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dimanche, 05 août 2012

J’ai 15 ans et nous sommes en 1964…

Cet été là, je le passai à Paris.
Mes sœurs parties « à la campagne » avec mon père qui, à l'époque, filait un amour absolument imparfait avec ma mère.
 

Et j'étais toujours, comme dit Nancy Mitford, « à la poursuite de l’amour »…

Les amours de l’époque se devaient d’être motorisées.
La galère commençait donc dès le matin car deux éléments étaient aussi nécessaires que difficiles à trouver.
Une copine et une « mob’ »...
Pas question de se satisfaire du prêt –déjà difficile à négocier- d’une « Bleue » ou d’une « Orange », ces deux engins de Motobécane signaient l’appartenance au monde du travail.
Monde bien trop sérieux et qui garantissait, pour ceux de mon âge du moins, la gamelle pour cause d’avenir incertain.
Un avenir plein de maigres salaires, de mains rugueuses et que les filles considéraient –déjà- avec une certaine méfiance et, pour tout dire avec un enthousiasme très relatif.
Non, il fallait un véhicule autrement flamboyant.
C’était la belle époque des mobylettes « Flandria » ou mieux encore « Puch ».
Ces petits engins allaient bien trop vite pour leur stabilité et avaient la fâcheuse habitude de s’envoler avec leur cavalier au premier caillou rencontré sur la rue.
Les arrêter relevait de l’exploit.
Vous avez déjà essayé de freiner avec le frein avant d’une « Flandria » ?
Moi si. Ça m’a coûté un pantalon et un imperméable…
Il fallait donc d’abord trouver un copain assez âgé pour en avoir une et qui voudrait bien se dessaisir de la précieuse bécane pendant un après-midi.
Le problème était que ceux qui disposaient de l’engin étaient des garçons du quartier, dont certains particulièrement délurés, au point que ma mère parlait souvent à la maison de « ces voyous de la Porte de Clignancourt ».
Ils représentaient donc une concurrence dangereuse.
J’eus néanmoins le loisir de faire un essai un jour de beau temps.
La « Flandria » m’amena directement à l’hôpital Bichat pour quelques points de suture sur la jambe droite…
Je me rabattis donc sur la piscine, moins risquée.
Pas la piscine de Saint-Ouen, découverte mais obligeant à prendre le bus, mais celle des Amiraux.
Aussi riche en occasions de ramasser une veste que l’autre piscine…
C’est là que je la croisai.
Je faillis tomber à la renverse – je suis quelqu’un de sensible et à l’équilibre précaire- devant ses yeux si bleus.
Avec le manque de chance qui sied aux grandes âmes et les forme, je tombai immédiatement amoureux d’une fille qui était déjà dans les bras d’un garçon plus grand, plus vieux et plus blond que moi.
Il avait eu de la chance d’être plus fort que moi, sinon…
Comme l’écrit Flaubert dans « Un cœur simple », « ce fut un chagrin désordonné », et je renonçai à mon futur amour et surtout à un futur bridge car ce garçon avait la réputation d'avoir des réactions assez vives…
Trois semaines passèrent, émaillées de flirts brefs - elles partaient toutes demain-.

Je me demande si elles n'étaient pas plutôt opaques à mon charme...
Puis, je rencontrai celle qui me fit connaître tous les recoins intéressants de Montmartre.
Et pas que...

Commentaires

comment fais-tu pour te les rappeler toutes?

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 05 août 2012

je vois! tu as dû etre un grand sentimental! heureusement que h.B. a surgit pour calmer (ou orienter et accroître !!!!!) ton ardeur !

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 05 août 2012

tu n'as pas fréquenté la piscine Deligny, sur la Seine ? Elle était réputée comme lieu de drague !

Tiens, aujourd'hui je me suis faite draguer au carr.four du coin !! Ca n'arrive plus très souvent , mdr !!

Écrit par : liliplume | dimanche, 05 août 2012

lili: au carr..... de ta campagne!!!?!

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 05 août 2012

Mais tu ne penses qu'à ça!

Écrit par : mab | lundi, 06 août 2012

Sans la mob, à l'époque, tu perdais la moitié de ton charme !!!!!!!!!!!

Écrit par : maevina | mardi, 07 août 2012

La mob', le rêve de tout adolescent!

Écrit par : Livfourmi | vendredi, 28 septembre 2012

Les commentaires sont fermés.