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mardi, 17 juin 2014

Quand elle me prend dans ses bras, je vois la vie en rosse.

C’est quelque deux années et demi plus tard, passionné par l’électronique audio, que me vint l’idée de réaliser la première des nombreuses copies d’amplificateurs à tubes que je réaliserai jusqu’à ce que, connaissant mon métier, je me misse en tête de les étudier moi-même.
En 1962 je mis pour la première fois de ma vie les pieds à l’hôtel d’Orsay.
Oui, là où aujourd’hui se tient le Musée d’Orsay.
Un copain de lycée dont le père était –et est toujours- compositeur m’avait donné une carte d’invitation. J’y suis allé un jeudi de mars. Je fus ébloui par tant de beauté, tant sonore qu’esthétique. Y étaient exposés et mis en démonstration des appareils extraordinaires. L’année suivante j’y verrai cette merveille dont je vous ai mis une photo récemment.
Mais ce n’est pas de cette mirifique visite que je voulais vous parler, lectrices chéries, non. Mais c’est là que m’est venue l’idée de faire une copie d’amplificateur à tubes stéréophonique. C’est aussi vers ce moment que je connus une boutique où plus tard j’établirais mes quartiers d’été pour monter des kits que les amateurs craignaient de monter ou ne sachant pas tenir un fer à souder.
Au printemps 1963, je lus « La Revue du Son » à la boutique et j’y repérai le schéma de l’ampli que je voulais copier. Pour avoir vu dans leur catalogue la façon dont étaient expliqués le montage, la façon de souder, de dénuder les fils et la qualité des schémas,  j’étais sûr de m’en sortir.
Je fis donc assaut de servilité envers ma mère pour obtenir un peu plus de sous que le maigre argent de poche qu’on m’allouait. Je profitais de tout, de courses à faire en plus, d’aides diverses à apporter, tout était bon pour que pusse acheter quelques composants.  Pendant des mois j’accumulai des composants comme une fourmi. Je pus enfin acquérir la tôlerie adéquate, gros morceau déjà. Mais pas le plus gros.
J’ai donc demandé à ma mère de garder mon argent de poche, hors services payés en sus et quand la somme aurait atteint le prix des deux composants les plus chers, elle me la restituerait. Ça devait en théorie prendre un peu plus d’un an. Je ne garderais que les « extras » pour m’accorder un peu de superflu.
Cet été là et le suivant me virent si occupé à être amoureux que je laissai tomber l’affaire pour un temps. Un brutal chagrin d’amour me ramena vers des amourettes plus légères et vers cet amplificateur. Les mois avaient finalement passé assez vite, à me livrer à un autre genre d’études...
Mon pécule était censé monter tranquillement et un jour mes économies atteignirent enfin, du moins je le crus, la somme convenue.
Ma mère arriva enfin.
- Euh… C’est aujourd’hui que j’ai le compte, maman !
Ma mère prit à ma demande un air soucieux qui m’inquiéta.
J’avais raison d’être inquiet car elle eut un sourire gêné.
- Ah, mais c’est vrai mon fils !
Elle continua lentement, l’air de rien :
- Alors, ça fait combien ?
Je le lui annonçai…
- Touuuut çaaaaa ??? !!!!
- Ben, oui maman !
- Hou la ! Mais c’est bien trop mon chéri ! Je ne peux pas te donner tout cet argent ! D’où je le prendrais ?
J’aurais dû m’en douter, je savais que ma mère répugnait à sortir ses sous, qu’elle les eût ou non. Alors les miens…
C’est là que ma confiance dans la parole des adultes s’ébrécha salement.
La sensation de cocufiage que je ressentis alors fut terrible et je lui en voulus longtemps.
Assez longtemps même pour en parler à Heure-Bleue quand nous échangeâmes nos mauvais souvenirs…
Et à vous aujourd’hui, lectrices chéries.

Commentaires

En fait elle ne t'avait pas mis ton argent de poche de côté! pourquoi tu ne l'as pas pris et mis de côté toi même?
pour conserver mes écrits du BH, j'ai été dans mes archives, page par page tu fais copié collé vers bureau, et ensuite de bureau j'ai mis sur disque dur externe...sinon je ne sais pas si elle va en ouvrir un autre...je sais qu'il y a des plate formes qui te transfères tout...mais c'est pas fiable à 100% kiss

Écrit par : Joëlle | mardi, 17 juin 2014

Je comprends ! je n'aurais pas été contente du tout !

Écrit par : Brigitte | mardi, 17 juin 2014

Mais peut-être qu'elle n'avait vraiment pas de sous et cette économie d'argent de poche avait été une aubaine pour elle ! Bon ok, elle avait promis elle aurait dû tenir...

Écrit par : moune | mardi, 17 juin 2014

Ah mince alors!

Écrit par : mab | mercredi, 18 juin 2014

Oh, le pauvret ! Y'a beaucoup de mères comme ça. Avoir tant économiser pour jouer au petit ingénieur, un futur Niepce ou Rouzet peut-être.
Mon mari m'en a raconté une sur la sienne. Il avait mis pas mal d'argent de côté, durement gagné, pour son année d'armée.
Un jour, lors d'une perm, il va regarder dans sa boite "plus d'argent". Il demande à sa mère qui lui dit "je l'ai pris pour le donner à ton frère qui en avait besoin", frère qui était un vrai pique-assiette, un bon à rien.
Mon pauvre mari a demandé de l'argent à sa sœur pour pouvoir repartir. Il lui a rendu quand il est retourné travailler, à la fin de son armée.
Maintenant, c'est moi qui pique son argent à mon mari. A croire que les lionnes sont des voleuses. Ta mère n'était pas lionne ?

Écrit par : juliette | mercredi, 18 juin 2014

Quelle trahison! Je n'ai jamais eu l'occasion d'être trahie dans le domaine de l'argent de poche, je n'avais droit à rien puisqu' "il ne me manquait rien". Mais les trahisons peuvent prendre d'autres chemins!

Écrit par : tardlesoir | mercredi, 18 juin 2014

Y a pas a dire, c'etait une severe ta mere !!!!! La radinerie poussee a un point maladif....

Écrit par : Yolande | jeudi, 19 juin 2014

Les commentaires sont fermés.