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dimanche, 17 février 2013

Vous devant qui je brûle et tremble.

Après avoir vu le Grand Bourdon –et entendu quelques cloches…-, nous redescendîmes et arrivâmes sur le parvis.
Parvis beaucoup plus petit en 1966 qu’aujourd’hui car la rue d’Arcole arrivait alors jusqu’au pont au Double.
Nous avions à l’esprit d’aller jusqu’au pont d’Arcole, la place de l’Hôtel de Ville, qui était encore ouverte à la circulation, la République et remonter les grands boulevards jusqu’à la rue d’Hauteville.
Nous marchions lentement et plus nous approchions de chez elle, plus nous marchions lentement.
Arrivés à Strasbourg-Saint-Denis, je crois, si nous avions marché plus lentement, que nous eussions reculé.
Nous ne parlions presque plus. Arrivés devant le café à l’angle de l’impasse Bonne-Nouvelle et du boulevard Bonne-Nouvelle, je lui proposai un café qu’elle accepta avec reconnaissance.
- Anne-Marie, je ne crois pas pouvoir vous voir demain car nous serons samedi et je dois attendre mes parents qui reviennent pour le week-end.
Je vis, avec un certain plaisir je dois dire car une bonne vengeance doit être mesquine, son visage se défaire et prendre un air déçu.
- Mais alors, pourquoi avoir voulu que je reste ce week-end ?
- Pour voir ce que ça vous ferait…
Elle eut l’air scandalisé, puis rit quand j’ajoutai « mais si vous voulez, je viendrai quand même vers quinze heures ».
Elle s'avisa d'un coup que « Dimanche, je serai donc toute seule… »
Il me vint des pensées inavouables.
Ça fait ça aux jeunes gens quand ils ont été privés de camarade à câliner pendant quelque temps…
Ce n’était pas l’absence de flirt, non, il est assez aisé de conter fleurette et d’arriver à nouer des relations, dérober quelques baisers et se permettre quelques privautés.
Privautés limitées toutefois car même les moins prudentes n’abandonnaient leurs habits que si elles étaient profondément amoureuses. Mais là, ça ne comptait pas, emportées, elles s’en apercevaient à peine. D’ailleurs, avec un sens aigu de la litote, elles disaient à ce propos « perdre la tête ». Pour mon édification, j’eus l’occasion de vérifier qu'il ne s'agissait pas de ça du tout…
Au moins, avec une histoire qui commence mal, on n’est pas embêté, d’abord ça cesse rapidement ; en plus le risque est nul car, à aucun moment, le chagrin d’amour ne se profile, on n’a pas le temps, on est jeté tout de suite.
Bref, la « veste simple ».
L’alea auquel le garçon des « sixties » est parfaitement habitué.
Et puis on dira ce qu’on veut, mais le câlin maternel par exemple, même quand on vient de se faire plaquer, ça ne vaut pas la promesse d’un câlin avec quelqu’un dont on connaît tout juste le prénom. Je soupçonne d’ailleurs depuis longtemps ma mère d’avoir été plus ravie que peinée de mes chagrins d’amour…
Néanmoins, il ne me fallait pas me laisser emporter par mes envies, ne pas me jeter sur cette fille comme la misère sur le monde !
Surtout si j’avais envie de la revoir.
Plus encore si j’espérais un jour faire ce que j’avais envie de faire.
L’enlacer, l’embrasser, l’enlever, tout ça quoi...
La précipitation allait l’effrayer ou pire, l’agacer.
Et l’agacer, ça c’était mortel. C’était le truc parfait pour transformer d’un coup de baguette maléfique l’objet de son affection en objet de son affliction.
Un coup à être lâché net dans le milieu de la rue et la voir s’enfuir en direction du métro.
On ne s’en rend pas compte toute suite mais les filles sont terriblement cruelles. D’ailleurs dans ma prochaine vie, au lieu de faire mort, je ferai Tirésias.
Je serai un coup fille, un coup garçon, histoire de passer du camp des torturés dans celui des tortionnaires de temps en temps…

 

Commentaires

Je viens précisément d'écrire un article sur ce sujet. Il y a un moyen d'être de temps en temps fille ou garçon, assassin ou policier, bon ou cruel, c'est l'écriture !...

Écrit par : Jeanmi | dimanche, 17 février 2013

Le goût! t'es pas sympa !! Je te l'ai déjà dit : tu joues avec nos nerfs!!!! Tout un après-midi et même pas un bisou ? Allez abrège ! Va à l'essentiel ! Tu gâââches mon dimanche !!!

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 17 février 2013

tu crois qu'elle n'aurait pas aimé un petit baiser ??

Écrit par : maevina | dimanche, 17 février 2013

Jolie promenade dans Paris, j'ai pris un bon bol d'air en vous suivant tous les 2

Écrit par : mab | dimanche, 17 février 2013

je reviendrai lire ton post plus tard, je voulais seulemnt te dire que j'avais répondu à ton com que tu as eu la gentillesse de me mettre...kiss

Écrit par : mialjo | dimanche, 17 février 2013

C'est incroyable comment tu marchais...tu ne prenais jamais le métro ou le bus?...tu en as usés des pompes! lol...tu continues à nous faire languir...sans doute pour énerver....x...y ...z....lol..

Écrit par : mialjo | dimanche, 17 février 2013

Ferait bien de prendre de la graine les jeunes qui croient que les films pornos, c'est la réalité actuelle. qui croient que les filles rencontrées couchent au bout de 5mn....Mr le goût, tu devrais aller leur donner des cours de drague.

Écrit par : juju | dimanche, 17 février 2013

Je trouve que c'est encore mieux quand les baisers se font attendre, cependant l'attente doit donner lieu à quelque chose d'incroyable, sinon l'envie, l'attente redescend comme un soufflé !

Écrit par : Rivka | dimanche, 17 février 2013

Tu as raison , il faut se méfier des hommes qui se jettent sur un plat tels des goinfres sans l'admirer , le sentir , le goùter et enfin le déguster !

Écrit par : Brigitte | dimanche, 17 février 2013

Peut-être n'attendait-elle que cela: que tu te jettes sur elle ? Les femmes sont compliquées ...Un garçon trop "timide" ça peut refroidir aussi!

Écrit par : fanfan | dimanche, 17 février 2013

tu joues avec les nerfs de ta moitié aussi !

Écrit par : liliplume | dimanche, 17 février 2013

Disons qu'il y a plusieurs versions de l'histoire de Tirésias... mais qu'il n'y a qu'une seule crainte, celle de voir l'être aimé se détourner.

Écrit par : livfourmi | lundi, 18 février 2013

Les commentaires sont fermés.