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vendredi, 17 janvier 2014

Chantons pour le sport...

Un commentaire de Liwymi m’interpelle :
« Quand tu étais môme, les exploits sportifs ne te faisaient pas rêver ? »
Liwymi... Tu as de ces questions...
On ne dirait pas que tu me lis depuis des années.
Ou bien tu survoles.
J’aime beaucoup Liwymi, j’aime ce qu’elle écrit, la façon dont elle l’écrit, tout ça.
Bon, on n’est jamais d’accord.
Mais elle a de si jolis yeux. Si bleus.
Bon, elle est blonde mais que voulez-vous, nobody’s perfect.
Cela dit, Liwymi, ma grande, je dois t’avouer quelque chose à propos des exploits sportifs :
Ça ne m'a jamais fait rêver. Jamais !
Ce qui me faisait vibrer, c'était la conquête de l'espace, Laïka, Luna I, les fusées Atlas-Convair.
Bref que des trucs à se casser la gueule !
Ou à se retrouver borgne…
Mais la question me rappelle avec acuité pourquoi je déteste le sport.
Il y a évidemment mille autres raisons mais celle qui suit me semble la première, le plus évidente, la plus sûre.

Tu sais, Liwymi que j’étais un petit gamin à la fin des années cinquante.
Je sais aussi que tu t’en fous mais il faut que je te dise.
Quand je suis entré au lycée, « l’horaire normal » dans les entreprises était de quarante-cinq heures.
Si « les masses laborieuses », dont mon père faisait partie, ne voulaient pas voir la fin du mois arriver le dix, il fallait « faire des heures sup’ ».
En pagaille, les « heures sup’ ».
Si possible de nuit, ça rapportait plus.
Je ne m’étendrai pas sur le fait que ça a permis au Père Noël de mettre « Le Petit Chimiste » dans mes souliers l’année suivante avec les conséquences que tu connais.
En revanche, ces horaires décalés ont eu un effet néfaste sur ma vocation de sportif.
Tu sais combien les enfants sont turbulents, surtout quand les parents voudraient un peu de calme.
Le dimanche, par exemple.
Mon père, qui bossait –je ne vois pas d’autre mot- une bonne soixantaine d’heures par semaine, et pas avec un crayon, arrivait le dimanche midi sur les genoux.
Il écoutait les informations pendant lesquelles il exigeait un silence religieux puis, le repas terminé, s'allongeait sur la banquette pour une longue sieste.
Et c’est là que le drame se noue.
Ma grande sœur n’avait pas toujours envie de nous traîner, ma sœur cadette et moi, en promenade. A seize ans on a d’autres préoccupations que les petits frères…
On aime toujours les garçons, mais plus grands. Elle montait donc des bateaux à ma mère et partait pour l'après-midi.
Mon père, pourtant aussi sportif que son rejeton, laissait la radio en sourdine commenter les inévitables matches de foot.
Ça commençait par cette chanson qui m’a agacé depuis la première fois que je l’ai entendue.
J’avais l’oreille fine et les commentaires des journalistes sportifs m’agaçaient déjà prodigieusement. Ils m’empêchaient de rêver tranquille.
Quand j’avais l’oreille attirée par les premiers ronflements de mon père, j’écoutais soigneusement. Puis, sûr que mon père dormait, j’allais tout doucement vers le poste, montais sur le coffre –le poste était perché pour être hors de la portée d’un fils bidouilleur- et éteignais la radio.
Hélas, trois fois hélas, si faible que fût le niveau, au point d’être couvert par les ronflements paternels, le fait d’éteindre le poste le réveillait en sursaut…
Ma mère arrivait du boyau qui servait de cuisine, m’engueulait, rallumait le poste et je n’avais rien d’autre à faire jusqu’au soir que lire.
Alors que j’aurais pu apprendre mes récitations, par exemple…

Commentaires

Je crois bien que je ne vais pas être d'accord avec toi, j'ai eu de belles émotions en regardant le sport, moins maintenant.

Écrit par : mab | vendredi, 17 janvier 2014

My God : presque mon enfance ! J'avais oublié cette chanson.
Je me rappelle le transistor (blanc et posé bien en hauteur :-)) qui relatait le Tour de France et les matchs de foot. La famille Duraton...
Tiens, si je ne me retenais pas , je verserais ma petite larme :-).
Quant au sport et aux exploits qui l'accompagnent ...

Écrit par : Marie-Floraline | vendredi, 17 janvier 2014

Chez moi, j'avais droit au Tour de France avec les mêmes résultats et j'écoutais la famille Duraton...

Écrit par : heure-bleue | vendredi, 17 janvier 2014

Je ne sais pas de quelle chanson tu parles mais j'ai écouté Sur le banc avec mes grands-parents, La Famille Duraton et Ça va bouillir avec mes parents et le Tour de France. Curieusement, je ne me rappelle pas des matchs de foot et pourtant mon père était devant la TV pour les voir lorsque nous l'avons eue... Moi les sports qui me faisaient vibrer étaient la gymnastique, le ski et l'équitation.

Écrit par : lakevio | vendredi, 17 janvier 2014

ah oui! effectivement lire ne faisait pas de bruit, je ne me souviens pas de mes moments chez moi, je crois que je passais mon temps dans ma cabane au fond du jardin ....... une vraie, hein !

Écrit par : maevina | vendredi, 17 janvier 2014

Belle évocation de ton enfance et tellement authentique !
La lecture apporte plus de joie que le sport... et ça sert toute la vie !
Alors qu'un exploit sportif... satisfaction d'un instant, vite oublié.

Écrit par : Françoise | vendredi, 17 janvier 2014

Chez moi aussi , longue sieste de l'ouvrier ( ma mère qui se levait aussi à 4 h du matin ne la faisait jamais ) , ce n'était pas dit mais on comprenait qu'il fallait ne pas faire de bruit , une seule pièce chauffée , on restait à la cuisine alors , pas de sport , il fallait payer ou alors , c'était loin , mais maintenant , j'aime bien voir la natation , et le basket .

Écrit par : Brigitte | vendredi, 17 janvier 2014

je passais mon temps au fond du jardin avec la seule amie que j'ai vraiment eu (nous sommes nées à 6 jours d'intervalle et étions donc voisine dès notre naissance) nous causions des heures chacune de notre côté du grillage. J'ai essayé de la retrouver mais je n'y suis pas parvenue, nous nous sommes perdues de vue vers nos 21 ans. Dès que je le pouvais je filais la retrouver , nous avions toujours quelque chose à nous dire!

Écrit par : emiliacelina | vendredi, 17 janvier 2014

Vous souvenez-vous qui était le "fiancé" de Lisette Duraton ? C'était Gaston, le benêt de service, incarné par le merveilleux Jean Carmet ! Jean-Jacques Vital était le fils Duraton (en réalité le fils des meubles Lévitan) et Ded Rizel était le Papa. Ah ! nostalgie !
J'étais aussi fan de Stéphane Pizella et de ses "Nuits du Bour du Monde" qu'il nous sussurait de sa voix veloutée.
Et "Ploum ploum tralala".
Moi je fuyais les reprtages sportifs et je m'ennuyais ferme le dimanche. Je préférais cependant écouter le poste "Parisien", moins chiant que le poste "National".
Radio Andorra... Radio-Luxembourg et son "Passe-temps des Dames et des Demoiselles" chaque après-midi, qu'écoutait religieusement ma mère...

Écrit par : Gwen | vendredi, 17 janvier 2014

c'est vrai ça...les semains étaient très longues pour certains et certaines! je suis sure que j'aurais fait comme toi! par contre vu que j'aimais bien les récitations, je les apprenais toujours par coeur...tu imagines si on leur redemandé de bosser 45 h...lol...remarque mon fils en fait 60 et je mets la mairie au prud'homme...mais bon fallait pas les mettre à 35...de toute façon je vois pas pourquoi tu aurais fait du sport tu faisais des km à pinces, ça c'est du vrai sport la marche! kiss.

Écrit par : mialjos | vendredi, 17 janvier 2014

Même chose que chez toi, mon père "cimentier-boiseur" 50 heures par semaine...
Ma mère "concierge", femme de chambre-cuisinière-service-de-table en soirée, lavandière...et trois par semaine des migraines.
Au vibrato de sa voix le matin nous étions fixés sur l'ambiance de la journée...
Nous avons eu la chance mon frère et moi vers mes dix ans d'avoir une petite radio dans notre chambre, chambre située au 6me, brulante l'été, arctique en hiver, mais être pris dans les "mailles de l'inspecteur vitos" nous faisait accepter toutes ces misères climatiques.
Le sport du dimanche à la radio accompagnait AUSSI la belote...
Résultat..., je ne joue à RIEN !
Vive les bouquins !!!!

Écrit par : mume | samedi, 18 janvier 2014

Déjà, merci pour les compliments ! :)

Ma mère et moi avons subi les retransmissions rugbystiques, accompagnées de cris effrayants (de mon père), qui auraient pu me traumatiser. Sans parler du Tour de France et ses étapes qui n'en finissaient plus…
Mais, finalement non. Il y a des sports que j'ai aimés regarder (et d'autres pratiquer) : la gym, le patinage artistique, le hand. Et même le rugby, sur le tard. En revanche, j'exècre le foot et la formule 1, par exemple.

Autant pour une fille, ça "passe" de ne pas aimer le sport, pour un garçon c'est plus compliqué. J'imagine que tes petits camarades amateurs de baballe devaient te le faire payer…

Écrit par : liwymi | samedi, 18 janvier 2014

Ben moi, j'adorais le sport. Les entraînements et les compétitions étaient de bonnes raisons pour quitter la maison. Quand j'ai dû arrêter pour raison de santé, mon monde s'est écroulé.

Écrit par : Berthoise | samedi, 18 janvier 2014

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