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mercredi, 20 février 2013

Avec ivresse et lente gourmandise

Le reste de la promenade fut agréable et beaucoup plus détendu que les jours précédents.
Nous flottions au dessus du macadam.
À vue de nez, je dirais environ à trente centimètres du sol…
A croire que chacun avait attendu de l’autre le geste qu’il n’osait lui-même.
Nous retournâmes d’un pas tranquille jusque chez « elle » et là, de nouveau, nous sentîmes empruntés.
Aucun d’entre nous n’osait réitérer de son propre chef cette si intéressante expérience.
Nous passâmes encore quelques minutes en bas, elle me tendit sa joue, je lui tendis la mienne.
Elle se dirigea vers la porte puis se retourna.
Tandis qu’elle me regardait je partis, j’entendis la porte de l’immeuble s’ouvrir.
Je me retournai puis revins sur mes pas, elle s’arrêta, nous repartîmes.
Nous fîmes quelques pas pour nous rapprocher puis je dis « à demain » et on recommença ce ballet plusieurs fois.
Nous nous étions peut-être transformés en douce en « Jokary ».
Mais si, vous savez bien, ce jeu où une balle est liée à son support par un élastique, de sorte que quelle que soit la force qui l’en a éloignée elle y revienne toujours …
Après nous être embrassés une fois de plus sur la joue, elle se dirigea enfin vers la porte tandis que j’attendais que la porte se referme.
Au bout de quelques pas, elle s’arrêta, se retourna vers moi et referma les yeux en disant doucement  « vous ne voulez pas recommencer ? Pour être sûre… ».
Et je me demandai ce qu’une fille aussi jolie pouvait bien trouver à un garçon comme moi mais je m’exécutai.
Je n’avais aucune idée de ce que nous ferions dimanche mais ça n’avait plus aucune importance.
Tout ce que je savais, c’est que nous serions ensemble dès le matin car elle était seule et que nous déjeunerions dans un café.
Ce dimanche arriva trop lentement à mon gré, pourtant la soirée avec les parents avait été agréable et, pour une fois, le dîner consistait en « vraie cuisine », pas le sempiternel  « pâtes-jambon » ou pommes de terre sautées-omelette. L’humour paternel, celui qui faisait bondir ma mère et lui donnait envie de lui donner des coups de poêle, faisait ses dégâts habituels. Cette fois, je faisais partie de ses cibles.
« Tu devrais y aller doucement, fiston, à force d’astiquer tes chaussures, on commence à voir tes chaussettes au travers… » ou « Fais quand même attention, un poteau est si vite arrivé quand on rêvasse en marchant. »
Ma mère, qui appréciait modérément l’humour paternel le supportait mieux quand il m’égratignait.
Surtout quand il moquait ma préparation à un rendez-vous galant.
Pour ma mère, qu’il s’agît d’un grand amour –pour elle d'ailleurs, aucun ne pouvait exister qui lui enlevât son fils- ou d’un flirt, j’avais droit à « tu vas encore retrouver cette fille ?! ». 
Je me rappelle vous avoir dit que Freud s’est lamentablement planté, et que ce n’est pas le père qu’il faut tuer.
Je confirme.
Je quittai la maison joyeusement après avoir extorqué un supplément de plusieurs dizaines de francs à mon père qui n’était pas tenaillé, lui, par une envie furieuse de contrarier mes buts et savait bien l’importance du nerf de la guerre.
Et il savait combien les guerres de conquêtes sont dispendieuses…
Pour éviter d’empoussiérer mes chaussures, je pris le métro. J’attendis avec impatience le vacarme de ces rames vertes avec leur wagon rouge dans le milieu.
Vous souvenez-vous de ces plaques émaillées de couleur « blanc cassé » sur les flancs intérieurs des wagons ? Avec leur grecque tarabiscotée et difficile à suivre du doigt ? Ces merveilleuses créations de la société « Le Verre Etiré » faites exprès, j'en suis sûr, pour calmer l'impatience de ceux qui se rendaient à un rendez-vous.
Le dimanche, cette ligne était encombrée mais j’avais peu de stations à parcourir entre Simplon et Gare du Nord et ça m’éviterait une séance d’astiquage de mocassins poussiéreux.
Après avoir descendu la rue Lafayette, avant même d’avoir atteint la place Franz Liszt je la vis.
Hé hé… Cette fois c’est elle qui était en avance.
Nous nous commençâmes par échanger, alors que l’ai su plus tard, pas plus que moi elle ne songeait à ça, un baiser sur chaque joue.
Plus jeune, comme beaucoup de garçons, j’avais rêvé parfois vivre entouré de filles nues, livrées à ma curiosité sans limites et satisfaisant avec plaisir des caprices qui n’avaient rien à voir avec les bonbons.
Apparemment, la vie semblait un peu plus compliquée que ça…
Je fus même surpris à cette époque de constater que je n’avais pas qu’un zizi mais aussi un cœur et que l’un n’allait pas sans l’autre.
Ce qui ne va pas sans causer bien des problèmes, surtout dans ce monde plein de bellâtres blonds à deux yeux pour vous faire concurrence.
Nous avons commencé à remonter sa rue en direction des grands boulevards puis nous nous sommes regardés et nous avons « fait comme hier ».
Nous y avons pris goût et réitéré la chose avec assiduité.
Nous tentâmes même avec succès la « version The End » mais il n’était pas pour autant question d’amour, hein...
Elle fut éblouissante dans le rôle de la fille du shérif.
Je tins honorablement celui du héros qui gagne à la fin.
Au lieu de nous enlacer nous aurions mieux fait de réfléchir à un détail affreux.
Enfin, affreux pour des adolescents…

Commentaires

Ah le jokari j'adorai, j'ai essayé d'y initier les garçons sans beaucoup de succés

Écrit par : mab | mercredi, 20 février 2013

c'est quoi le détail affreux pour les ado ?????? je ne m'en souviens plus !!

Écrit par : maevina | mercredi, 20 février 2013

A part les boutons , je ne vois pas !

Écrit par : Brigitte | mercredi, 20 février 2013

Des bellâtres blonds, pouah!

Écrit par : livfourmi | mercredi, 20 février 2013

ah! non! et non !......... là, tu exagères !!! Quel détail affreux ??
J'ai horreur des feuilletons, et là, tu nous fais le coup de : la suite au prochain épisode et tu coupes au bon moment !!!! Tu vas finir par nous énerver !!

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 20 février 2013

Comme le dit si joliment Olivia Ruiz dans l'une de ses chansons „voler des baisers est parfois dangereux, dans le ventre des garçons ça attise le feu”.

Écrit par : livfourmi | mercredi, 20 février 2013

quel détail affreux : pas d'appartement où aller ? des appareils dentaires ? pas de contraception licite ? Je donne ma langue au chat (oups.. je sors)

Écrit par : liliplume | mercredi, 20 février 2013

Ses parents te sont tombés dessus !!!! Adieu veau vache cochon couvée...... bon ok je sors !!

Écrit par : Ysa | mercredi, 20 février 2013

que la période du code rouge, empêche de sombrer dans des baisers prolongés ?

Écrit par : Rivka | mercredi, 20 février 2013

Les commentaires sont fermés.