Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 02 décembre 2017

Ainsi parlait Zarathoustra, qui était hélas humain, trop humain...

J’avais prévenu Heure-Bleue qu’à s’acharner à montrer du doigt les billevesées qu’on entend ou lit à droite ou a gauche, elle allait s’attirer les quolibets des uns et les leçons des autres…
Je lui avais pourtant dit « attends-toi à des remous, lumière de mes jours ! »
Elle m’a dit « mais ils m’agacent tous ces faux-culs ! »
Je dois dire qu’il est agaçant de lire régulièrement sous le clavier des mêmes :
- Tous ces petits chats trop mignons.
- Tous ces éléphants esclaves à sauver du cirque.
Comme si un éléphant n’était pas capable d’écraser sous sa patte le cornac qui le maltraite une fois de trop…
J’allais oublier :
- Tous ces étrangers en situation irrégulière à expulser.
- Tous ces immigrés qui viennent nous voler le boulot qu’on n’a pas.
Les mêmes n’hésitant pas à ajouter, la contradiction ne les effrayant pas :
- En plus ils viennent profiter de notre chômage et bouffer avec nos allocs.
Sans oublier évidemment :
- Et tous ces migrants qu’il faut laisser se noyer, on n’a déjà pas assez pour nous, on peut pas, etc.
L’incohérence de leur discours ne les dérangeant pas outre mesure, ils vont jusqu’à jeter à celles ou ceux qui le font remarquer « on a quand même le droit de penser ce qu’on veut ! »
Celle qui vient de te parler du greffier « cromignon » juste avant de vouloir laisser le migrant se noyer avec son Zodiac te dit alors « mais tu vis dans quel monde de bisounours ? »
Des fois, ça me fait peur.
Je me dis que 
Sylvie de L. a raison qui se méfie de la propension à mesurer la vie en termes de rationalité.
J’aime beaucoup sa citation de cet extrait du bouquin d’Attali .
Bouquin qu’il a écrit en 1981 alors qu’il avait trente-huit ans.

« Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. Je crois que dans la logique même de la société industrielle, l’objectif ne va plus être d’allonger l’espérance de vie, mais de faire en sorte qu’à l’intérieur même d’une vie déterminée, l’homme vive le mieux possible mais de telle sorte que les dépenses de santé soient les plus réduites possible en termes de coût pour la collectivité. Il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement. L’euthanasie sera un instrument essentiel de nos sociétés futures. » Jaques Attali in « L’avenir de la vie ».

Après nous avoir asséné cette belle leçon d’humanisme, je le pressens alors qu'il a soixante-quatorze ans aujourd’hui moins pressé d’expérimenter sur lui les bienfaits de l’euthanasie compassionnelle…
Au moins, Heure-Bleue et moi avons sérié sérieusement les problèmes en fonction de nos aptitudes respectives.
À moi les problèmes les plus lourds.
La faim dans le monde, les déséquilibres nord-sud, la défense de l’environnement.
À elle, les problèmes à sa portée, plus légers.
La cuisine, le ménage, la vaisselle.
La parité dans le partage des tâches est ainsi réalisée à peu de frais.
Mieux, l’égalité des sexes est atteinte sans qu’il soit besoin de modification de la langue et autres âneries qui ne tendent qu’à faire oublier que le chef, le seul, le vrai, c’est quand même celui qui peut pisser dans l’évier de la cuisine sans avoir besoin de monter sur une chaise.
Mon aveuglement est-il plus grand que celui de celles et ceux qui ne voient pas où veulent en venir tous ceux qui nous donnent des leçons de « logos » en prétendant que le « pathos » est coûteux et « l’ethos » inutile ?
Maintenant, déchaînez vous, lectrices chéries.