jeudi, 16 janvier 2014
Les coups lisses de l'exploit.
Evidemment, lectrices chéries, la note que j’ai eu le plaisir de vous écrire hier est incomplète.
Et le restera. J’y reviens tout de même.
Je voudrais rassurer Berthoise que ma note semble avoir froissée.
(Bon, Berthoise, pas la peine de dire « Oah l’autre ! Pas besoin de me rassurer ! J’ai pas eu peur, non mais qu’est-ce que tu crois ! » je te crois, mais laisse moi parler s’il te plaît, c’est mon blog, pas le tien non mais !)
Il est évident qu’il n’était pas question de déconsidérer la psychanalyse et ses officiants.
Il était seulement question pour moi de vous dire que celle à qui j’ai donné quand même une petite fortune ne me convenait pas.
Cela dit, comme je vous l’ai dit hier, à moins d’être « sévèrement taché », on a peu, pour ne pas dire aucune, illusion sur soi.
Si, peut-être.
Il arrive d’être surpris de constater sous la toise qu’on est moins grand que ce que l’on croyait ou de ne pas rentrer dans ce pantalon du 36 qui nous allait si bien il y a quoi ? A peine quarante-cinq ans ?
Pour le reste, ne rêvons pas.
Nous savons ce que nous valons. Pire, nous savons ce que nous ne valons pas.
Et, « bien plus pire » encore, la lecture de certains auteurs nous enfonce le nez dans les profondeurs de nos illusions.
Il suffit qu’elle le fasse quand on est jeune.
Du coup, quand vous êtes assez jeune pour apprendre que la plupart de nos problèmes sont dus à de sévères craquements entre ce que l’on est et ce que l’on voudrait ou croit ou paraît être, vous vous mettez à admettre ce que vous êtes.
Ça ne veut pas dire que vous cessez de faire un peu de cinéma quand le besoin s’en fait sentir.
Ça veut seulement dire que vous savez que vous faites du cinoche.
Et que vous changez de film avec l’âge et les circonstances.
Votre Goût adoré, par exemple, l’a fait.
Je suis sûr que vous ignoriez qu’il a été Steve Reeves en 1958. Bon, en fait c’était Hercule en train d’étrangler le lion de Némée. Je me souviens que Sylva Koscina jouait le rôle de Iole, mais déjà les blondes ne me branchaient pas.
J’ai aimé, j’ai même cru être, Chris Adams dans « Les sept mercenaires ».
Et je n’étais pas seul je vous assure. Si vous aviez vu les autres garçons sortir du ciné, vous auriez vu un paquet de Yul Brynner, mais chevelus, sortir en même temps que moi. On se tenait droit, on gagnait deux centimètres, facile !
Bon, en grandissant on change de héros en même temps que de centres d’intérêts.
Comme j’étais plutôt fleur bleue, même si c'était plutôt « fleur bleue avec arrière-pensées », j’ai été Robert Taylor un jeudi, au ciné-club du lycée.
Il faut dire qu’Ava Gardner était une Guenièvre magnifique dans « Les chevaliers de la Table Ronde ».
Et tout va comme ça chez votre serviteur.
Même si aujourd’hui, à en croire ce que j’entends parfois dans les transports en commun, nombre de gamins se voient plutôt en Rocco Siffredi dans « Anal plus » qu’en Burt Lancaster dans « Tant qu’il y aura des hommes »...
Ah ! J’allais oublier de vous dire ce qui me semble essentiel : On vieillit mais on ne grandit pas.
On n’est pas trahi que par ses articulations.
On est aussi trahi par les siens.
Oui, Heure-Bleue m’a démoli auprès de l’Ours. Elle a dit « ton père aime les trucs chiants ! »
Elle ne s’est pas plus laissé arrêter par l’œil malicieux de son fils que par celui de son mari.
Elle a continué :
- Tu te rends compte, il aime les films d’Eric Rohmer ! Et pas que « Ma nuit chez Maud » non, tous !
Et ce chien de dire :
- Ouais bon, c’est papa...
Allez lectrices chéries, il ne vous reste plus qu’à me décerner la médaille d’or de la digression.
08:43 | Commentaires (12)
Commentaires
A 86 ans maman disait souvent que dans sa tête elle était toujours la jeune fille de 15 ans et plus ça va plus je suis d'accord avec cette façon de nous voir.
Écrit par : mab | jeudi, 16 janvier 2014
médaille d'or ......avec félicitation du jury !!!!!!!!!!!!!!!! sans hésitation !
Écrit par : emiliacelina | jeudi, 16 janvier 2014
Pire, nous savons ce que nous ne valons pas.
C'est là le drame.
ton père aime les trucs chiants ! »
Moi-aussi, j'aime les trucs "chiants " dans ce cas...Cela enlève t-il des points à notre QI ?
Écrit par : juliette | jeudi, 16 janvier 2014
Est-ce que tu emmenais l'Ours voir Mizoguchi lorsqu'il avait trois ans ?...
Écrit par : lakevio | jeudi, 16 janvier 2014
moi je dirais chacun ses goûts...y'en a plein qui aiment les truc chiants...tiens par exemple qui lisent télérama....hihihi....non...me crie pas dessus...j'ai éssayé d'y trouvé un intérêt, j'ai pas réussi!!!!!!!kiss!
Écrit par : mialjos | jeudi, 16 janvier 2014
Chiants pour les uns, géniaux pour les autres ... tous les goûts sont dans la nature ...
J'ai adoré "Hiroshima mon amour" et encore maintenant, alors ...
Bonne soirée
Marie-Ange
Écrit par : Rêver au Sud | jeudi, 16 janvier 2014
Meuh non, chuis pas froissée, et fâchée non plus.
Comme je ne dis plus grand chose chez moi, je viens bavasser chez toi, mais tu veux bien ? Dis ?
Moi aussi souvent je me sens comme à 20 ans, et honnêtement des fois, j'aimerais mieux pas.
Écrit par : Berthoise | jeudi, 16 janvier 2014
Je me prenais bien pour Lady Marian courtisée par Un Robin Hood en collant vert et moustache avantageuse ! Il m'a fallu longtemps avant de le trouver tout à fait ridicule...
Gwen
Écrit par : Gwen | jeudi, 16 janvier 2014
marrant : mon mari aime rohmer aussi alors que moi il m'ennuie !
Écrit par : liliplume | jeudi, 16 janvier 2014
Cliquer chez Coumarine sur ton lien, et découvrir un peu de ce qui se cache derrière ce pseudo étrange...le goût des autres. La meilleure chose que j'aie faite en ces temps moroses où je traine ma flemme bloguesque. Quelle pêche tu as! Je reviendrai. Pas seulement pour ce que tu dis des blondes.-^^
Écrit par : Celestine | jeudi, 16 janvier 2014
Et la médaille de l'illusion pour le psy...Tu vis avec tes névroses et avec l'âge, tu vis plutôt bien, tu es habitué...
Écrit par : heure-bleue | jeudi, 16 janvier 2014
Evidemment, un psy t'aide au mieux à vivre avec tes angoisses, il ne les supprime pas.
Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 16 janvier 2014
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