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jeudi, 11 juin 2015

Plus près de toi mon vieux…

Hier nous avons hébergé Merveille.
Oui, lectrices chéries, HE-BER-GE !
Merveille voulait retrouver un instant son statut de fille unique.
Tout se passa à peu près bien, le restaurant chinois à côté, le petit carnet et les trois stylos feutre.
Je passerai sur cette hâte étrange qui pousse les magasins à vendre la rentrée prochaine alors que les gamins sont encore à l’école.
Le retour chez nous avec Merveille fut assez drôle. Elle avait commencé par s’arrêter et s’asseoir pour dessiner sur son carnet les fleurs de genêts et une plaque du wagon. Puis fut intéressée et vaguement inquiétée par le passage régulier d’un type courant lentement, faisant plusieurs allers-retours.
Rien de spécial si ce n’est qu’il était vêtu d’un grand T-shirt et d’un short si lâche et si petit qu’Heure-Bleue et moi avons immédiatement pensé au « Gros dégueulasse » de Reiser.

gros_dégueulasse.jpg

Merveille a fini par rire avec nous quand les maigres attributs de « pervers-pépère » se sont échappés de son minuscule caleçon.
C’est de joyeuse humeur que nous sommes arrivés chez nous et avons entamé quelques parties de Boggle.
D’un coup, Merveille a lâché, « J’en ai marre de ma sœur ! », mourant de chagrin.
Oui, Merveille meurt très bien de chagrin. Si la voie vers la grande carrière scientifique qu’elle vise se ferme, une grande carrière de comédienne s’ouvre devant elle…
- Qu’est-ce qu’il y a Merveille ? Elle te saoule ?
- Elle est toujours après moi ! Je ne suis jamais tranquille !
J’ai pu dérider Merveille en lui rappelant quelques détails.
- Tu sais, Merveille, que le code pénal interdit certaines choses, notamment à propos des petites sœurs.
- Oui papy…
- Notamment qu’on n’a pas le droit de tuer sa petite sœur.
- D’accord papy.
- Même si on a envie…
- Pfff…
- Non, on ne doit pas.
C’est allé bien mieux et je l’ai raccompagnée chez elle après le dîner.
Et ça m’a poussé à admettre que ma sœur cadette et moi avons sans aucun doute pourri la vie de ma grande sœur.
Je me demande même comment elle a pu croiser ce jeune étudiant anglais en 1961 et sortir avec lui jusqu’à son départ pour la Birmanie. Sans compter d’autres, plus tôt dans sa vie, sans que ça de débouche sur des histoires à la maison.
Je me rappelle, encore plus tôt, sa correspondante anglaise, Faith. Ma grande sœur nous traîna avec elle au jardin du Luxembourg.
Je me rappelle bien les taloches qu’elle distribua car nous nous entêtions à appeler sa correspondante « fesse ».
Une fille brune et pâle aux yeux bleus clairs. Je me rappelle bien sa jupe bleue et son gilet bordeaux.
Vous ne trouvez pas, lectrices chéries, que c’est une étrange mécanique que celle du souvenir ?

Commentaires

Difficile les fratries, hein!

Écrit par : Livfourmi | jeudi, 11 juin 2015

On n'a pas le droit de tuer sa petite sœur mais on peut l'abandonner pour vivre de bons moments loin d'elle. Avec l'approbation de ses grands parents.

Écrit par : Berthoise | jeudi, 11 juin 2015

La mécanique du souvenir, je me l'approprie ! Un tableau, une image, une photo, un mot... Tu crois que je vieillis ?...

Écrit par : lakevio | jeudi, 11 juin 2015

Mais non tu ne vieillis pas.
C'est juste les genoux qui déconnent...

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 11 juin 2015

Ah bon çà se fait encore le short trop petit ; faut courir en kilt ,pour l aération.
je suis entre deux frères , heureusement j avais des amies
Bonne journée , au soleil

Écrit par : epalobe | jeudi, 11 juin 2015

J'en ai connu un qui faisait la même chose mais avec un vélo : un coup de pédale et hop ! un autre coup de pédale, rien. Comme à guignol !

Écrit par : Sauve qui veut... | jeudi, 11 juin 2015

beuk beurk le gros dégueulasse ! bon, j'ai vu le genêt chez HB, j'hésitais avec un chèvrefeuille au vue de la photo !! et j'avais mes lunettes ! Merveille doit adorer le havre de paix que vous lui offrez, c'est important !

Écrit par : maevina | jeudi, 11 juin 2015

J'étais la fille unique d'un couple de 60 et 34 ans à ma naissance et je n'ai eu personne à embêter. Et comme le seul fils de mon père avait l'âge de ma mère et lui-même père de famille d'enfants plus âgés que moi...
Peut-être est-ce pour cela que j'ai épousé l'aîné d'une fratrie de huit ?
Gwen

Écrit par : Gwen | jeudi, 11 juin 2015

Un petit clin d’œil à Reiser au travers de ce récit relatant , avec beaucoup d'humour, la visite de Merveille chez heure-Bleue et le Gout . Ah !! le personnage du gros dégueulasse, un mythe qui, hélas est encore à la mode de nos jours...

Les conflits avec les frères et sœurs ne sont pas faciles à gérer, en effet !

Écrit par : Jerry OX | jeudi, 11 juin 2015

Et des élèves ? Tu crois que j'ai le droit d'en tuer certains ? Elle a la chance de pouvoir aller chez vous Merveille

Écrit par : lanabc | jeudi, 11 juin 2015

je me souviens de mon petit frère (six ans plus jeune que moi ) c'est la galère!!!!
Je suis d'accord, c'est une étrange mécanique que celle du souvenir! Parfois douce et parfois dérangeante!

Écrit par : emiliacelina | jeudi, 11 juin 2015

45 ans plus tard ma soeur pourri toujours ma vie. Mon enfance fut un cauchemar ! Je comprends merveille !

Écrit par : pennylane22 | jeudi, 11 juin 2015

je n'ai pas connu ça : mes deux ainés s'adoraient et la troisième ne les a pas enquiquinnés.

Écrit par : liliplume | jeudi, 11 juin 2015

Les commentaires sont fermés.