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mercredi, 18 juin 2014

Histoire de lard.

Il y a un instant, j’écoutais la radio.
Assez rapidement, je me suis demandé si je ne me contentais pas de l’entendre car je ne comprenais rien à ce qui se disait. De temps à autre, un mot écorché ou un pataquès me trouait l'oreille et me donnait l'impression d'avoir une otite.
J’ai donc tendu l’oreille, suis devenu plus attentif et ai écouté plusieurs minutes le journaliste et ses deux interlocuteurs successifs.
C’est avec une stupeur grandissante que j’ai constaté que je ne comprenais absolument rien à ce que racontaient ces personnages.
J’ai craint un instant avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral silencieux, le truc vicelard qui vous légumise vite fait.
Et puis non. Après avoir battu le rappel de mes connaissances en matière de langue de bois, je me suis rendu à l’évidence. Comme tout ce qui est en bois, la langue de bois travaille.
Le problème majeur est que, comme la jacinthe d’eau ou Caulerpa taxifolia, c'est une espèce invasive.
Très invasive... 
Avant-hier déjà, j’avais été agacé par un Secrétaire d’État  se gargarisant de son « Nous n’avons pas été suffisamment en situation de clarté quant à l’exposition de la réforme que tous les Français appellent de leurs vœux ».
Vous croyez que ce type, qui est pourtant allé à l’école plus longtemps que la moyenne des Français aurait pensé ? Même un peu ?
Un truc du genre « Bon, je vais causer en français normal, celui de l'Académie, un maximum d’auditeurs étant effrayé par les mots de plus de trois syllabes et les phrases de plus de six mots » ?
Eh ben non !
Et aujourd’hui, après une de ses phrases dont ils ont le secret, alors qu’un des locuteurs se lance dans un laïus interminable duquel il ressort principalement que trois mots sur quatre sont totalement inutiles, Heure-Bleue et moi nous regardons, stupéfaits.
« Mais où veut-il en venir ? Mais qu’est-ce que c’est que ce charabia ? » disons nous avec cet ensemble acquis au cours de décennies de vie commune.
Heure-Bleue m’achève en m’informant « Tu sais que cette émission recueille plein d’auditeurs ? Faut croire que ça plaît… »
Il semble donc que la principale satisfaction qu’on tire d’être devant un micro soit de faire la phrase la plus longue possible pour exprimer l’idée la plus simple possible.
Pourquoi dire que « la vie à la campagne permet d’être plus proche les uns des autres et de cultiver des produits moins trafiqués » alors qu’il est si facile de dire «  Se décider à mener une autre forme d’existence dans les territoires de la ruralité ouvre la voie à la création d’autre formes de coexistence et de créer du lien tout en préservant une certaine forme de diversité nutritionnelle exempte de toxines liées à un mode de production agricole nécessité par la densification de la vie citadine. »
Et c’est comme ça tous les jours !
Non seulement ce langage prête à rire de tant de prétention mais il n’arrive même pas à masquer la vacuité du discours.

Commentaires

Et bien oui, c'est comme ça en Normalie. La langue est le "normal accentué". Tu apprendras vite ; tu es très doué !

Écrit par : lakevio | mercredi, 18 juin 2014

tu n'as qu'à écouter Nostalgie.

Écrit par : mab | mercredi, 18 juin 2014

pourquoi feraient-ils simple quand ils peuvent faire compliqué ? ...... c'est peut-être pour dissimuler leur c.....ries!!!

Écrit par : emiliacelina | mercredi, 18 juin 2014

Preuve du mépris qu'ils ont pour nous...

Écrit par : moune | jeudi, 19 juin 2014

Ah ça, les longues phrases, ce n'est pas mon truc. Je m'y perds moi-même.

Écrit par : Livfourmi | jeudi, 19 juin 2014

ne me dis pas que c'est sur France inter...lol

Écrit par : Joëlle | vendredi, 20 juin 2014

Les commentaires sont fermés.