vendredi, 13 mai 2016
Famille, je vous ai.
Hier on avait rendez-vous à Saint Lazare avec ma petite sœur et ma cousine.
On a fait thérapie de groupe au restaurant.
Deuxième séance au café.
Il en est ressorti que nos mères à toutes et tous étaient folles.
Pas de la même manière mais toutes.
Ma cousine adorée m’a confirmé que sa mère, ma tante, l’héroïque médaillée, était aussi sévèrement tachée que mon autre tante, celle qui lavait les œufs à la Javel parce que « le cul des poules, c’est sale ».
Il y en a une autre.
Pas celle qui était entrée au couvent pour glander tranquillement et en était ressortie quand elle s’était aperçue que si t’as pas de dot, ben tu bines les pieds de vigne en plein cagnard au lieu de louer le seigneur en somnolant dans la fraîcheur de la chapelle.
Mais si, je vous en ai déjà parlé, lectrices chéries, c’est feue la tante baffeuse, celle qui prétendait que le démon de la luxure nous guettait rien qu’à écouter la radio.
Non, l’autre, la survivante.
Ma cousine adorée m’a donné des nouvelles de la tante survivante.
Je suis rassuré.
Elle se la pétait parce qu’elle s’était mariée avec un architecte mais elle était aussi folle que les autres.
Elle a fait une fille, je me demande encore comment.
Cette fille, pour ce que je me rappelle était mignonne, c’était une de celles qu’on n’avait pas le droit de regarder et encore moins toucher.
Vous savez comment sont les pieds-noirs…
Cette petite, à force de rester avec ses parents, puis sa mère veuve est devenue à son tour siphonnée.
Ma cousine a dit tout haut, enfin tout bas dans mon oreille, ce que je pensais déjà.
Que c’était un gaspillage éhonté.
Elle m’a glissé dans le creux de l’oreille « Tu sais pas ? Elle a encore sa fleur ! Tu te rends compte ? »
Une fois fait le tour de mes tantes, on est passé à ma mère.
L’avis était unanime.
Elle n’allait pas mieux que mes tantes…
En se rappelant certaines scènes, ma petite sœur s’est mise à pleurer, on l’a consolée.
Mais comment consoler quelqu’un qui de sa naissance à la mort de sa mère a entendu dire cette dernière « Vraiment, je ne voulais pas de toi ! »
La seule chose qui l’a consolée, c’est qu’elle m’a pourri la vie, puis celle d’Heure-Bleue, de ma puberté jusqu’à sa mort.
Le premier café avalé, ma petite sœur et ma cousine se sont dit, mais pas moi qui connaît l’affaire, que chez la lumière de mes jours, ça s’était passé dans la soie et la flanelle.
Ben non…
C’était autre chose mais pas mieux.
Ma belle-mère a eu trois filles.
Elle voulait un garçon.
Alors « ça l’a pas fait » non plus.
Le pire, c’est que si t’as la chance d’être orphelin, comme tu sais pas à quoi tu as échappé, tu te plains.
Merci encore, psys gratos chéries...
09:45 | Commentaires (17)
Commentaires
"Elle a encore sa fleur" :D :D Je n'avais lu cette expression que dans les livres!
Écrit par : Rosalie | vendredi, 13 mai 2016
Ben dis donc, j'espère que tu brodes parce que sinon je crains pour ta santé mentale.
Écrit par : mab | vendredi, 13 mai 2016
Non, il a donné une version soft.
Écrit par : heure-bleue | vendredi, 13 mai 2016
oh!! p'tard et vous n'avez pas peur de vous ???? quel courage !
Écrit par : maevina | vendredi, 13 mai 2016
Entre nid de vipère, panier de crabes et noeud gordien...
Peut-être que c'est ce qui vous a rapprochés ? ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Écrit par : celestine | vendredi, 13 mai 2016
Avec ta façon de raconter, j'avais le sourire au début du billet... puis quand je suis arrivée au moment où ta petite soeur s'est mise à pleurer, et jusqu'au bout, j'ai eu envie de pleurer moi aussi...
Écrit par : Praline | vendredi, 13 mai 2016
au moins chez vous ce n'est pas la "langue de bois", c'est important ! (voir mon comment chez HB)
Écrit par : liliplume | vendredi, 13 mai 2016
Ce qui est bien, c'est que vous savez vous consoler entre vous, vous les PN. Voir aussi mon com chez HB. Ha, ha, ha, sacrée famille !
Écrit par : Julie | vendredi, 13 mai 2016
Au moins vous pouvez parler entre vous de vos vécus et vos ressentis.
Je ne peux le faire avec personne autour de moi, surtout pas avec nièce première (proche de moi par l'âge) qui a mis sa grand-mère/ma mère en haut de la tour du paradis, et sa mère/ma soeur aînée bien bas dans son estime...
Ma mère, comment dire, se préoccupait plus des apparences et du qu'en dira-t-on que de gratter un peu sous la dorure que nous n'avions pas d'ailleurs !!
Ma mère qui n'était ni une mère juive, ni pied-noir, ni mama italienne, aurait fait bonne figure dans un matricarcat.
J'avais lu ton billet ce matin, et finalement, j'ai fait un "somme" pour l'oublier, ce qui m'a rendue toute enchiffrenée et de mauvais poil pour tout dire....
Écrit par : Sophie | vendredi, 13 mai 2016
Je radote ou tu nous l'a déjà faite celle-ci?
Écrit par : Livfourmi | vendredi, 13 mai 2016
Et l'humeur de ta sœur ?
Est-elle encore grincheuse ?
Écrit par : Berthoise | vendredi, 13 mai 2016
Ça se tasse un peu même si elle s'est "engrenée" avec la vendeuse de fringues à côté du restau.
Écrit par : le-gout-des-autres | vendredi, 13 mai 2016
D'avoir des mères folles , tu sais comment tu pourrais tourner , alors , tu fais gaffe à ne pas tourner comme elles . Je suis la 4 ème , je pense que jen'étais pas désirée non plus .
Écrit par : Brigitte | vendredi, 13 mai 2016
Tu as vraiment de quoi écrire un livre avec ta famille!
Juste une succession de tous ces différents personnages tels que tu sais si bien les décrire avec leurs façons de voir les choses et leur manies parfois cocasses !!!....mais pas toujours pour ceux qui ont dû les supporter !
Écrit par : emiliacelina | samedi, 14 mai 2016
Depuis qu'on parle de psychologie, on a besoin de thérapies...
Écrit par : muse | dimanche, 15 mai 2016
oui!... et je pèse mes mots... tu as vraiment de quoi écrire un livre!
qu'attends-tu en fait?;-)
Écrit par : Coumarine | dimanche, 15 mai 2016
Pffff, pas dans le même genre j'en suis certaine, mais tout de même je me demande toujours si j'en ai fait voir à mon gamin autant que j'en ai vu de mon côté... Pas si facile que ça, si ?
Écrit par : Brin de broc | lundi, 30 mai 2016
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