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lundi, 24 juillet 2017

Sans Isolde, quel triste an…

De rien Mab

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Comme toujours, j’appuie longuement sur le bouton de la sonnette.
Comme toujours, elle met un long temps avant que j’entende son pas.
Comme toujours, elle tente de donner l’impression de vastité à un appartement qui n’est pas Versailles.
Je me demande pourquoi elle tient tant à me voir aujourd’hui, qu’a-t-elle encore inventé ?
De façon assez surprenante, elle m’accueille avec un large sourire.
Elle qui habituellement ouvrait la porte et me tendait la joue tout en commençant par se plaindre du bruit du voisin, m’ouvrit les bras chaleureusement.
Elle ferma rapidement la porte, me prit le bras et m’amena au salon d’un pas étonnamment vif pour qui la connaît.
La surprise me cloue à l’entrée du salon.
Non ! Elle n’a quand même pas fait ça !
Si, si, elle a osé…
Aller jusqu’à jouer les entremetteuses !
Et avec une sûreté de jugement confondante me présenter cette fille fade comme une baguette sans sel !
Il y a des jours où je me demande si c’est ma mère qui m’a fait.
Me connaître si peu au bout de tant d’années…
Me surveiller autant et ne rien voir ni savoir.
Me poser tant de questions et écouter si peu les réponses.
Je sais me demande si elle ne souhaite pas secrètement que je reste à la maison jusqu’à la mort, la sienne.
Je suis allé parfois jusqu’à me demander si elle ne souhaitait pas que je l’épouse, elle…
L’avant-première était une idée de Sophocle, là ce serait une première.
Mais venant d’elle, ça ne m’étonnerait pas plus que ça…
Tout ce qu’elle avait retenu du paquet d’indiscrétions qu’elle avait commises, c’est que mes goûts en matière de filles se portaient vers les peaux claires et les cheveux châtain clair ou roux.
Comme si c’était suffisant.
Comme si une teinte de cheveux pouvait à elle seule susciter une attirance irrépressible !
Mais comment diable avait-elle pu penser que puisse être attiré par cette fille empruntée.
La pauvre ! On aurait dit une gamine montée en graine qu’on amenait pour « la placer ».
Elle regardait le sol et même la carpette semblait l’intimider.
Elle cédait la place au chien !
A y réfléchir, je me dis que ma mère avait tout à fait bien choisi.
Enfin, bien choisi selon les critères qui l’intéressaient…
Je suis sûr qu’elle adorerait l’idée d’avoir comme belle-fille cet archétype de l’effacement.
Le genre à se faire oublier et laisser mener par elle.
Ne lui laisser la charge que de ce qu’elle appelait « un mal nécessaire »…

Commentaires

Et en plus, le top est rose...

Écrit par : livfourmi | lundi, 24 juillet 2017

Elle a surtout l'air de s'enquiquiner copieusement; le chien aussi d'ailleurs!

Écrit par : La Baladine | lundi, 24 juillet 2017

Et tout d'un coup, comme c'est moi qui te la présente... je me suis sentie terriblement belle-mère !... Je t'avais dit que tu n'aimerais pas...
Tu me plais bien, LeGoût, mais tu n'est pas mariable ! Tu l'es déjà et j'adore ma copine !
Bravo !

Écrit par : lakevio | lundi, 24 juillet 2017

Excellent ! C'est ce que ma belle-mère aurait voulu : une carpette ! Mais pas gentil pour Lakévio qui fait tout pour te faire plaisir (nous l'avons tous remarqué) en n'allant chercher que des rousses pour ses devoirs !

Écrit par : ang/colomb | lundi, 24 juillet 2017

Je me marre ; trop bon ton devoir. Mélange de fiction et de réel, en pensant à vos écrits passés à toi et à ta moitié ; on s'y croirait...Ta mère n'a pas eu de pot...à moins que ce ne soit ta femme...Remarque, tu as eu du bol, elle aurait pu tout faire pour t'empêcher de te marier.
Moi-aussi, ça a frictionné dur parfois avec ma belle-mère, lionne tout comme moi, comme l'était aussi une autre belle-soeur, pas non plus trop "en odeur de sainteté". Pauvre mari, qui a été entouré de lionnes et lions toute sa vie, femme, mère, enfant, petit-fils, belles-soeurs.....

Écrit par : julie | lundi, 24 juillet 2017

Bon ! tu l'as échappé belle ! HB ne t'a pas été présentée par ta mère et c'est très bien ainsi... Je frémis en pensant que je n'aurais pas le plaisir de lire ta douce moitié si tu avais cédé !
Ouf ! Qu'auraient manqué vos lecteurs...

Écrit par : Gwen | lundi, 24 juillet 2017

P S
J'adore tes titres... mais celui-là... bravo !

Écrit par : Gwen | lundi, 24 juillet 2017

elle a l'air de tout, .... sauf d'être ravie! Ta roublarde de mère c'est sûrement dit : en voilà une que j'aurai facilement à ma poigne ! Sauve-toi viiiiite !

Écrit par : emiliacelina | lundi, 24 juillet 2017

Une baguette sans sel, ça alors !!

Elle n'est pas si mal que ça ; elle a même l'air de mijoter son coup en douce ; et puis, elle n'a pas les genoux serrés l'un contre l'autre ; je dirais même plus : elle a l'air de vouloir sauter sur ses pieds et de filer.

Remarque voilà un coup que tu ne peux pas , dans la "vraie vie", reprocher à ta mère.....

Écrit par : Sophie | lundi, 24 juillet 2017

J'ai adoré ! ah ces mères trop possessives, quelle plaie !!

Écrit par : Colette | lundi, 24 juillet 2017

Oh, oui, les mères!
Mais j'espère que cela a changé.

Écrit par : jacou | lundi, 24 juillet 2017

Les commentaires sont fermés.