lundi, 15 février 2016
L’art, mateur de solitude...
Lakevio, la prochaine fois trouve un peintre genre Klimt ou Millais, histoire que la tristesse ne soit pas que désespérante...
Chaque fois qu’il est tranquille, elle vient à la fenêtre et l’appelle.
Ça ne rate jamais.
Il suffit qu’il s’asseye, qu’il allume son cigare.
Quand il a tiré une ou deux bouffées et qu’il devient songeur en regardant la route, il faut qu’elle vienne à la fenêtre et entame une dispute.
Il en vient à se demander si elle ne lit pas ses pensées.
Si elle ne sait pas qu’il se retire de cet endroit pour penser à l’autre.
Celle qui a disparu et qui aurait dû être à la place de celle qui est en train de hurler à la fenêtre.
Mais comment diable peut elle savoir ?
Comment fait elle pour savoir avec tant de sûreté que c’est à l’autre qu’il pense quand il s’assied là ?
Il se mit à y réfléchir un peu plus sérieusement et arriva à la conclusion qu’il ne pensait pas à l’autre quand il venait s’asseoir dans ce fauteuil.
Ni même quand il allumait son cigare.
Le fait qu’il portât sur la route un regard vide ne signifiait rien de particulier.
Il se sentait juste bien.
Enfin… Bien…
Jusqu’à ce que sa femme vienne le houspiller, lui dire qu’il avait mieux à faire qu’à fumer un cigare en attendant le client.
C’est seulement à ce moment là qu’il pensait à l’autre.
L’autre…
Celle qu’il avait laissée parce qu’elle ne voulait pas venir ici.
Elle lui disait « Je ne veux pas passer ma vie à regarder une route vide ! »
Lui n’avait pas voulu lui avouer qu’il avait peur de la ville.
Alors il l’avait laissée partir, et était venu là.
Il avait fini par épouser cette femme, elle était d’ici.
Il se dit alors que c’était elle qui maintenait de la façon la plus vivace le souvenir de l’autre.
Si elle savait…
Si elle savait ?
Si elle savait, il n’y aurait plus jamais deux mots d’échangés dans la maison…
07:14 | Commentaires (11)
Commentaires
Bon ça va pas être très gai tout ça!
Écrit par : mab | lundi, 15 février 2016
Triste petite vie, pauvres gens...
On ne peut pas dire que l'on baigne dans la gaieté et la joie de vivre !
Écrit par : Praline | lundi, 15 février 2016
suis pas psy pour deux sous, mais il y aurait une belle analyse à faire, entre ton texte et celui d'HB...celui HB est très pessimiste, le tien est...comment dire...empreint d'une double vie...? de doubles sentiments? de quelque chose de raté?...tu cherche la merde ou quoi?????????????? hihihihihi bisous.
Écrit par : esthériane, mialjo | lundi, 15 février 2016
Qu'est-ce qu'on aime rester sur l'impossible, sur le passé perdu ! Au lieu de vivre avec ce qu'on a. Très bien pensé le dédouanement, c'est pas moi, c'est le fauteuil qui m'oblige !...
Bises.
J'aime beaucoup les lectures du lundi.
Écrit par : lakevio | lundi, 15 février 2016
hé ben quelle larve ce mec !
Écrit par : maevina | lundi, 15 février 2016
c'est impressionnant de voir comme les textes sont différents!
Je viens d'écrire moi aussi à partir de ce beau tableau
Écrit par : Coumarine | lundi, 15 février 2016
plus désespérant que le mien
Écrit par : liliplume | lundi, 15 février 2016
Ah oui, elle ne lui dit pas :
"Oh mon petit chéri, le soleil décline, j'ai peur que tu aies froid, je t'apporte un plaid "
Mais si voyons !
Écrit par : Brin de broc | mardi, 16 février 2016
Hope... Hopper... Merci Le Goût! Un régal de rentrer 'dans' la peinture à travers ton cheminement! Je suis jalouse! Si je t´envoie une peinture... Tu m'en écrirais l'histoire?
Bizavou!
Écrit par : Lapin Ture | mercredi, 17 février 2016
Mince... J'en bégaye d'émotion! :D
Écrit par : Lapin Ture | mercredi, 17 février 2016
No Hope... Hopper... Merci Le Goût! Un régal de rentrer 'dans' la peinture à travers ton cheminement! Je suis jalouse! Si je t´envoie une peinture... M'en écrirais-tu l'histoire?
Bizavou!
Écrit par : Lapin Ture | mercredi, 17 février 2016
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