lundi, 17 septembre 2018
Sonate d'automne...
Ainsi, ce serait « La Nouvelle Ève »...
À traîner le long du boulevard de Clichy, je me suis souvenu de ce cabaret qui s’appelait « Ève » sur la place Pigalle.
Je n’ai jamais su pourquoi, sauf à relancer la fabrication de plaques émaillées, on avait pris l’habitude d’ajouter les prénoms au nom des rues.
La rue Fontaine et la rue Pigalle sont ainsi devenues la rue Pierre Fontaine et la rue Jean-Baptiste Pigalle.
Pourquoi ? Ça restera pour moi un grand mystère…
Je n’ai pas souvenir qu’on se perdît plus dans les rues sans prénom.
À Blanche, j’ai tourné rue Fontaine et l’ai empruntée en rêvassant.
Je suis passé devant « La nouvelle Ève » qui continue à présenter le « French cancan ».
Je me suis alors rappelé alors que danser le « French Cancan » dévoilait à l’origine plus de choses qu’aujourd’hui…
J’ai descendu la rue jusqu’à ce qu’elle change de nom, jusqu’à la place Saint Georges.
Là, il y a un café que je connais depuis des lustres, baptisé sans imagination « À la place Saint Georges ».
J’y suis entré avec l’idée de boire un diabolo fraise.
Et je l’ai vue.
Elle était accoudée à sa table, un pull flamboyant, trop grand pour elle, « dégueulant » des manches et du col, qui couvrait une peau qui m’a semblé terriblement douce.
Elle n’avait rien qui eût pu ou dû me tenter particulièrement seulement voilà.
J’aurais dû me méfier rien qu’à voir la pomme posée à côté d’elle.
Ça a basculé quand le serveur a posé mon verre devant moi.
Je savais bien que cette histoire de pomme allait nous rejouer une pièce connue depuis la nuit des temps.
Elle a levé la tête.
Mon dieu ces yeux !
Et ces mains !
J’en suis resté ébloui.
Il m’est venu l’idée étrange que ses yeux allaient merveilleusement avec ses mains.
J’ai ouvert la bouche, prêt à dire quelque chose, je ne savais encore quoi.
Elle m’a regardé et a mis un doigt devant sa bouche pour m’intimer « chut ! »
Je me suis tenu coi mais je l’ai regardée quand même en me demandant ce qu’elle pouvait penser.
Ce « chut » muet ne cachait pas complètement ses lèvres.
Et quelles lèvres…
J’ai continué à rêvasser en la regardant.
Elle devait lire mes pensées car elle a détourné la tête en souriant légèrement.
Tout était léger chez elle.
C’était une « ablette » légère de partout…
Hélas, c’était une légèreté, celle que je préfère, qui ne va pas vraiment avec « facile à soulever ».
Mais bon, rêver c’est commencer à vivre…
J’ai payé mon diabolo fraise et continué ma rêverie jusqu’en bas de la rue.
Là où la rue Notre Dame de Lorette croise la rue Lamartine et la rue des Martyrs.
Elle avait vraiment des yeux magnifiques, cette fille…
06:55 | Commentaires (15)
Commentaires
Elle e fait " chuuuttt"... et tu obéis ? Je crois que , oui, tu es resté coi devant sa beauté! Etonnant de ta part !
Écrit par : emiliacelina | lundi, 17 septembre 2018
Trés intuitive en effet cette nouvelle Eve. Tu nous fais un joli portrait tout en douceur de cette exquise beauté.
Écrit par : delia | lundi, 17 septembre 2018
Rêver c'est commencer à vivre... C'est beau !
Écrit par : la Mère Castor | lundi, 17 septembre 2018
C'est vrai qu'elle est belle, et tu la décris bien !
Et puis tant mieux si elle n'est pas facile à ... l'histoire ne pourrait qu'en être plus belle.
Écrit par : Fabie | lundi, 17 septembre 2018
Vous n'avez pas pu croquer la pomme ??
Écrit par : Nina | lundi, 17 septembre 2018
J'étais bien certaine que ses yeux, sa peau... et la pomme
feraient la base d'une note, que je trouve à ton image.
Écrit par : Sophie | lundi, 17 septembre 2018
Dès que tu vois des yeux clairs, tu craques.
Écrit par : heure-bleue | lundi, 17 septembre 2018
Oui mais... il ne craque pas en plein ! :-)
Écrit par : Praline | lundi, 17 septembre 2018
Elle t'a dit "chut" car elle savait que tu allais dire un truc qui allait bouleverser sa vie !
Tu es un éternel adolescent, romantique et sensible... des comme on en voit moins quoi ;-)
Écrit par : Praline | lundi, 17 septembre 2018
Brune aux yeux bleus... Les plus jolies ! (pardon à Heure Bleue)
Très jolie note parisienne. je dis "parisienne, car des petites merveilles à couper le souffle ne se trouvent qu'à Paris (dixit LeMaître, sorry !)
Écrit par : lakevio | lundi, 17 septembre 2018
C'est tellement, tellement étrange... Ton texte m'a expédiée quelques années en arrière, au café rue Frochot tu connais peut-être? Je ne buvais pas un diabolo fraise mais un lait fraise.. Il m'avait regardée longuement... Ah, c'est drôle, comme parfois les mots peuvent faire resurgir une certaine ambiance..
Mais bon.
Je n'ai pas les yeux bleus :-)
Écrit par : Ambre | lundi, 17 septembre 2018
Elle t'a fait "chut" et tu n'as pas insisté... puisque la lumière de tes jpurs t'attendais à la maison !
Écrit par : Gwen | lundi, 17 septembre 2018
Alphonse de Lamartine, la rue, s'il vous plaît !
C'est ce qui t'a permis de ne pas te noyer dans le lacs de ses yeux ! ;-)
Écrit par : Joe Krapov | lundi, 17 septembre 2018
Et c'est quoi déjà son 06 ?
Écrit par : alainx | lundi, 17 septembre 2018
de bien beaux yeux, c'est vrai, un moment j'ai cru que tu allais la trouver trop belle pour être honnête, vu le voisinage ;-)
Écrit par : Adrienne | lundi, 17 septembre 2018
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