Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 15 novembre 2025

La comédie inhumaine…

medium_managementstructurert8.jpg

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. » 
Ces temps-ci le côté « démocratique et social » de notre république semble être oublié.
Les remplaçants de l’inénarrable J.M. Sylvestre semblent être arrivés au pouvoir…
Cet aimable jeanfoutre, qui donnait des leçons d’économie à feu B.Maris, prof d’éco de son état, a trouvé en Mme de Montchalin et Mr Farandou, l’une chargée des comptes publics et l’autre du travail et des solidarités ses remplaçants.
Ils semblent tout à fait aptes pour nous proposer ces jours-ci la version antithétique et française de la révolution chinoise (mais non, ne flippez pas, ils n’ont pas proposé d’augmenter le prix d’achat des écrans plats.)
A la place du « Grand Bond en Avant » et de la « Révolution Culturelle » nos deux émules de Mister Frick nous proposent « Le Grand Bond en Arrière de la Révolution Actionnariale. »
Voyez-vous, après avoir évité de nous rappeler qu’un cadre partait en l’an 2000 à la retraite avec 65% de son salaire et qu’aujourd’hui il partait encore, ce monstre dépensier, avec 56% de son salaire, nos deux spécialistes des économies sur le dos de ceux qui ont peu, nous ont donné quelques voies de réflexion pour régler le désormais célèbre « problème des retraites ».
Il nous propose, entre autres, les améliorations suivantes, qui sont, bien entendu non mutuellement exclusives, voire cumulatives :
- L’augmentation de la durée du travail.
- L’augmentation de la durée de cotisation.
- L’augmentation des cotisations.
- La diminution des retraites versées.
- Accentuer la « politique de modération salariale » qui consiste à payer le moins possible le plus de travail possible.
- L’apprentissage dès 14 ans (s’il osait, il proposerait 12 ans pour les « sauvageons des quartiers sensibles »).

Bref, il nous propose, comme solution de bon sens, l’abandon pur et simple de ce pourquoi nos grands-parents, nos parents et nous, vieux soixante-huitards attardés, nous sommes battus comme des chiffonniers.
Ces avancées sociales qui n’ont pas, contrairement à ce que prétend le MEDEF, amené les titulaires des fortunes françaises à bouffer aux Restos du Cœur, seraient selon nos deux apprentis garde-chiourme la cause de notre recul et le résultat d’un Etat trop généreux qui pousserait le travailleur à chômer et à se complaire dans « l’Assistanat »…
Après avoir prêché pendant des années, et pas dans le vide, la « modération salariale », ce truc censé « rétablir les comptes de l’entreprise et améliorer notre compétitivité face aux menaces de la mondialisation et des coûts de la main d’œuvre chinoise » ils proposent carrément de tout sacrifier pour arrondir les fins de mois de MM Owen-Jones, Pinault, Arnault et autres J.Seydoux.
Ils nous annoncent ça comme ça… Comme si on pouvait lutter contre le prix de revient de l’esclavage, de l’interdiction de se défendre et de l’absence de toute protection sociale sans se mettre à pratiquer l’esclavage. Pfff... Quels c... !)
Ces gens déjantent, ce qui n’est pas grave en soi, mais nous expliquent que nous avons tort de travailler pour vivre au lieu de vivre pour travailler à assurer la fortune d’autres, ce qui dénote un grave dysfonctionnement neurologique.
Sans compter un manque de culture inquiétant pour des gens allés si longtemps à l’école à nos frais.
Ils semblent avoir oublié à moins qu’ils souhaitent que nous ignorions cette remarque d’un certain Norbert Wiener, Américain et mathématicien de son état qui introduisit la notion de « rétroaction » dans les domaines de la philo et de la sociologie.
J’en avais retenu qui notait « Tout travail qui est en concurrence avec le travail d'esclave doit accepter les conditions économiques du travail d'esclave ».

Ce pauvre Rachid n’a pas fini de piocher pour Bouygues et le SMIC.
Notre devise sera bientôt « Travaillez jeunes, beaucoup, soyez pauvres et mourez assez jeunes pour éviter le versement des cotisations de vos vieux jours »…

jeudi, 13 novembre 2025

Anti mythe...

20241114_160415.jpg

Il y a des jours comme ça, où je me dis que « La France Fille aînée de l’Eglise » n’a eu, à certains moments rien à envier aux méthodes qui valent aujourd’hui des cérémonies rappelant les crimes du 13 Novembre 2015.
Je pensais à ça en me rappelant le square Nadar où ça fait un moment que nous ne sommes pas allés, Heure-Bleue et moi.
Je me rappelais le square Nadar et ma surprise de découvrir une étendue sablonneuse au lieu du trou de verdure ou ne chantait pas une rivière…
Il y avait au fond, un socle et, du côté opposé au Sacré Cœur, un banc.
C’était un endroit stratégique pour les adolescents qui rêvaient d’une qui « s’appelait Rose, elle était belle, elle sentait bon la fleur nouvelle »…
Je le sais, j’y ai passé du temps.
Imaginez ma surprise le jour où, avec Heure-Bleue, nous y sommes entrés et avons cru arriver dans une aire de jeux pour chiens, où la plupart des arbres avaient disparu.
Il y eut pire : Une statue avait pris place sur le socle où, depuis la sixième, je lisais

« Au Chevalier de la Barre
supplicié à l’âge de 19 ans
le 1er Juillet 1766
Pour n’avoir pas salué
une
Procession »

Depuis, on y posa une statue de bronze dans un style académique qui la rendait tout à fait quelconque.
J’appris à cette époque lycéenne où les références à la IIème guerre mondiale étaient fréquentes, que la statue précédente avait été déboulonnée puis avait été fondue pendant le gouvernement du Maréchal Pétain.
Je dois avouer que je préférais la version précédente du square Nadar.
Pas seulement parce qu’on pouvait s’y embrasser en cachette des adultes qui voyaient le mal partout alors qu’il n’était question que de découverte.
On pouvait aussi s’asseoir tranquillement et rêvasser à l’abri d’arbres ; le nez dans un illustré.
Et puis c’était sur le chemin, quand on sortait des escaliers de la rue Foyatier après avoir fait la course avec le funiculaire…
Bref, c’est l’époque bénie où une douleur avait une cause précise, comme un coup de poing sur le nez ou un coup de pied dans le tibia.
Bon, il y avait parfois ce mal être étrange, fait d’un manque inconnu qui rendait mélancolique sans raison mais qui disparaissait par magie à la vue d’un sourire inattendu…

mercredi, 12 novembre 2025

Elle se fiche du care comme du tiers…

Vous savez, bien que je ne l’aie pas clamé « urbi et orbi » comme disaient les Grecs qui causaient latin, que j’ai fait un séjour dans un hôpital qui m’a accueilli comme un des siens : « L’Hôpital des Enfants Malades ».
C’est là qu’on peut apprécier sur certains points la supériorité de l’hospitalisation privée.
Les infirmières de l’hospitalisation privée ont suivi l’enseignement dispensé par les CHU de l’AP-HP, autrement dit « Centres Hospitaliers Universitaires de l’Assistance Publique -  Hôpitaux de Paris ».
Évidemment, les premières sortant des seconds sont formées et sont donc des professionnelles de la seringue.
Hélas, étant à l’hôpital, j’ai affaire à celles qui apprennent, pas à celles qui savent…
Déjà, entrer à l’hôpital un deux novembre, jour dit « Jour des Morts », n’augurait rien de bon, aussi, la première jouvencelle qui me prit le bras avec douceur n’avait pas la technique adéquate.
Elle piqua au coude, là où une veine affleurait à mon bras.
Elle la traversa, me dit « Aahhh… Votre veine n’est pas bonne… Je l’ai traversée, elle doit être à parois fines car elle a éclaté… »
Et ça a donné ça :

bras.jpg



Quand une grande tache rouge a teinté l’intérieur du bras, bonne pâte je lui ai dit, le dessus de la main, ça devrait coller.
Elle se saisit de ma main gauche et y planta derechef une aiguille pourtant fine mais que j’ai ressentie comme un trocart, de ceux qu’utilisent les bergers pour soulager les moutons qui ont mangé trop de luzerne.
Là encore, j’eus droite à « Aaahhh… Vous aves des veines très fragiles, elles éclatent et il n’y a pas de reflux. »
À mon âge, je sais que les veines n’ont pas de reflux dans l’aiguille quand celle-ci à traversé la veine et l’a déchirée.
Là, c’est la main qui a payé cher :
 

main.jpg

J’ai dit à la jouvencelle, je crains que mes veines ne soient pas adaptées à votre technique, si vous aviez une consœur pour tenter un essai sur l’autre bras…
Elle alla chercher une autre infirmière, aussi jeune mais douée.
Celle-ci ne me laissa qu’un petit point rouge sur l’autre bras bien que le cathéter y soit resté plusieurs jours…
Et puis, que je vous dise, jamais un régime ne me parût plus efficace que celui infligé par le professeur à qui je servis d’objet de cours devant deux étudiants.
Vous connaissez un régime qui, en une heure et demie vous fait perdre neuf kilogrammes sans que ce soit sur un champ de bataille ukrainien ?
Bref, il faut bien que toutes les gens qui s’occupent de nous apprennent leur métier, et le mieux possible, mais j’aimerais autant que ce ne soit pas moi le cobaye…

dimanche, 09 novembre 2025

No heat ! No sun ! November…

Claude-Marcel-Louis-SERRE-VISITE-MEDICALE--1692276234.jpg


Me voici de retour d’une semaine de vacances.
Comme toutes les vacances animées de l’aube au crépuscule et agrémentées d’une quantité d’alcool importante représentant tout de même quelque chose comme l’équivalent de trois litres de single malt par jour, ça finit par être un poil fatigant.
Les nuits sont courtes puisque le dernier service vérifie vers vingt et une heures, parfois vingt-deux heures, que votre palpitant a tenu le coup dans la journée et que le dîner un peu tardif ne vous a pas achevé.
Eh oui, le maintien en forme du client est important, le but de l’hébergeur n’étant pas de rendre un cadavre au lieu d’un vacancier requinqué.
Les nuits sont, comme souvent les nuits de vacances, longues et brèves à la fois, on sort épuisé évidemment.
N’allez pas pour autant les imaginer peuplées d’éphèbes dévoués et de Messalines prêtes à tout pour satisfaire des sens assoiffés de plaisir et soulager le besoin de luxure inhérent à tout mâle, le vrai, celui  chez qui croiser les jambes écrase le cerveau.
Eh bien non, rien de tel…
Les nuits sont brèves car l’ennui, bien que faisant passer les jours de vingt-quatre heures à soixante heures tant le temps paraît long, ne les allonge pas.
Dès cinq heures la porte s’ouvre, la lumière du couloir inonde la piaule, une dame entre, allume la lumière dans la salle de bain et inonde toute la chambre d’un parfum genre « Mr Propre » qui me nettoie le nez en profondeur puis s’en va.
Enfin tranquille ? Pas du tout !
Une demi-heure après, une autre dame entre, allume les lumières et frotte la salle de  bains de nouveau puis remplace les sacs poubelle, vides évidemment, par d’autres sacs, vides eux aussi et s’en va après m’avoir demandé d’une voix melliflue si elle ne m’avait pas réveillé…
Il est sept heures et demie quand une infirmière arrive et me réveille en sursaut avec un sphygmomètre, histoire d’être sûre de m’avoir transformé en hypertendu de bon matin.
Hélas, déjà peu endormi et pas surpris, la tension est restée raisonnable.
L’air un poil désolée elle s’en va en hochant la tête puis revient soudain avec un oxymètre et semble rassurée par l’oxygène qui reste dans mon sang après l’apport de désinfectant apporté par les ménagères précédentes…
Bref, quand le petit déjeuner arrive, au moment où je prend ma tasse, deux brancardiers arrivent et m’entraînent dans une salle où il fait 14°C.
Le prof qui officie est un homme charmant, qui ne veut pas faire mal et enseigne en même temps que « non, on ne va pas faire pas pipi pendant une intervention, que le milieu est stérile et doit le rester… »
C’est un cador, je suis son record et l’objet de son cours aujourd’hui.
Nous devisons, lui pour enseigner, me renseigner et moi pour lui prouver qu’il n’est pas en train de me tuer.
J’ai repéré un des ses élèves, très stressé par la mission à lui confiée de remplir une seringue d’un fluide provenant de mes précieuses tripailles.
Je l’ai rassuré, il m’a souri « pâlement ».
On m’a remonté dans ma piaule, on m’a fait réchauffer mon petit-déjeuner mais c’est déjà l’heure du déjeuner…
J’attends la lumière de mes jours avec impatience.
Encore une journée de passée…

vendredi, 31 octobre 2025

L’aidant de la mère.

Ouais… Je sais, je n’aurais pas dû mais c’est plus fort que moi.
Et je n’ai même pas honte…

L Etranger.jpg

Comme souvent, c’est la lecture d’une note de blogueuse ou de blogueur qui me donne le sujet de ma note.
Avec les années, il est de plus en plus fréquent qu’entre les limbes du sommeil et le réveil, j’écris dans une cervelle encore en « cafouillon » des notes drôles, palpitantes ou émouvantes, selon l’humeur du moment.
Hélas, « à peine le jour s’est levé », comme chantait Barbara quand elle n’était pas triste, ma note s’évanouit à la vitesse d’une promesse électorale après l’élection.
Néanmoins, ce matin, la lecture de la note d’Adrienne m’a rappelé un souvenir qui m’a fait sourire alors qu’il eût dû être douloureux – placer trois accents circonflexes dans trois mots consécutifs est une performance, non ? –
C’est en février 2005, tandis que je buvais un café avant « d’aller au charbon » comme disaient les ouvriers avant, que mon smartphone qui n’était pas encore « smart » a sonné.
J’ai « décroché » et ma sœur cadette m’a dit tout de go « Ce matin, maman est morte. »
Tel que !
Au lieu de me mettre à pleurer au souvenir d’une mère aimante quoiqu’un poil envahissante et insupportable, je me suis dit « Tiens ! Ma sœur a décidé de me citer « L’
Étranger » de bon matin… »
Puis elle m’a conté comment c’était arrivé.
Là, mon moral qui s’était assombri à la nouvelle s’est amélioré.
Loin de mourir dans d’horribles souffrances, ma mère s’était éteinte dans des conditions quasiment enviables.
Le truc qui te donne quasiment envie de mourir...
Elle venait de terminer son petit-déjeuner après un réveil vivace, elle engueula alors l’infirmière qui tenait absolument à lui faire sa toilette, lui tourna le dos et ferma des yeux qui ne s’ouvrirent plus car son cœur avait décrété qu’il avait assez battu.
Ce n’est qu’un an plus tard que les larmes me vinrent.
Mais je ne suis pas même sûr que ce fut en pensant à ma mère.
Pourtant je suis sûr qu’elle pensait m’aimer alors qu’elle était en réalité étouffante.