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mardi, 29 octobre 2013

La mère est agitée...

Aujourd’hui, lectrices chéries, c’est séance de psy chez vous.
J’en veux encore à ma mère de m’avoir abandonné chez ces fondus de Frères.
C’était à coup sûr « pour mon bien ». J’eus aimé qu’elle se souciât plus de mon bien-être que de mon bien.
Mais, pour être honnête, je dois avouer qu’après mon passage chez ces cinglés, j’étais devenu un garçon plutôt « bien élevé » et s’il m’arrivait de dire « merde » c’était au maximum trois fois dans l’année.
Et ce fut comme ça jusqu’à mon entrée –tardive- dans la vie active.
Ce séjour chez les fous commença dès le départ de ma mère, me laissant couvert de honte après cette affaire de blouse bleue. Je suivis le Frère « économe-linger-préfet de police » en portant à deux mains cette petite valise épouvantablement lourde – oui, ma mère faisait de ces valises qui, pour petites qu’elles fussent, vous allongeaient un bras de dix centimètres comme de le dire- jusqu’à la lingerie où il ouvrit la valise, en sortit un pyjama, un gant, une serviette de toilette et un savon qu’il me tendit.
Il prit ensuite sur une étagère une paire de draps et une couverture marronnasse qu’il me jeta sans ménagement. Il m’amena ensuite, toujours d’un pas vif, là où les élèves devaient faire leur toilette le matin. J’eus un mouvement de recul. Ça ressemblait à l’endroit où on donnait à boire aux animaux dans une ferme. Je le savais car ma grand-mère maternelle m’avait emmené à la ferme chercher du lait, c’est là que j’avais vu un abreuvoir.
Voilà où je ferais ma toilette chaque matin, dans un abreuvoir géant ! C’était un long couloir, éclairé par des fenêtres haut placées donnant sur l’extérieur, sous lesquelles était placé un long « abreuvoir » où des prises d’eau étaient disposées à intervalle régulier.
Sur le mur opposé,  donnant sur le couloir que je venais d’emprunter, il y avait plusieurs rangées de casiers, dont l’écartement était celui des prises d’eau. Je parle de rangées mais représentez-vous plutôt de longues, très longues étagères dont l’écartement était maintenu constant par des planchettes équidistantes de façon à faire office de casiers. C’est dans un de ces casiers qu’on me fit mettre mes affaires de toilette. Seuls deux radiateurs en fonte placés aux extrémités du couloir en assuraient le chauffage. Avec la chance qui semblait me poursuivre depuis mon arrivée à la « grande école », le casier qui me fut assigné se trouvait quasiment au milieu du couloir. Je m’apprêtai donc à mourir de froid dès le lever…
Tandis que je posai avec un peu de soin, croyant que ça allait plaire, mes affaires dans le casier, le Frère s’impatienta et jeta d’un ton cinglant « Il va vous falloir apprendre à ne pas lambiner, monsieur ! ». Ce séjour s’annonçait déjà sous les meilleurs auspices.
Je suivis mon mentor au pas de charge jusqu’à une pièce dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence : Un dortoir.
J’eus le premier grand choc de ma vie, si l’on excepte ma naissance et les yeux de Malika.
Mais vous en saurez plus demain...

Commentaires

redis moi, quel âge avait tu ? Pauvre petit bonhomme! il me semble que tu n'étais pas au bout de tes surprises! J'attends la suite impatiemment , mais je n'ai pas l'impression que ce soient là d'heureux souvenirs !Tu avais dû ressentir un sentiment d'abandon.

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 30 octobre 2013

Toilette à l'eau froide bien sûr.

Écrit par : mab | mercredi, 30 octobre 2013

D'un ancien des Jésuites, à un ancien des Maristes, je comprends tout !

Écrit par : Jeanmi | mercredi, 30 octobre 2013

là, tu démarres une auto analyse...punaise! bon j'_adore bien sur, ça me fait penser quand tu décris l'endroit...au disparus de St Agilles....on voit bien les dortoirs et les endroit de petites toilette...à l'eau froide en plus et glacée l'hiver!!! dis moi pourquoi tu es allé dans un endroit pareil????? allez on attend la suite avec impatience! kiss.

Écrit par : mialjo | mercredi, 30 octobre 2013

Fiston , surveillant dans un lycée , plaint les élèves qui prennent une douche , il fait froid , lui , préfère rentrer chez lui la prendre . Certainement rien à voir avec ce que tu as connu , elle payait combien pour ton éducation ?

Écrit par : Brigitte | mercredi, 30 octobre 2013

Tu me rappelles quelques odieux souvenirs chez lles "bonnes" soeurs ...qui m'ont rendue anti-cléricale ! ! !

Écrit par : MG | mercredi, 30 octobre 2013

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