dimanche, 30 juin 2013
La loi du marché…
Aujourd’hui nous allons sur le marché.
Heure-Bleue a décidé que le marché du dimanche c’était sacré.
Chacun ses sacrements, pour d’autres, le dimanche matin c’est l’Eucharistie.
Comme nous ne sommes pas cannibales, nous nous contentons de l’Epicerie…
Pour nous rendre au marché, nous passons devant l’église Saint Germain de Charonne.
Comme elle est fermée pour cause de travaux depuis des années et pour des années encore, les fidèles se massent au bistrot en face…
Ce n’est pas que j’aie envie de faire œuvre pie, non, j’ai plutôt envie de donner mes sous au marchand de produits italiens du marché de la place de la Réunion.
On ne peut pas appeler ça la « séquence de générosité dominicale », non.
Quoique… Savez-vous, lectrices chéries, que je suis parfois la proie d’accès de générosité ?
Accès qui se retournent généralement contre moi.
J’en veux pour preuve cette mésaventure qui me revient en mémoire.
Au retour d’Israël, dans un état de fortune bien coincé entre désastreux et désespérant, nous habitions rue du Temple. Nous allions souvent boire un café, soit du côté de la République soit du côté de l’Hôtel de Ville.
Un dimanche matin, nous nous rendions chez une amie avec les courses faites rue de Bretagne. Il faisait beau, j’avais encore un peu de sous dans la poche et j’étais d’heureuse humeur.
Nous sommes passés devant l’église Sainte Elisabeth.
Devant cette église, près du porche, un type attendait, debout, l’air un peu triste, les cheveux gris pisseux, un sac à dos en ruines aux pieds et un gobelet de carton au bout du bras.
Je l’ai pris pour un clochard. J’ai fouillé dans ma poche et ai lâché d’un geste auguste une pièce de cinquante cents.
Tout se serait bien passé si je n’avais lâché la pièce de près de vingt centimètres au dessus du gobelet et si celui-ci n’avait été plein de Coca.
Ça aurait probablement évité une giclée de soda sur la chemise du type qui n’était pas plus SDF que moi et une engueulade de sa part.
« Non mais ! » Gueula-t-il « Ça va pas, non ! Me jeter un truc dans mon gobelet ! On peut plus boire peinard dans ce bled ? Tu crois que j’fais la manche ou quoi ? »
Avec la mauvaise foi que vous me connaissez –surtout quand j’imite Heure-Bleue- j’ai quand même eu le culot de lui dire que cette mésaventure ne lui serait pas arrivée s’il était moins négligé dans sa tenue.
Heureusement il était soufflé d’un tel culot que ça s’est terminé platement avec une vague excuse de ma part.
C’est vrai quoi, on ne se met pas à la porte d’une église, un gobelet à la main et vêtu négligemment si on ne fait pas la manche !
Depuis je ne jette plus de pièce dans les gobelets.
Enfin, j’exagère, il m’arrive de mettre des pièces dans la main d’un malheureux.
Je mets des billets dans la main des marchands.
Heure-Bleue et moi sommes en route pour la distribution…
11:41 | Commentaires (7)
Commentaires
Lorsqu'au marché, il y a du choix entre les commerçants donc de la concurrence, c'est bien.
Notre petit marché près de chez nous, n'a qu'un primeur, sauf le mercredi et samedi, jours où vient une petit paysan de l’Isère...
Bon dimanche !!
Écrit par : patriarch | dimanche, 30 juin 2013
Donnez, donnez à ceux qui n'en ont pas besoin, cela vous sera rendu au centuple ! On attend...
Écrit par : lakevio | dimanche, 30 juin 2013
mais tu le fais exprès!!!! Généreux mais "miro"!!!!!! les gobelets en quête de pièces sont généralement posés à terre, pas tenu à la main!...quoique , parfois, peut-être...aussi!!!
Écrit par : emiliacelina | dimanche, 30 juin 2013
J'ai bien rigolé! Au moins ce monsieur débraillé aura des choses à raconter.
Écrit par : Seringat | dimanche, 30 juin 2013
C'était un touriste mais je crois que le Goût a fait pire....
Écrit par : heure-bleue | dimanche, 30 juin 2013
décidément tu n'en rates pas une, mdr !!
Écrit par : liliplume | dimanche, 30 juin 2013
Avoue, tu savais que ce n'était pas un mendiant.
Écrit par : mab | lundi, 01 juillet 2013
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