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samedi, 29 novembre 2014

Le lendemain il était souriant…

Voyons Mab, moi aussi je connais la fin.
Mais tu sais bien que ce qui est intéressant dans la vie, ce n’est pas la fin, on la connaît, c’est le chemin…
Vous savez quoi, lectrices chéries ? Eh bien aller en métro de chez Françoise jusque chez moi n’était pas drôle du tout.
Autant la rue de Vaugirard m’avait semblé ne pas excéder une centaine de mètres au bras de cette fille, autant les centaines de mètres de couloirs de la correspondance à Montparnasse-Bienvenüe sans elle m’on paru mesurer des milliards de kilomètres...
Les filles ne savent pas ce qu’est l’espoir, elles se contentent de le susciter.
Cela dit, il ne faut pas exagérer non plus. Il faisait beau, j’avais rendez-vous pour explorer un coin inconnu de Paris avec une fille, tout allait bien.
J’aurais préféré explorer la fille mais il faut un début à tout, hein…

Le lendemain je me suis levé en pleine forme, ce qui est normal à dix-neuf ans, me suis préparé, ai –vaguement- rangé. Tout ça fait, j’ai écouté un disque puis suis descendu chercher du pain. J’ai pris un déjeuner rapide et copieux. Oui, à ces âges on a faim et la limite entre l’appétit et la goinfrerie est assez floue quand il n’y a personne pour veiller au respect des règles de savoir-vivre. Après ça, je suis parti le nez au vent vers le métro Châtelet en me racontant des histoires de brillantes conquêtes féminines.
Arrivé rue Rosa Bonheur, j’ai attendu. Pas très longtemps, une pendule croisée deux rues plus tôt m’avait montré que je n’avais que quelques minutes d’avance.
Elle m’a embrassé sur les joues. J’aurais bien, mais…
Elle m’a pris le bras et m’a entraîné vers une avenue où je voyais au loin le dôme des Invalides.
- Tu veux qu’on aille visiter les Invalides ?
- C’est bien ?
- Euh…
- Quel enthousiasme !
- Je le connais par cœur et je n’aime pas, mon père m’y a trop traînée.
- Continuons notre balade dans les rues.
- Je préfère…
Nous avons fait demi-tour et sommes partis de l’autre côté, remontant un boulevard Garibaldi aussi gai qu’un premier novembre. Nous avons commencé à errer d’un pas lent dans de petites rues dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence. Je me rappelle une rue dont le nom m’avait semblé joli, « rue Miollis ». L’occasion n’ayant pas fait le larron, je n’y ai jamais remis les pieds.
Je me rappelle encore qu’elle m’a dit « dans ce coin, c’est plein de noms de militaires, Miollis, ça doit être encore un bidasse quelconque. »
Je me rappelle aussi lui avoir dit « Ce n’était sûrement pas un bidasse quelconque, un bidasse ça meurt, ça n’a pas de rue à son nom ».
Nous avons continué à déambuler, une autre rue célébrait encore un militaire, connu celui là pour lancé un gros mot à tue-tête. Par moment, elle serrait mon bras et je commençais à espérer des trucs.
A d’autres elle me lâchait et m’expliquait quelque chose en « parlant avec les mains ». Elle avait d’assez jolis gestes de la main et mouvements de poignet.  En traversant une toute petite rue qui menait à un square, j’ai failli lui attraper la main mais elle a dû le sentir parce qu’elle m’a jeté un regard assez, comment dire, dissuasif…
Elle m’a repris le bras et m’a dit :
- Viens, on va s’asseoir un moment dans le square.
Nous sommes entrés là, c’était un petit square avec un bassin dans un coin. Une partie avait l’air « bien rangé », quasiment militaire. Tout le quartier était d’après moi un « quartier militaire ». L’autre bout du square était plus à mon goût et fort heureusement au sien. C’était un bouquet d’arbres peu fréquenté. Nous nous sommes assis et avons continué notre conversation qui portait, si je me souviens bien, sur ce que nous ferions à la rentrée.
Nous étions côte à côte sur le banc. Un moment, la conversation a langui et, alors qu’un nuage cachait le soleil, elle posa sa tête sur mon épaule.
Un « youpee ! » énorme surgit dans ma cervelle mais je ne bougeai pas. Pas encore. Moins d’une minute s’était écoulée quand je voulus passer mon bras sur son épaule.
Je me suis penché légèrement parce que mes lèvres sur sa joue c’était bien mais sur ses lèvres j’étais sûr que ce serait délicieux .
Elle a dit :
- Non !
Alors je me suis remis comme j’étais. Nous sommes restés comme cela un moment. Elle n’en voulait pas plus ce jour là.
J’espérais qu’elle ne dirait pas « Non ! » tout le temps.
Mais j’étais patient…

Commentaires

Clémenceau disait que le meilleur moment c'est quand on monte l'escalier...

Écrit par : mab | samedi, 29 novembre 2014

Tu vois, elle est encore plus patiente que toi !
Pourvu qu'elle soit pas en train de te faire marcher...

Écrit par : Praline | samedi, 29 novembre 2014

C'est raccord avec du Agnes Ledig.

Écrit par : Daysi Derata | samedi, 29 novembre 2014

le premier jour elle te parle, le second, elle te fait la bise, le troisième elle met sa tête sur ton épaule ......... elle est très réfléchie la nénette, elle suit le bouquin "Comment faire languir un homme pour mieux l'accrocher" ou quoi ???

Écrit par : maevina | samedi, 29 novembre 2014

Bon, tu nous la joues "comment séduire en dix leçons"...
Comment ? ...
Mais j'ai rien dit !...

Écrit par : lakevio | samedi, 29 novembre 2014

que cette promenade dans mon ancien quartier, au même âge, me parle... mais je reconnais que le changement à Montparnasse est drôlement long !!! J'aime bien ton récit, ça me ramène à cette époque

Écrit par : liliplume | samedi, 29 novembre 2014

Elle est farouche , je crains que tu ne consommes pas !

Écrit par : Brigitte | samedi, 29 novembre 2014

Ha c'etait marrant le flirt au 20eme siècle. Maintenant les mecs attaquent tout de suite : "tu suces ?" Et si elle dit non ils reviennent à 8 pour la convaincre ....

Écrit par : pennylane22 | samedi, 29 novembre 2014

Poète, j'aime ça...

Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 29 novembre 2014

Là, elle aurait pu ne pas dire non ! Tu es vraiment patient ou ....... tenace ? En tous les cas tu fais preuve de .... délicatesse !
Ou tout simplement, tu es le roi des faux-jetons.... tu caches bien les idées que tu avais en tête, mais je parie que c'était une fine mouche, elle savait très bien à quoi s'en tenir !

Je parle de faux jetons juste en cette circonstance !!!!! ne le prends pas mal surtout !!!!!!!

Écrit par : emiliacelina | samedi, 29 novembre 2014

je ne sais pas si elle était patiente mais je crois bien qu'elle t'avais percé à jour. Elle savait très bien quelles étaient tes pensées !!!!! Fine mouche ou tout simplement ..... pas facile! Mais .... un baise....quand-même....elle aurait pu dire OUI !!!!
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Écrit par : emiliacelina | samedi, 29 novembre 2014

Tu sais, Emilia-Celina, les pensées des garçons quand ils voient des filles ont toujours un petit quelque chose en commun...

Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 29 novembre 2014

et ce n'est pas demain que ça changera !

Écrit par : emiliacelina | samedi, 29 novembre 2014

Les commentaires sont fermés.