lundi, 06 avril 2015
La dent élève…
De rien, Mab…
- Minou ?
- Ma mine ?
- Regarde ma dent, là.
- Laquelle ?
- Alors, il y en a deux, je sens quelque chose, là.
- Où ça ?
- Là !
Dit-elle en montrant un endroit plutôt vague et plein de dents. Tout ce que je sais c’est que c’était sa bouche…
- Mais où ça exactement ?
- Ben là, enfin !
- Et il y a quoi « là » ?
- J’ai mal, je crois que ça bouge.
Je regarde, je crois voir une piqûre sur la gencive de la lumière de mes jours.
- Je pense que le dentiste t’a piquée avec son crochet.
- Tu te rends compte, Minou ? Il m’a esquintée !
- Mais non, ça va s’arranger…
Heure-Bleue, à peine rassurée, va fureter sur le Net, boit une gorgée d’une des deux Rico que j’ai préparées.
Quelques minutes passent que je mets à profit à me demander ce que je pourrais bien vous raconter, lectrices chéries, afin de nourrir ce blog.
Une atmosphère de calme baigne la pièce. Qui dure peu, hélas.
- Minou ?
- Ma mine ?
- J’ai maaaaaal Minou.
- Tu as pris un dolimachin ?
- Ah non ! J’en ai marre de prendre des médocs !
- Tu sais que tu es la seule que je connaisse qui dise « j’ai mal » et refuse de faire quoi que ce soit pour que ça cesse…
- Oui mais j’en ai marre. Et si je deviens brutalement allergique au dolitruc ? Hein ? Tu vas faire quoi ?
Le risque d’allergie est, chez la lumière de mes jours, un sujet de conversation récurrent. Un peu comme « the Big One » chez un Californien.
Le truc qu’on redoute sans cesse et avec lequel on saoule son camarade de jeux…
Alors je soupire. Elle insiste.
- Alors ? Tu ferais quoi, hein ?
- J’attendrais…
- Tu attendrais quoi ? Hein ? Tu attendrais quoi ?
- Le choc anaphylactique fatal. Je te regarderai te tordre sur le plancher et j’attendrai ta dernière convulsion.
- Minou ! Noooon Minou ! Dis moi, tu crois que je dois retourner chez le dentiste ? Ce crétin m’a estropié la bouche ! C’est grave. Je vais avoir un abcès, c’est sûr !
- Mais non, ça va aller…
- Je crois que je vais changer de dentiste, celui-là, il est fou.
Elle parle de notre psychorigide.
- Tu irais chez un dentiste que tu ne connais pas ?
- Un vieux, ça ne connaît pas les nouvelles techniques.
- Un jeune ça a son cabinet à payer, ça veut aller vite…
- Je veux un jeune qui va lentement…
Là, j’avoue que j’ai pensé à autre chose et pas du tout au dentiste…
Ce matin, elle n’a plus la trace de l’outil du dentiste et elle se demande ce qu’elle va pouvoir vous raconter.
Moi j’ai trouvé…
10:55 | Commentaires (9)
Commentaires
never complain never explain
Écrit par : mab | lundi, 06 avril 2015
Bonjour,
Merci pour ce récit, où personnellement je me suis reconnue!!!, mais non c'était votre "Douce moitié" .
Tout sonne vrai.
J'espère que tout va rentrer dans l'ordre.
Bonne journée à tous les deux
Christiane
Rassurez-vous ma "Moitié à moi" n'a pas une dent contre vous !!!
Guy
Écrit par : pinel | lundi, 06 avril 2015
Merci Heure-Bleue!
Écrit par : livfourmi | lundi, 06 avril 2015
c'est vrai çà!!! Tu veux accélérer son trépas avec tes médocs ???? La pôôôvre!!!!
Écrit par : emiliacelina | lundi, 06 avril 2015
Un jeune qui va lentement.
Je me marre.
Écrit par : Berthoise | lundi, 06 avril 2015
Eh ! Ce ne sont pas tous des bourrins, quand même.
Et puis, même s'ils ont moins de retenue, ils ont de la ressource, ça peut compenser...
Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 06 avril 2015
Je rigole de ta pensée lubrique , Heure-Bleue nous égaye de ces récits et toi , tu conclues par des images .
Écrit par : Brigitte | lundi, 06 avril 2015
Je glousse... mais j'espère que la lumière de tes jours va mieux.
Écrit par : Praline | lundi, 06 avril 2015
j'ai un jeune dentiste, beau comme un Dieu. Mais je n'ai pas hâte de le revoir.
Écrit par : liliplume | lundi, 06 avril 2015
Les commentaires sont fermés.