lundi, 01 décembre 2025
Comportement déviant ou comportement de Vichy ?
Est-ce moi, le monde ou le débat politique qui a changé.
À coup sûr j’ai changé, surtout mes genoux, désagréablement modifiés par le temps qui passe.
Le monde aussi, où il n’y pas trente ans, certains discours étaient limités aux piliers de comptoirs qu’on calmait en payant un autre verre ou qui étaient virés par le patron quand le ton montait trop.
Hélas, les progrès de la science n’allant pas toujours avec ceux attendus des cervelles prouvent régulièrement qu’Esope avait raison avec cette histoire de langue dont il disait qu’elle « était la meilleure et la pire des choses ».
Et il ne s’agit pas là d’une moquerie à l’adresse des journalistes qui, comme Lacan, inventent facilement un néologisme quand ils ont un trou dans le vocabulaire…
Le débat politique lui aussi a changé, frappé par l’euphémisation d’un côté et la dramatisation de l’autre.
Une « information » donc m’a récemment frappé.
Un parti, réputé il y quelque années pour la vivacité de ses colleurs d’affiches et leur aptitude à convaincre l’opposant à coups de manche de pelle, se serait calmé au point que l’idée même de violence lui apparaisse insupportable.
J’eus la preuve hier que ce parti réputé réserve de loups était devenu un enclos d’agneaux prêts à devenir moutons.
Son président est apparu à l’écran effaré par la violence d’une agression qui le laissa pantois d’indignation au point que son équipe dut « l’exfiltrer » de la réunion publique qu’il présidait.
Intrigué de voir qui avait effrayé le type briguant la magistrature suprême, je me suis précipité sur la presse quotidienne du Web.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir le patron d’un des partis les plus musclés de France agressé sauvagement par un homme de 74 ans qui a tenté de l’assassiner en lui jetant un « œuf d’ultra-gauche » à la coquille manifestement adamantine au point de rayer cruellement son amour propre.
Oui, un parti plutôt habitué à faire valoir ses arguments à coups de poing se trouvait soudain désarçonné par un œuf jeté méchamment par un opposant.
Sans doute un de ceux que le papa fondateur du parti appelait « les Moscoutaires ».
Il est vrai qu’aujourd’hui le remplaçant du « Petit père des peuples » est devenu leur modèle…
15:19 | Commentaires (12)
mardi, 18 novembre 2025
Trois petites notes de m…
Je cherchais quelque chose sur mon blog, probablement une idée pour une note quand je suis tombé sur une remarque de Juliette.
Inutile de vous dire que, ne connaissant Juliette qu’à travers ses écrits depuis les plus de vingt ans que nous échangeons quelques mots à travers nos commentaires, j’ai été surpris.
Non de la voir non découvrir mais admettre quelque chose qui échappe à beaucoup.
C’est là et c’est de saison car ça date de janvier 2016, le premier anniversaire des attentats, que ce soit au Bataclan ou au journal Charlie Hebdo.
Quant à toi, Juliette, avec qui j’échange quelques mails de temps en temps, tu noteras que j’ai tenu ma promesse de ne jamais te trahir en mentionnant ton vrai prénom.
Je dois avouer que si mes parents m’avaient affublé de ce prénom, je suis sûr que la justice m’aurait trouvé des circonstance atténuantes, voire une simple amende, si dans un accès de folie passagère j’avais vendu mes parents à des marchands d’esclaves ou les avait simplement poussés sous un bus.
Et même toi tu aurais été pardonnée, rien que pour les punir de t’avoir appelée… Bref… Je ne dirai rien… J’ai promis...
09:30 | Commentaires (24)
jeudi, 13 novembre 2025
Anti mythe...
Il y a des jours comme ça, où je me dis que « La France Fille aînée de l’Eglise » n’a eu, à certains moments rien à envier aux méthodes qui valent aujourd’hui des cérémonies rappelant les crimes du 13 Novembre 2015.
Je pensais à ça en me rappelant le square Nadar où ça fait un moment que nous ne sommes pas allés, Heure-Bleue et moi.
Je me rappelais le square Nadar et ma surprise de découvrir une étendue sablonneuse au lieu du trou de verdure ou ne chantait pas une rivière…
Il y avait au fond, un socle et, du côté opposé au Sacré Cœur, un banc.
C’était un endroit stratégique pour les adolescents qui rêvaient d’une qui « s’appelait Rose, elle était belle, elle sentait bon la fleur nouvelle »…
Je le sais, j’y ai passé du temps.
Imaginez ma surprise le jour où, avec Heure-Bleue, nous y sommes entrés et avons cru arriver dans une aire de jeux pour chiens, où la plupart des arbres avaient disparu.
Il y eut pire : Une statue avait pris place sur le socle où, depuis la sixième, je lisais
« Au Chevalier de la Barre
supplicié à l’âge de 19 ans
le 1er Juillet 1766
Pour n’avoir pas salué
une
Procession »
Depuis, on y posa une statue de bronze dans un style académique qui la rendait tout à fait quelconque.
J’appris à cette époque lycéenne où les références à la IIème guerre mondiale étaient fréquentes, que la statue précédente avait été déboulonnée puis avait été fondue pendant le gouvernement du Maréchal Pétain.
Je dois avouer que je préférais la version précédente du square Nadar.
Pas seulement parce qu’on pouvait s’y embrasser en cachette des adultes qui voyaient le mal partout alors qu’il n’était question que de découverte.
On pouvait aussi s’asseoir tranquillement et rêvasser à l’abri d’arbres ; le nez dans un illustré.
Et puis c’était sur le chemin, quand on sortait des escaliers de la rue Foyatier après avoir fait la course avec le funiculaire…
Bref, c’est l’époque bénie où une douleur avait une cause précise, comme un coup de poing sur le nez ou un coup de pied dans le tibia.
Bon, il y avait parfois ce mal être étrange, fait d’un manque inconnu qui rendait mélancolique sans raison mais qui disparaissait par magie à la vue d’un sourire inattendu…
15:34 | Commentaires (7)
mercredi, 12 novembre 2025
Elle se fiche du care comme du tiers…
Vous savez, bien que je ne l’aie pas clamé « urbi et orbi » comme disaient les Grecs qui causaient latin, que j’ai fait un séjour dans un hôpital qui m’a accueilli comme un des siens : « L’Hôpital des Enfants Malades ».
C’est là qu’on peut apprécier sur certains points la supériorité de l’hospitalisation privée.
Les infirmières de l’hospitalisation privée ont suivi l’enseignement dispensé par les CHU de l’AP-HP, autrement dit « Centres Hospitaliers Universitaires de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris ».
Évidemment, les premières sortant des seconds sont formées et sont donc des professionnelles de la seringue.
Hélas, étant à l’hôpital, j’ai affaire à celles qui apprennent, pas à celles qui savent…
Déjà, entrer à l’hôpital un deux novembre, jour dit « Jour des Morts », n’augurait rien de bon, aussi, la première jouvencelle qui me prit le bras avec douceur n’avait pas la technique adéquate.
Elle piqua au coude, là où une veine affleurait à mon bras.
Elle la traversa, me dit « Aahhh… Votre veine n’est pas bonne… Je l’ai traversée, elle doit être à parois fines car elle a éclaté… »
Et ça a donné ça :
Quand une grande tache rouge a teinté l’intérieur du bras, bonne pâte je lui ai dit, le dessus de la main, ça devrait coller.
Elle se saisit de ma main gauche et y planta derechef une aiguille pourtant fine mais que j’ai ressentie comme un trocart, de ceux qu’utilisent les bergers pour soulager les moutons qui ont mangé trop de luzerne.
Là encore, j’eus droite à « Aaahhh… Vous aves des veines très fragiles, elles éclatent et il n’y a pas de reflux. »
À mon âge, je sais que les veines n’ont pas de reflux dans l’aiguille quand celle-ci à traversé la veine et l’a déchirée.
Là, c’est la main qui a payé cher :
J’ai dit à la jouvencelle, je crains que mes veines ne soient pas adaptées à votre technique, si vous aviez une consœur pour tenter un essai sur l’autre bras…
Elle alla chercher une autre infirmière, aussi jeune mais douée.
Celle-ci ne me laissa qu’un petit point rouge sur l’autre bras bien que le cathéter y soit resté plusieurs jours…
Et puis, que je vous dise, jamais un régime ne me parût plus efficace que celui infligé par le professeur à qui je servis d’objet de cours devant deux étudiants.
Vous connaissez un régime qui, en une heure et demie vous fait perdre neuf kilogrammes sans que ce soit sur un champ de bataille ukrainien ?
Bref, il faut bien que toutes les gens qui s’occupent de nous apprennent leur métier, et le mieux possible, mais j’aimerais autant que ce ne soit pas moi le cobaye…
18:40 | Commentaires (13)
dimanche, 09 novembre 2025
No heat ! No sun ! November…
Me voici de retour d’une semaine de vacances.
Comme toutes les vacances animées de l’aube au crépuscule et agrémentées d’une quantité d’alcool importante représentant tout de même quelque chose comme l’équivalent de trois litres de single malt par jour, ça finit par être un poil fatigant.
Les nuits sont courtes puisque le dernier service vérifie vers vingt et une heures, parfois vingt-deux heures, que votre palpitant a tenu le coup dans la journée et que le dîner un peu tardif ne vous a pas achevé.
Eh oui, le maintien en forme du client est important, le but de l’hébergeur n’étant pas de rendre un cadavre au lieu d’un vacancier requinqué.
Les nuits sont, comme souvent les nuits de vacances, longues et brèves à la fois, on sort épuisé évidemment.
N’allez pas pour autant les imaginer peuplées d’éphèbes dévoués et de Messalines prêtes à tout pour satisfaire des sens assoiffés de plaisir et soulager le besoin de luxure inhérent à tout mâle, le vrai, celui chez qui croiser les jambes écrase le cerveau.
Eh bien non, rien de tel…
Les nuits sont brèves car l’ennui, bien que faisant passer les jours de vingt-quatre heures à soixante heures tant le temps paraît long, ne les allonge pas.
Dès cinq heures la porte s’ouvre, la lumière du couloir inonde la piaule, une dame entre, allume la lumière dans la salle de bain et inonde toute la chambre d’un parfum genre « Mr Propre » qui me nettoie le nez en profondeur puis s’en va.
Enfin tranquille ? Pas du tout !
Une demi-heure après, une autre dame entre, allume les lumières et frotte la salle de bains de nouveau puis remplace les sacs poubelle, vides évidemment, par d’autres sacs, vides eux aussi et s’en va après m’avoir demandé d’une voix melliflue si elle ne m’avait pas réveillé…
Il est sept heures et demie quand une infirmière arrive et me réveille en sursaut avec un sphygmomètre, histoire d’être sûre de m’avoir transformé en hypertendu de bon matin.
Hélas, déjà peu endormi et pas surpris, la tension est restée raisonnable.
L’air un poil désolée elle s’en va en hochant la tête puis revient soudain avec un oxymètre et semble rassurée par l’oxygène qui reste dans mon sang après l’apport de désinfectant apporté par les ménagères précédentes…
Bref, quand le petit déjeuner arrive, au moment où je prend ma tasse, deux brancardiers arrivent et m’entraînent dans une salle où il fait 14°C.
Le prof qui officie est un homme charmant, qui ne veut pas faire mal et enseigne en même temps que « non, on ne va pas faire pas pipi pendant une intervention, que le milieu est stérile et doit le rester… »
C’est un cador, je suis son record et l’objet de son cours aujourd’hui.
Nous devisons, lui pour enseigner, me renseigner et moi pour lui prouver qu’il n’est pas en train de me tuer.
J’ai repéré un des ses élèves, très stressé par la mission à lui confiée de remplir une seringue d’un fluide provenant de mes précieuses tripailles.
Je l’ai rassuré, il m’a souri « pâlement ».
On m’a remonté dans ma piaule, on m’a fait réchauffer mon petit-déjeuner mais c’est déjà l’heure du déjeuner…
J’attends la lumière de mes jours avec impatience.
Encore une journée de passée…
17:22 | Commentaires (7)







