Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 15 juillet 2012

L’écrit vain…

Mis à part le déménagement de mes petites affaires de mon placard du lycée Michelet et mon arrivée pas trop triomphale dans le lycée qui m’hébergea pendant les années qui suivirent –j’ai évité de faire de trop grosses bêtises entre dix et dix-sept ans-, rien de particulier ne marqua cette première année de lycée.
Ah si ! Contrairement à ce que prétend Heure-Bleue, je ne suis pas devenu frileux en vieillissant, j’ai toujours été frileux.
Ceci pour expliquer que je me suis souvent fait prendre dans les couloirs pendant les récréations.
Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi il était indispensable de mourir de froid dehors pendant les interclasses alors que les couloirs étaient chauffés…
Et aussi, j’allais oublier, une de mes premières rédactions me valut les compliments du prof de lettres « Enfin quelqu’un qui sait ce qu’est la poésie ! Messieurs, prenez-en de la graine auprès de monsieur Le-Goût !».
Oui, en ces temps reculés, les professeurs nous appelaient «Monsieur», et il était fortement recommandé de faire de même, faute de quoi, la visite du jeudi s'imposait...

Le pourquoi ? Je ne me souviens que du premier vers de la poésie que ce prof avait demandée à la classe pour le lundi matin.
« Lorsque le soir descend, en manteau de velours ».
Cette merveille me valut aussi un titre moins rutilant de « fayot » auprès de mes camarades.
Camarades que je dus convaincre à coups de « colles à la maison* » qu’il n’en était rien.

Mon cœur ne fut, cette année-là, pas ou peu sollicité.
L’intégration dans un nouveau milieu, plus bourgeois que le mien, était un boulot à plein temps.
Il me fallut apprendre des tas de choses, notamment qu’on ne vient pas en tennis –rien à voir avec les Nike inabordables d’aujourd’hui- les jours où il y a « gym ».
Aux dires des copains bien disposés à mon égard « faut pas venir en tennis, et encore moins en survêtement les jours de gym ».
Pourquoi ça ? Parce que, dixerunt les mêmes, « ça fait que tu fais pas-aidé ».
C’est le lycée qui a fait mon « éducation bourgeoise »
Il était plein de gamins bons élèves, qui étaient bons en tout et trouvaient le temps d’apprendre le piano, le judo et d’aller au cinéclub du lycée.
Ils m’apprirent comment écouter la musique, lire les livres et regarder les écrans et les tableaux.

La mine, quoi…
Les grandes vacances qui suivirent ne me virent pas en Bourgogne, elles se passèrent chez ma grand’mère paternelle.
Toute la famille de mon père y était, plein de tantes et de cousines.
Mais les cousines, quand elles sont filles de pied-noir, c’est comme les sœurs.
Faut pas regarder et encore moins toucher…
Cette année là, je pris une tarte d’une de mes tantes pour m’être fait serrer en pleine lecture d’un bouquin merdique, genre Delly, c’est tout ce qu’il y avait dans la maison de ma tante R.
Un truc hyper osé puisque la dernière phrase du bouquin, pour autant qu’il m’en souvienne, était quelque chose comme « Sous les frondaisons rougeoyantes d’automne, leurs lèvres se joignirent. »  
D’après la tante baffeuse, le démon de la luxure me guettait.
Si elle avait su à quel point c’est moi qui le guettait, ce démon…

*Les « colles à la maison » étaient des devoirs supplémentaires à faire chez soi accompagnés d’un petit formulaire gracieusement offert par le lycée, rempli par le prof  et rendus au surveillant général, dit « le surgé »,  à la date prévue revêtus de la signature des parents.
Il était vivement conseillé de s’y conformer, faute de quoi la « colle à la maison », péché véniel de l’école publique et n’intervenant dans le classement que pour un commentaire, se transformait en « colle du jeudi », autrement grave, ne serait-ce que parce qu’il fallait se lever tôt... 
 

Commentaires

Le goût tu es vraiement brillant !

Écrit par : clodoweg | dimanche, 15 juillet 2012

j'aime bien ta biographie. Ca me ramène à ces années que j'ai connues aussi bien que beaucoup plus jeune que toi !!

Écrit par : liliplume | dimanche, 15 juillet 2012

Eh oui ! Et pourtant on les regrette parfois ces moments là !!

Bonne journée à vous deux

Écrit par : patriarch | lundi, 16 juillet 2012

Tu nous gâtes en ce moment.

Écrit par : mab | lundi, 16 juillet 2012

On le dit toujours : les événements d'un jour font les souvenirs de la vie. Tu racontes bien. J'ai connu le même apprentissage chez les Soeurs qui recevaient des "Mademoiselle de..."

Écrit par : lakevio | lundi, 16 juillet 2012

je suis d'accord avec Mab, on est super gâtée en ce moment...tu imagines comment ça a changé dans les lycées? tu vois pourquoi que je dis que c'est le manque d'éducation qui a tout fichu en l'air? Alors comme ça tu t'es embourgeoisé? j'avais pas remarqué dis donc...lol...je me rappelle des Délly, j'aimais bien quand j'avais 14 ans...l'autre jour en me baladant sur une brocante j'en ai acheté 3....que je ne lirais pas, mais juste pour le plaisir de les avoir..c'est con! je sais! c'était vraiment très pudique dans notre jeunesse...! on ne s'en portait pas plus mal! merci de tout ces souvenirs. Bise à Heure Bleue.

Écrit par : mialjo | mardi, 17 juillet 2012

Les commentaires sont fermés.