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vendredi, 07 février 2014

Le lancement du voyage spécial de votre cosmonaute...

Le mari volage fut sollicité brutalement par sa moitié sur un ton qui lui rappela une incartade à faire oublier d’urgence.
Ce mari, monsieur M. du nom d’un âne resté célèbre pour sa nombreuse descendance, avait certes une voiture, une Dyna Panhard.
Cette voiture, de mémoire de Goût et autres habitants du coin,, nul ne l’avait jamais vu rouler.
Il passait tous ses dimanches allongé sous elle, ses outils éparpillés autour de lui.
Faute d’une auto vraiment mobile, il me prit dans ses bras et m’emmena d’abord à la pharmacie Renault du coin de la rue et du boulevard Ornano.
Le pharmacien a dû regretter longtemps de s’être laissé circonvenir par le gamin sur l’œil duquel il posa une gaze.
Il se jura sûrement de ne plus jamais vendre des produits bizarres à des gamins sur la foi de leur air angélique…
Toujours dans les bras du mari et sanguinolent , je fus emmené à la station de taxis de la place Championnet. Le premier, à nous voir arriver, démarra à vide et partit.
Le second refusa en gueulant « Ça va pas ?! Et mes sièges, hein ! Qui c’est-y qui va payer le nettoyage, hein ? Qui c’est-y ?! »
Je me rappelle ce type comme si c’était hier.
Le troisième n’était pas un taxi mais nous emmena à l’hôpital Bichat en me plaignant.
Je fus admis tout de suite et, jusqu’au lendemain, je ne sais rien de ce qui s’est passé.
Je fus réveillé par une infirmière qui s’appelait non pas « madame » mais « Geneviève ». Et quel réveil ! Une piqûre monstrueuse se planta dans mon fessier alors tendre.
J’ai sursauté, Geneviève m’a dit « Tu t’es déjà crevé un œil, tu ne veux pas que je te crève une fesse, hein, mon garçon ? ».
Ma mère arriva avec mon père ce dimanche.
Non Mab, non Brigitte, on ne me donna pas de raclée…
Ils ne dirent rien. Je ne les voyais ni l’un ni l’autre.
J’étais aveugle ! J’eus de nouveau la peur de ma vie jusqu’à ce qu’en me passant les main sur la figure je constate que je portais des trucs épouvantables.
Pire, mes parents m’apprirent que je devrais rester là et porter ces trucs-là jusqu’à ce que l’œil blessé soit guéri.
Lectrices chéries, voyez-vous les « boules à thé » ? Ces deux demi-sphères de toile métallique cerclées d’une armature ?
Imaginez les, deux ou trois fois plus grandes et liées solidement entre elles comme une paire de lunettes puis attachées derrière votre tête  comme le masque de Zorro.
C’est la référence qui me vient, à pas encore onze ans on ne pense pas encore aux yeux composés des Muscæ Calliphoridæ mais à Zorro.
Bref, j’étais condamné au cirage vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour je ne savais combien de temps…
Heureusement, dans quelques jours, ce serait Noël.
Quelques jours s’écoulèrent ainsi dans le noir, troublés seulement par les deux piqûres quotidiennes de pénicilline qui allaient à coup sûr donner un relief lunaire à un fessier qui n’avait jusqu’à présent connu que les fessées et la pommade Mytosil.
Mes sœurs n’avaient pas le droit de venir, l’hôpital leur était interdit. La plus grande passait parfois le soir mais ne restait pas longtemps.
Ma mère passerait les après-midis, me passerait la main sur la joue et m’embrasserait en soupirant…
Je perdais le compte des journées qui étaient interminables. Dans le noir vingt-quatre-heures sur vingt-quatre, sauf les cinq minutes du moment où le professeur B. passait, me regardait l’œil avec un ophtalmoscope qui m’éblouissait. Il m’engueulait, râlait, disant « mais arrête de bouger les yeux, ne bouge pas les yeux ! Tu vas te déclencher une hémorragie, et là… »
Je me rappelle ces engueulades comme si c’était hier.
Bon, je peux bien vous le dire, il est mort maintenant et s’appelait « Blancard », « Professeur Blancard ». Il portait des lunettes à monture d’écaille et était très gentil avec moi.
Noël lui donna raison…

Commentaires

Tu sais quoi? Rétrospectivement je te plains.

Écrit par : mab | vendredi, 07 février 2014

ben mince... tout cela à cause d'une expérience de petit gamin trop curieux
quelle histoire! (enfin, "histoire", si l'on peut dire...!)

Écrit par : Coumarine | vendredi, 07 février 2014

brrrrr... et quels salauds ces chauffeurs de taxi, ils n'avaient pas une bâche dans le coffre pour protéger leurs sièges ???
Peut être qu'aujourd'hui on te l'aurait sauvé ton oeil, qui sait ?

Écrit par : liliplume | vendredi, 07 février 2014

Là on a le droit de dire, "povre Goût"... A la manière du Centre-Sud !
Bises

Écrit par : lakevio | vendredi, 07 février 2014

Les journées devaient être longues , es- tu devenu un héros auprès de tes copains ? Dis donc , les chauffeurs de taxis , quelle solidarité !!

Écrit par : Brigitte | vendredi, 07 février 2014

arg!!!!!!!!!!!!!!!!!! en plus tu as eu une hémorragie ??????

Écrit par : maevina | vendredi, 07 février 2014

M'enfin, qu'est ce qui t'as pris de vouloir fabriquer des trucs qui sautent à la figure.... c'est bien des trucs de gosse ça !!

Écrit par : Ysa | vendredi, 07 février 2014

quelle leçon tu aurai dû en retirer! Est-ce que celà a été le cas ???????????????????????????
Blague à part, ton aventure ne m'amuse plus trop. Autant pour toi que pour tes parents quelle aventure!et quelle inquiétude tu devais avoir très peur quand-même!

Écrit par : emiliacelina | vendredi, 07 février 2014

Les commentaires sont fermés.