mardi, 18 novembre 2014
Les amourettes, c’est une affaire de tripes.
De rien, Mab, de rien…
Il en va des amourettes comme du jardinage.
Il y a ces jardins dont on ressort plus souvent avec le souvenir d’un râteau sur l’amour propre que celui d’une pelle sur les lèvres…
Vous rappelez vous, lectrices chéries, cette devinette, que dis-je ce défi, posé par Liliplume ?
Mais si, voyons ! Liliplume était sûre que je ne connaissais pas le square Saint Lambert.
Je lui avais affirmé que si.
Et pour cause, je connais ce square.
Il m’y est arrivé quelque chose, plutôt quelques choses, dans ma jeunesse folle et estudiantine.
J’avais un copain avec qui j’étais resté en relation quoique nos chemins se soient séparés depuis qu’il était entré comme technicien à la RATP.
Ce lâcheur tomba raide dingue d’une Anglaise venue passer quelques jours de vacances à Paris et lâcha une carrière de fonctionnaire et un espoir de retraite à cinquante ans pour une blonde aux yeux bleus.
L’Anglaise quant à elle, ramènera « at home » son souvenir de vacances, se mariera avec et je ne reverrai mon pote qu’une seule fois, des années plus tard.
Ce copain, Bernard R. abandonnera la rue Championnet pour l’Angleterre peu après cette histoire où le square Saint Lambert a sa place.
C’est donc par un de ces après-midi d’été vides de sens et de compagnie que nous étions allés traîner au Sacré-Cœur.
Il y a comme ça, dans la vie, des moments de solitude que le garçon est tenté de combler un peu n’importe comment.
Je peux même vous dire qu’à ces moments, Musset se plante grave en affirmant « l’Amour est le grand point. »
Pas du tout, mais alors pas du tout. Seule est vraie la suite.
« Qu’importe la maîtresse, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse »…
Nous nous sommes assis pour bavarder à une place stratégique, dans une des allées à larges marches qui menaient en zigzagant, de l’esplanade de l’entrée à l’avancée qui mène au parvis de l’église.
Nous avons pris place sur un banc qui marquait le coude central de l’escalier.
Cet escalier était prévu entièrement pour ce que nous venions y faire.
Il était fait de marches pas très hautes qu’il fallait plus d’un pas pour franchir en largeur. Un peu comme une route en lacets permet d’atteindre un sommet sans que l’affaire ne tourne à l’escalade.
Cet escalier faisait quelques coudes pour permettre aux gens de monter toute la colline sans arriver sur le parvis à la limite de l’infarctus.
L’avantage corollaire était que ceux qui montaient vers l’église ou descendaient vers le boulevard de Rochechouart le parcouraient en flânant.
Et ça nous arrangeait…
Nous bavardions donc en balayant du regard les deux volées de marches dans l’espoir d’y voir deux filles qui nous aideraient, si nous nous y prenions bien, à franchir l’épreuve de l’été…
Oui, comme les flics, les filles dans les jardins publics allaient souvent par paires.
Paires souvent désassorties.
Au bout d’un long moment, nous en eûmes assez d’attendre en plein soleil alors nous sommes descendus pour boire quelque chose.
Nous continuâmes à regarder les gens tout en descendant vers le boulevard.
Et nous les vîmes…
06:45 | Commentaires (6)
Commentaires
le Goût nouveau maitre du suspens
Écrit par : mab | mardi, 18 novembre 2014
"Il y a ces jardins..." j'ai bien ri !
Maître du suspens, maître du mystère... la suite la suite !
Écrit par : Praline | mardi, 18 novembre 2014
Et alors... et alors ?
Écrit par : Ysa | mardi, 18 novembre 2014
Alors ? Zorro est arrivé ???
Écrit par : Brigitte | mardi, 18 novembre 2014
Tu te rappelles ces feuilletons, dans les journaux d'autrefois... Eugène Sue s'y collait souvent. Et là tu nous fais suer d'attente !...
Écrit par : lakevio | mardi, 18 novembre 2014
tout un paragraphe pour nous parler d'escaliers !!!!! Et nous laisser en "curiosité" Tu pousses le bouchon un peu loin le Goût!!!!!
Écrit par : emiliacelina | mardi, 18 novembre 2014
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