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dimanche, 18 août 2013

Queue de poisson…

La note que Mab émit il y a quelques jours a ravivé de vieilles courbatures chez moi.
Non, lectrices chéries, je n’ai pas du tout la courbature écologique mais sans aucun doute durable…
J’ai cru, à la lire et trompé par la photo, qu’elle et Maky, accompagnés de leur petite troupe de gamins chamailleurs s’étaient rendus à l’Aquarium du Trocadéro.
Il m’est alors revenu quelques promenades, enfin, je dis « promenades », il s’agissait plutôt de l’épreuve de marche qui clôt l’entraînement de l’admission à la Légion Etrangère…
Les dimanches d’été, ma grande sœur nous traînait souvent, ma sœur cadette et moi, à l’aquarium du Trocadéro. C’était pour elle une méthode financement bien pensée…
Il était question, depuis la fin de la deuxième Guerre Mondiale, de grands travaux à lancer incessamment –un peu comme les grilles de notre résidence, vous voyez ?- pour améliorer cet aquarium.
En attendant ces travaux, le prix à payer pour voir les poissons était très modique.
Suffisamment modique en tout cas pour que même notre mère veuille bien sortir ses sous.
Ma grande sœur connaissait ma mère et lui monta un bateau dramatique, plein de dangers et de petit frère et petite sœur épuisés. Elle plaida ce que je pensais être notre cause avec insistance, si bien que notre mère –oui, « ma mère », celle pour laquelle vous me servez de psy- lâcha le prix d’un carnet de métro demi-tarif en sus du prix des entrées de l’aquarium.
Ce que je pensais être notre cause se révéla être la cause de ma grande sœur…
En fait, ma grande sœur avait grugé ma mère, sur le prix des entrées d’une part et sur l’usure de nos jambes d’autre part.
Nous sommes donc allés d’un bon pas jusqu’à la Place Clichy, puis sommes descendus jusqu’à la gare Saint-Lazare, puis la Madeleine, jusqu’à la Seine et les quais jusqu’à Trocadéro.
Il faut avouer que les quais nous parurent longs. Ma grande sœur elle-même commençait à être fatiguée mais elle nous entraînait malgré tout. Tenant chacun de nous par la main, un d’un côté, l’autre de l’autre.
Une double épée de Damoclès suspendue à un crin qui lui semblait de plus en plus fin au dessus de la tête.
Elle savait que s’il arrivait quelque chose au fils unique, chéri et préféré de sa mère, tout comme à « Souricette », prunelle des yeux de la même mère, elle risquait gros.
Heureusement, elle savait nous entraîner à coups de « On est bientôt arrivé », de « Si on s’arrête pour s’asseoir sur un banc, on ne pourra plus repartir. »
Et on suivait. Il faut avouer que, d’un tempérament vénal, nous savions être achetés rentablement. Elle avait grugé ma mère, on se tapait près de sept kilomètres à pieds, mais on aurait notre part du butin laborieusement sorti du nid de scorpions de ma mère.
C’était un chantage muet mais qui fonctionnait bien. On parcourut rapidement l’aquarium, ma petite sœur n’avait pas payé l’entrée, il lui avait suffi de faire au gardien la moue qui marchait si bien.
Ma grande sœur nous mena après notre visite éclair sous la Tour Eiffel.
Elle acheta des bonbons pour nous tous, que nous dégustâmes avec plaisir sur un banc du Champ de Mars.
Ne rêvez pas, lectrices chéries, elle nous grugea aussi car elle en acheta pour beaucoup moins que le prix du billet manquant et d’un carnet de métro.
Mais nous avions récupéré suffisamment d’énergie, décuplée par la joie d’avoir escroqué notre mère, pour marcher d’un bon pas jusqu’à la maison, près de la Porte de Clignancourt.
Elle nous arnaqua suffisamment souvent j’en suis sûr, pour détourner de quoi acheter une paire de bas en douce. Ce qu’elle en fit ? Mystère.
Mais cette affaire de bas reste dans les mémoires de la fratrie.
Je vous raconterai ça une prochaine fois. Je crois que ma grande sœur en a encore chaud à la joue droite…

Commentaires

ta pauvre soeur, il y avait donc deux chouchous et pas elle ?

Écrit par : liliplume | dimanche, 18 août 2013

le sort des grandes sœurs n'était guère enviable à l'époque! Et les petits frères étaient souvent bien embêtants, j'en ai su quelque chose! Alors quand ils pouvaient être utiles pouquoi ne pas s'en servir ?

Écrit par : emiliacelina | dimanche, 18 août 2013

Sa joue gauche va mieux ?

Écrit par : MG | dimanche, 18 août 2013

C'est pour cela que je préférais la cadette !! Bonne journée chez vous

Écrit par : patriarch | lundi, 19 août 2013

Une photo de tes mollets nous permettrait de voir les effets de la marche.

Écrit par : mab | lundi, 19 août 2013

Mais dis donc, c'est la traversée de Paris que tu nous racontes ! A l'époque on marchait plus que maintenant ! J'imagnine que la place de la grande soeur ne devait pas vraiment être enviable...

Écrit par : lakevio | lundi, 19 août 2013

rho!!!! elle économisait sur votre dos !!!!!!!!! je n'aurai même pas eu l'idée !!!

Écrit par : maevina | lundi, 19 août 2013

J'aime beaucoup ton histoire.

Écrit par : Berthoise | lundi, 19 août 2013

j'adore quand tu racontes ton enfance...c'était bien quand même, je crois qu'on aurait fait n'importe quoi pour des bonbons...ça ne m'étonne plus maintenat que tu marchais autant dans Paris tu étais entraîné!!!lol...bisous...Pas la frite la Mialjo...kiss j'espère que votre visite s'est bien passée...

Écrit par : mialjo | lundi, 19 août 2013

Chacun ses trucs!

Écrit par : Livfourmi | mardi, 20 août 2013

Moi , je demandais de l'argent pour le bus , et je faisais le retour collège maison à pieds , après , il y a eu les cartes de bus , plus possible de gruger !

Écrit par : Brigitte | mardi, 20 août 2013

pour répondre à ta question, je vais me faire charcuter à Avranche par un chir qui m'a été recommandé par celui qui travaille avec ma petite soeur à Caen...celui de ma soeur et surbooké et après il par à la retraite et sera remplacé par celui d'Avranche...marrant non? donc Caen ou Avranche idem, mais il m'a dit que c'était un crac et il a opéré mon voisin, de toute façon c'est une main à la fois. j'espère que la visite s'est bien passée, à toi de jouer maintenat! kiss...

Écrit par : mialjo | mardi, 20 août 2013

"Cet âge est sans pitié" disait ce bon Jean De Lafontaine qui n'aimait pas les enfants. W.C. Fields disait de son côté : "Un homme qui n'aime ni les chiens, ni les enfants ne peut être entièrement mauvais" et pour terminer, Tristan Bernarht alors qu'on lui demandait s'il aimait les enfants, répondait : "Oui surtout quand ils pleurent" mais pour quoi quand ils pleurent ? " Parce qu'on les emmènent". Quant à moi les deux monstres reviennent ce soir troubler ma sérénité estivale; que vais-je pouvoir inventer pour les ennuyer ?

Écrit par : Jeanmi | mercredi, 21 août 2013

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