lundi, 13 août 2018
Quand une bouffée d’occis gêne…
On a remonté la rue jusqu’à la place des Abbesses.
Il faisait bon.
Comme toujours nous avons regardé les gens le long du chemin qui allaient calmement comme il sied un dimanche et que l’on traîne dans son quartier.
Nous nous sommes arrêtés dans un café, Heure-Bleue à choisi un « Perrier-rondelle » et moi une bière, ce qui est rare.
Cette bière était délicieuse et fraîche.
Nous avons passé sur cette terrasse un moment délicieux et pendant ce temps là nous avons oublié toutes les mauvaises nouvelles qui nous assaillent depuis quelque temps.
Les gens qui nous manquent régulièrement ne nous ont pas manqué le temps de ce moment passé à converser en regardant les passants.
Heure-Bleue avait affirmé que « Pain-Pain » serait fermé.
« Tu penses bien que ses clients étant partis en vacances, ils ne vont pas ouvrir la semaine du 15 août… »
Ma sorcière rousse à la prévision de plus en plus aléatoire.
Ouaip ! « Pain-Pain » était ouvert !
J’en suis sorti la baguette sous le bras, comme il convient à tout Parisien de souche.
J’ai écouté Heure-Bleue jusqu’au marchand de fruits qui tient commerce près du croisement de la rue Burq.
Nos emplettes faites, nous avons repris notre retour en pente douce vers chez nous.
Un moment, la lumière de mes jours me serre le bras et lâche :
- Minou, si tu avais quelques années de moins, tu avais toutes tes chances avec la nana, là…
- La maigrelette claire, là avec le mec très brun ?
- Je me disais aussi, elle ne t’a pas échappé…
- Oui, ces années de trop, c’est un problème…
Mais le chemin fut agréable, le temps doux.
Enfin… Doux pour moi, trop chaud pour Heure-Bleue.
Un moment, elle m’a dit :
- Je n’ai toujours pas digéré la mort de Mab.
- Moi non plus, ni celle de Süzel.
La lumière de mes jours a soupiré…
- Moi non plus je n’ai pas digéré la mort de ta cousine.
On a secoué la tête pour chasser tous ces mauvais nuages et nous avons continué notre descente vers la maison.
D’autres pensées sont venues, pas très gaies non plus.
Les unes en passant le long du cimetière.
D’autres en passant devant l’hôpital Bretonneau qui, d’hôpital pédiatrique est devenu hôpital gériatrique, autrement dit mouroir de luxe.
On n’y est pas mieux traité qu’ailleurs, seulement pour plus cher.
Contre toute attente, nous étions redevenus plutôt joyeux en arrivant à la maison.
Ça doit être ça, l’optimisme.
13:01 | Commentaires (4)
Commentaires
Ah ? Bretonneau est un hopital gériatrique maintenant ? C'est peut être pour être sûr de garder fidèle sa clientèle, c'est là que j'emmenais mon fils quand il était enfant.
Écrit par : delia | lundi, 13 août 2018
Il y a des absences auxquelles on ne se fait pas, et la gorge se serre rien que d'y penser une seconde.....
Echapper à Bretonneau encore une fois, c'est ça qui a dû vous rendre votre optimisme ...
C'était bien, comme dit Heure-Bleue qui trottine sans souffrir ??
Écrit par : Sophie | lundi, 13 août 2018
Renseignez vous sur Catherine Choupin, romancière... c'est une spécialiste des cimetières...
Bonne semaine :-)
Écrit par : Pivoine | lundi, 13 août 2018
Un bien joli dimanche ...... malgré les pensées de ceux qui vous manquent ...
Écrit par : emiliacelina | lundi, 13 août 2018
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