
Comptant sur le respect censément dû aux « darons » -néologisme zyva pour « vieux »- ,j’ose néanmoins « Eh ! T’as qu’à surveiller ton cerbère ! ».
Et là, je reste coi devant la réponse du colosse, qui le regard plein de commisération laisse tomber « Pfff… Tu connais rien en chien ! C’est pas un cerbère, c’est un chihuahua ! ».
Que voulez-vous répondre à ça…
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