jeudi, 28 janvier 2016
L’amitié que les violons scellent…
Ce matin, quand je me suis levé, le monde était presque silencieux.
J’ai fermé la porte de la chambre puis, avant de fermer la fenêtre du séjour, j’ai voulu expérimenter la sensation d’être un SDF alors je suis sorti regarder le ciel sur notre micro-balcon.
Et ce n’est pas la lumière, plutôt triste, qui a attiré mon attention.
Non, c’est le son d’un violoncelle.
Venu de l’autre côté des voies, probablement de l’immeuble qui fait face au nôtre et dont j’ai vu une des fenêtres ouverte et éclairée.
J’ai écouté quelques secondes, assez bizarrement il ne faisait qu’un peu frais et quand j’ai commencé à avoir un peu froid, je suis rentré et ai fermé la fenêtre.
C’est en continuant dans ma tête la musique entendue que m’est revenu le souvenir d’un dîner chez Lakevio.
Ce soir là, nous étions chez Lakevio et « Le Maître » qui préparaient activement leur départ pour la Hongrie et nous étions huit à table.
« Le Maître », sans doute regrettant de n’avoir plus d’étudiants à martyriser, a pris un smartphone et a cherché ce que la Hongrie avait bien pu donner au monde comme célébrités magyares.
Nous connaissions tous Franz Liszt, Brassaï, les princes Esterhazy et Vasarely bien sûr.
Et c’est là que ce fichu violoncelle intervient.
Un moment, « Le Maître » a dit « Kodaly ! »
Silence.
Ça m’est revenu d’un coup et, comme un môme en classe j’ai crié « Kodaill ! » car oui Kodaly se prononce « Kodaill ».
Et j’ai repris « Zoltan Kodaly ! »
On s’est tourné vers moi, sans doute attendant des précisions.
Alors j’ai continué, entre un peu fier et embêté « C’est un compositeur, connu entre autres pour une sonate pour violoncelle seul… »
J’en avais entendu une il y avait bien longtemps salle Gaveau et ça m’était resté.
Une fois de plus, alors que mon lait chauffe, je me fais la réflexion que chaque fois que je vois ou entends quelque chose, se met en route une machinerie qui, de pignon en engrenage, m’amène là où j’ai découvert ce que j’entends ou vois.
Et chaque fois je suis surpris de constater que je crois avoir appris plein de choses en quelques décennies alors qu’en quelques souvenirs on peut battre le rappel de nos connaissances et dérouler nos vies.
Suffit de tirer la bonne ficelle…
Celle là, par exemple :
08:48 | Commentaires (12)
Commentaires
Joli début de journée,
et la pelote de souvenirs bien déroulée jusqu'à nous amener à cette sonate ...
Écrit par : Sophie | jeudi, 28 janvier 2016
Tu as eu ton petit succès j'imagine
Écrit par : mab | jeudi, 28 janvier 2016
une fois de plus ta mémoire me stupéfait !
Écrit par : maevina | jeudi, 28 janvier 2016
Rien ne vaut les suites pour violoncelle de Bach par Pablo Casal encore mieux interprétées par Rostropovitch en 89 (19 pas 17) au pied du mur de Berlin
Écrit par : Ckan | jeudi, 28 janvier 2016
" j’ai voulu expérimenter la sensation d’être un SDF"
rhôôô ! tu pousses la compassion, Maurice !
Ton grand coeur te perdra d'une fluxion de poitrine...
¸¸.•*¨*• ☆
Écrit par : celestine | jeudi, 28 janvier 2016
merci pour ce moment
Écrit par : chantal | jeudi, 28 janvier 2016
pffffft!!!! Que veux - tu que je te dise....? Tu m'épates !!!!!!
Écrit par : emiliacelina | jeudi, 28 janvier 2016
Il est surtout connu ( enfin, par moi ) pour avoir mis au point une méthode d'apprentissage de la musique. J'ai chanté des trucs de lui mais je ne sais plus quoi.
Si, je viens de retrouver " Pange lingua" https://youtu.be/lh_KiMeWcPg
Écrit par : berthoise | jeudi, 28 janvier 2016
Merci...
Quelle ficelle !
Écrit par : Brin de broc | jeudi, 28 janvier 2016
Me vient une question de première importance Le Goût ! Si je lis bien tu vas directement du lit au balcon. Donc.....nu sur le balcon ??????????
Écrit par : imaginer | jeudi, 28 janvier 2016
Il en est de Kodaly comme du vin de Tokaji... Une douceur ennivrante si Hongroise que l'humeur du jour sera Slave... Mille mercis pour cette madeleine :)
Finalement, tes écrits en pointillé sont pour les lecteurs comme un Seurat ... L'irrégularité du pointillisme est source du charme...
Écrit par : Lapin de rien | vendredi, 29 janvier 2016
bé dis donc, c'est un peu lugubre pour une sonate je trouve, je préfère le piano...bisous
Écrit par : esthériane, mialjo | vendredi, 29 janvier 2016
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