jeudi, 11 février 2016
Les yeux brouillés…
Merveille est venue.
Plus exactement, après avoir préparé le poulet et l’avocat, je suis allé la chercher à l’école.
Le poulet ? Arrosé régulièrement.
A la broche avec de petites pommes de terre et des haricots verts.
Les haricots verts préalablement revenus avec de l’échalote et un peu de persil, le tout légèrement poivré.
Les pommes de terre en « robe des champs » puis pelées et mises au dernier moment avec les haricots verts dans le plat du poulet qui finissait de cuire.
Quand Merveille et moi nous sommes assis à l’arrêt du bus en sortant de l’école, elle m’a dit « maman me manque, papy… »
Elle était triste comme un jour sans pain parce que JJF est à Milan depuis plusieurs jours pour la présentation d’une collection.
Merveille s’est serrée contre moi.
Ce n’est pas pratique du tout avec un cartable accroché dans le dos.
J’étais content parce que ces temps ci elle n’est pas trop « garçons », elle est plutôt « filles ».
Que voulez vous que je lui dise, lectrices chéries ?
Je n’ai pu que lui dire que c’était la vie.
- Tu sais Merveille, c’est ça la vraie vie, il y a toujours quelqu’un qui nous manque et quelqu’un à qui on manque…
- C’est vrai, papy ?
- Oui, ta mère te manque, tu lui manques, elle manque à ton père, elle nous manque.
- Oui mais c’est pas bien.
- Si, Merveille, c’est bien. Ton père nous manque aussi parfois, c’est notre enfant et on lui manque parfois, ta mamie est aussi sa mère.
- Et Manou, elle compte pour du beurre ?
- Elle manque à ta mère, comme ta mère lui manque, c’est ça qui est bien.
- Mais non ! Pourquoi ce serait bien ?
- Réfléchis, Merveille, si quelqu’un nous manque c’est qu’on l’aime et si on lui manque c’est qu’il nous aime…
- Oui papy.
- C’est pas bien de savoir qu’on nous aime ?
- Oh si Papy !
Elle est redevenue une petite fille gaie et sautillante qui n’a pas chougné.
Après avoir picoré son repas, la prochaine fois je lui achèterai un sachet de graines pour serins, elle a joué avec Heure-Bleue puis je lui ai fait faire ses devoirs.
C’est là qu’on a appris incidemment en papotant que Merveille savait lire avant « la grande école ».
Du coup on est un peu inquiet…
Puis l’Ours a appelé pour nous inviter à une soirée crêpes.
Il fait les meilleures crêpes que je connaisse alors nous sommes tous trois partis chez l’Ours.
Dans le bus j’ai dit à la lumière de mes jours que la dernière fois j’avais joué avec Merveille, elle était rentrée dans le mur à cause de moi.
Une fois expliqué le pourquoi de la chose, Heure-Bleue a soupiré :
- Franchement... Jouer à l’aveugle avec un borgne !
- Mais…
- Et tu t’étonnes de faire rentrer ta petite fille dans le mur ! Mais tu ne grandiras donc jamais ?
10:02 | Commentaires (12)
Commentaires
Les hommes restent d'éternels gamins, ça fait leur charme aussi.
Écrit par : mab | jeudi, 11 février 2016
Pas facile d'expliquer la tristesse du manque de l'être aimé, à quelque degré qu'il se trouve :
Je trouve que tu t'en es remarquablement sorti et cette conversation restera certainement dans sa mémoire pour les jours où ...
Ton titre ne me fait pas sourire aujourd'hui, il me va bien...
Écrit par : Sophie | jeudi, 11 février 2016
C'est donc là que vous étiez, chez l'Ours!
Écrit par : livfourmi | jeudi, 11 février 2016
C'est beau cette conversation avec ta Merveille! Tu lui racontes les choses de la vie, meilleure manière de les accepter...
(Par contre jouer à l'aveugle avec sa petite fille quand on est borgne... franchement!!!)
Les mots sont les mots hein... j'aime pas le mot "borgne"... mais c'est la réalité! C'est toi qui m'as appris à utiliser ce mot-là!!
Écrit par : Coumarine | jeudi, 11 février 2016
Ainsi va la vie en effet, de tristesse, de tendresse, d'amour et de... murs parfois !
Écrit par : lakevio | jeudi, 11 février 2016
t'as joué à colin maillard ? mais le comte de Louvain, lui avait les deux yeux crevés ................
Écrit par : maevina | jeudi, 11 février 2016
J'ai rencontré un gamin de 6 ans, enn CP, borgne. Il a perdu son oeil lors d'un jeu con avec son cousin chez ses grands parents. Je n'ose imaginer la culpabilité de la famille.
IL faut accepter de souffirir si on veut aimer. C'est une dure leçon. Quelque soit l'âge.
Écrit par : Berthoise | jeudi, 11 février 2016
A te lire j'ai les yeux brouillés.
Écrit par : Praline | jeudi, 11 février 2016
j' admire ta façon d'expliquer les choses et les sentiments à Merveille ! D'ailleurs apparemment tu l'as rassérénée!
Surtout, non ! Ne grandis pas ! On s'ennuierait et je suis sûre que HB aussi !
Écrit par : emiliacelina | jeudi, 11 février 2016
C'était donc une belle journée!
Écrit par : Rosalie | jeudi, 11 février 2016
hihihihiiiiiiiiiiiii t'es trop marrant toi! Dis, raconte lui l'histoire du Renard, du petit prince...elle comprendra, vu qu'elle est loin d'être en retard...si elle savait lire avant le CP, elle doit s'ennuyer à l'école non?...bisous
Écrit par : esthériane, mialjo | vendredi, 12 février 2016
Le Magicien s'est acheté un bilig de la marque Krampouz (ça ne s'invente pas !) la dernière fois que nous sommes revenus de Sein, il commence à exceller dans son utilisation.
J'espère que je ne l'ai pas déjà raconté 3 fois...
Écrit par : Brin de broc | dimanche, 14 février 2016
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