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jeudi, 21 décembre 2017

Le logique et les tiques…

Mon père, qui n’était pas un ange, était tout de même quelqu’un de plutôt gentil et patient.
Évidemment, quand on lui marchait sur les pieds, il faisait preuve d’un sens de l’humour qui ne plaisait pas toujours.
Mais il pouvait, quand on le gonflait trop, se montrer particulièrement féroce. 
S’il n’aimait pas les gens, il était « mi-figue mi-raisin » mais si l’occasion se présentait d’un « mot », il ne pouvait s’empêcher de l’ouvrir.
Il est heureux qu’il ait eu plutôt un caractère à aimer les gens qu’à les détester sinon il serait probablement mort des décennies plus tôt.
En une occasion, comme ça, il réussit à faire honte à ma mère et à se débarrasser d’une dame qui passait à la maison voir ma mère et dont il supportait mal la présence.
Il accueillait volontiers notre voisin et sa femme.
Le voisin passait le soir pour lui jouer une scène courante dans les étages de l’immeuble.
- Dis donc, Gaby, t’aurais pas une … 
- Je sais, t’as oublié les tiennes dans ton placard au travail…
- Comment tu sais ?
- Bon, deux « Balto », ça te va ?
- Une seule !
- Et celle d’après dîner ?
- Bon... Je te rends ça…
- Je sais, samedi soir…
De même, mes parents étaient content d’avoir à table « Monsieur Seuillet » et sa femme.
Même si ma mère devait surveiller mon père qui restait en costume pour le repas.
Hélas, mon père ne supportait pas Madame C.
Personne ne connaissait « Monsieur C. » jusqu’au jour où ma mère invita Monsieur et Madame C. à déjeuner un dimanche midi.
J’avais vu plusieurs fois Madame C.
C’était une dame plus que corpulente, soufflant à chaque pas et débordant de tous ses habits et trouvant à redire sur à peu près tout ce qu’elle voyait dans la maison.
Je ne sais pas pourquoi ma mère la voyait régulièrement et aujourd’hui je me demande si elle n’avait pas souhaité que mon père l’en débarrasse…
« Lemmy » avait beau faire preuve de patience pour faire plaisir à « Ma poule », il y eut Madame C. une fois de trop.
Ce dimanche là, ils frappèrent à la porte.
Ma mère se précipita et ouvrit.
Elle revint dans « la grande pièce » suivie de Monsieur et Madame C.
Elle formait avec Monsieur C. un couple genre « Hercule et Doucette ».
Ma mère les présenta à mon père.
- Voilà, Lemmy, Monsieur C. et sa moitié.
Mon père les regarda, resta un moment silencieux et dit à ma mère :
- Tu es sûre de savoir qui est la moitié de l’autre ? »
Madame C. fut scandalisée, lui se tut.
Ils partirent en silence.
« Lemmy » redevint « Gaby » pour plusieurs jours…
Je n’ai jamais revu Madame C.
Pourtant mon père était un vrai gentil, je vous l’assure…

Commentaires

Dis donc ce ne serait pas du recyclage?

Écrit par : mab | jeudi, 21 décembre 2017

Pour les Balto, c'est récurrent, sinon, non...

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 21 décembre 2017

Ah ! Merci pour m'avoir attendrie d'abord, puis sourire et enfin permis d'exploser en un franc éclat de rire bien sonore... qui a fait rappliquer mon mari, ravi de quitter sa page de journal aux nouvelles plus sombres les unes que les autres : Nous venons ensemble de prolonger ce rire si bienfaisant !

Écrit par : mimazhan | jeudi, 21 décembre 2017

Il avait un petit côté "Dubout" ton papa !
Fallait oser quand même !!

Écrit par : Sophie | jeudi, 21 décembre 2017

Ah ça, il était gonflé quand on dépassait ce qu'il pouvait supporter...

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 21 décembre 2017

C'était drôle ! C'est drôle ! Tu as de qui tenir !

Écrit par : lakevio | jeudi, 21 décembre 2017

Tu es sûre de savoir qui est la moitié de l’autre 
Waouh, c'était quand même gonflé de dire ça...C'est sûr qu'on m'aurait dit ça que je t'aurais pris la porte séance tenante, en ordonnant à "bichon" de me suivre..
Mon mari est comme ça aussi, gentil, très gentil tant qu'on le laisse tranquille (son père était comme ça aussi, mais plus égoïste que son fils)...Mais, quand on dépasse les bornes, alors là, il peut péter un câble et tout casser. Quand j'étais jeune, il m'arrivait de m'amuser à le pousser à bout, rien que pour voir jusqu'où je pouvais aller. Maintenant, je ne tiens plus la route.
Quand quelqu'un que je n'aime pas trop essaie de s'incruster chez moi, je colle la personne dans les pattes de mon mari.
Tiens, comme quand ma mère appelle souvent parce qu'elle s'ennuie à mort en hiver dans son trou perdu. C'est souvent mon mari qui prend le combiné et qui lui tient la conversation, une conversation vide, indigeste.. C'est bizarre, ça ne le dérange pas. L'est trop gentil le mari en ce moment, ça doit cacher quelque chose...Bizarre, bizarre, comme c'est bizarre.

Écrit par : julie | jeudi, 21 décembre 2017

Mon père aurait été capable de dire la même chose, mais...il n'était pas gentil !!!

Écrit par : Fabie | jeudi, 21 décembre 2017

Il avait bien raison, ton père. Pourquoi se laisser emmerder, surtout chez soi ?

Écrit par : Berthoise | jeudi, 21 décembre 2017

Il était gentil ton père mais il avait une langue pointue dont il n'était pas maitre.

Écrit par : heure-bleue | jeudi, 21 décembre 2017

j'aime quand tu parles de ton père. Si j'avais été invitée en mêmetemps que ce couple je ne crois pas que j'aurais pû me retenir d'éclater de rire !

Écrit par : emiliacelina | jeudi, 21 décembre 2017

J'ai aussi bien ri. Chez nous, c'est ma mère qui avait la langue pointue (et la plume acérée, qui plus est, ça, c'est de famille... Ca se transmet de mère à enfants o;) Je ne me souviens pas qu'on ait fréquenté beaucoup de voisins o;))) Du coup. Cela se transmet peut-être aussi de père en fils (au niveau de l'écriture o;))) C'est savoureux en tout cas. J'espère que vous vous amusez bien avec la noël des enfants, (une photo en père Noël, ce serait drôle quand même !)

Écrit par : Pivoine | vendredi, 22 décembre 2017

Les commentaires sont fermés.