mardi, 27 janvier 2015
Le jour où la mère est entrée dans l’éther.
Ce 28 février 2005 j’étais au café, avec un futur client quand mon portable a sonné.
Je me suis excusé auprès de lui.
J’ai regardé qui appelait.
C’était ma sœur cadette.
Elle a commencé d’une voix hésitante.
- J’hésitais à t’appeler, je ne sais pas comment te le dire.
- Quoi donc ?
- Aujourd’hui, maman est morte…
Assez bizarrement, la première chose à laquelle j’ai pensé en entendant ma petite sœur dire ça, ce n’est pas à ma mère mais à Camus.
Puis, ma pensée glissant j'ai pensé à mon père qui était mort depuis 1988 et qui avait quitté Alger en 1939 pour n’y jamais retourner.
Bizarre, non ?
Ce n’est que bien des mois plus tard, plus d’un an en réalité, qu’un soir m’est enfin venu un sanglot en pensant à ma mère.
Il m’avait fallu plus d’un an pour m’apercevoir, pour découvrir, que j’avais perdu ma mère.
Ce fut la seule fois que j’en ai éprouvé un vrai chagrin.
Je ne lui en voulais plus depuis très longtemps.
Même quand trois mois avant sa mort, elle m’a dit, du ton qu’on prend pour dicter ses dernières volontés, « Tu sais, mon petit garçon, tu devrais divorcer d’Heure-Bleue, cette fille n’est vraiment pas faite pour toi ! ».
A ce moment, je n’ai fait que lever les yeux au ciel.
Ce furent ses dernières volontés.
Je ne les ai pas respectées.
Elle avait seulement oublié que depuis toujours aucune fille n’était « faite pour moi »…
06:45 | Commentaires (9)
Commentaires
Toutes ces années sans son Gaby ont dû lui sembler bien longues
Écrit par : mab | mardi, 27 janvier 2015
Coïncidence que tu évoques la mort de ta mère ce jour qui est jour de neige chez moi... La mienne, petite chose devenue aussi légère qu'un flocon, a glissé dans l'éther absolument seule le 22 novembre 1996, jour de neige en Auvergne. Ma sœur en voiture et moi dans le train, avions tout le loisir d'évoquer la blancheur des draps du lit d'hôpital et l'immensité blanche autour... Je pense qu'elle a choisi son moment...
Les morts ne deviennent pas bons mais on est plus indulgents !
Écrit par : lakevio | mardi, 27 janvier 2015
4 mois que la mienne s'en est allée ... L'heure n'est pas encore à l'indulgence ... Mais ça viendra ... Elle n'a jamais pardonné à ma Moitié de m'avoir "subtilisée " il y a 53 ans !... Et à moi de n'avoir pas écouté ses conseils de "divorce " ! J'ai tenu bon ... C'est la seule fois de ma vie de "jeune fille unique " ou je n'ai pas obéi à mes parents !
J'aime beaucoup le titre de votre billet ( comme tous les autres ! )
Bonne journée à vous
Écrit par : Francelyne | mardi, 27 janvier 2015
Ces six dernières années , la mienne était devenue trop mignonne et pourtant , au tout début de la maladie qui fait perdre le nord , elle était épouvantable , j'ai cru , à la longue , qu'elle était éternelle .
Écrit par : Brigitte | mardi, 27 janvier 2015
l'air de rien ... ta note est ..triste !et je me dis que ça a dû être difficile pour HB de ne pas se sentir acceptée ! Même pour toi ça a sûrement été difficile par moment !
Écrit par : emiliacelina | mardi, 27 janvier 2015
En fait, on ne sait jamais à l'avance comment on va réagir à une perte, ni ce qu'elle emporte avec elle.
Écrit par : livfourmi | mardi, 27 janvier 2015
Ça me fait penser que mon ex mari ne m'a jamais rien dit sur son ressenti à la mort de sa mère, qui me détestait....une enquête à mener !!
Écrit par : pennylane22 | mardi, 27 janvier 2015
ma belle-mère est toujours vivante mais gâteuse, je n'étais pas assez bien pour son fils c'est sûr. Et surtout pas du bon milieu.
Écrit par : liliplume | mercredi, 28 janvier 2015
J'étais encore une enfant quand mon père est mort.
Le jour où ma mère est morte, il y a 33 ans, je me suis sentie
orpheline.
J'avais encore un frère... aujourd'hui je n'ai plus personne pour partager
mes souvenirs.
Alors je raconte, je radote...
Écrit par : Françoise | jeudi, 29 janvier 2015
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