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lundi, 29 octobre 2018

L'épouvantail.

lakevio.jpg

L épouvantail
Ecrire un Conte, pour enfants ou adultes, intitulé L'épouvantail, en y incluant les dix mots suivants :

épouvantail (évidemment !)
cendre
escargot
tombereaux
pourchassait

fondra
minuscule
vantard
amorce

Sud-africaine

 Il était une fois, un lundi.

Ce lundi là, je regardais la cheminée éteinte et froide.
Je me demandais comment j’allais pouvoir débarrasser ces tombereaux  de cendre quand un minuscule escargot glissa le long d’un chenet.
Je le pris délicatement entre le pouce et l’index et le retournai.
Le gastéropode semblait encore bien vivant et je me demandais comment il avait pu survivre.
Parce que, mine de rien, la braise et l’escargot ne font pas bon ménage...
L’absence de beurre persillé ne change rien à l’affaire.
Le plus vantard des petits-gris ne se remettait pas facilement d’un séjour dans un tas de braise !
J’ai regardé attentivement ce petit escargot. Il était habillé d’une jolie coquille jaune, une de ces coquilles qui sont soulignées d’un trait brun tout du long.
Cette magnifique illustration du « conchoïde de Nicomède » me causait un souci : Comment avait pu survivre la bestiole dans cet enfer ?
Mettez n’importe quel morceau de verre dans un tas de braises, il fondra !
J’ai posé la bestiole sur le pas de la porte, je lui rendais la liberté.
J’ai passé doucement le bout l’index sur le haut de la coquille, comme une petite caresse d’adieu.
C’est là que j’ai senti quelque chose d’étrange, une modification de la sensation du toucher. Alors que j’avais posé l’index sur une surface dure et légèrement striée, ladite surface s’était muée en une surface douce et unie, légèrement veloutée, un peu comme une pêche.
« L’escargot » n’était plus escargot, il grandissait démesurément.
Enfin, démesurément… Il atteignait la taille d’un être humain.
Le… La… La chose m’effrayait ! Je me suis éloigné prudemment tandis que je voyais devant moi un corps parfait. Une jolie femme, aux traits vaguement indiens, me regardait avec une gourmandise dont je ne suis pas sûr qu’il s’agît d’affection.
Je la pensais métisse Sud-africaine car elle se mit à parler un anglais que j’avais déjà entendu au cours de mes pérégrinations.
Elle eut sur moi l’effet d’un épouvantail sur les étourneaux alors je me suis mis à courir tandis qu’elle me pourchassait.
Juste à l’amorce d’un virage qui eût dû me permettre de lui échapper, elle bondit et me fit choir.
Elle referma sur moi ses bras, qu’elle avait fort doux.
Elle me sourit gentiment, approcha sa bouche de mon visage, j’entrouvris les lèvres, attendant un baiser qui promettait d’être inoubliable.
Elle glissa les lèvres vers mon cou. Je sentis le bout de sa langue me chatouiller puis ses lèvres se poser.
Elle ouvrit la bouche, j’étais plein d’espoir quand je sentis ses dents.
Puis il y eut ce gargouillis.
J’eus à peine le temps de penser « M… Une lamie ! La s… ! »

Commentaires

quelle imagination qui m'a tenue en haleine au fil de ta narration très bien construite
Et oui tu as fait un beau sauvetage ...
Était-il venu de bourgogne cet escargot perdu ☻?

Écrit par : Rose63 | lundi, 29 octobre 2018

C'est un conte qui te ressemble bien. ☺

Écrit par : Fabie | lundi, 29 octobre 2018

J'avais bien tout compris et me disais que ce conte te ressemblait à la coquille d'escargot près,
quand tu me sors "une lamie" !!! kézako ??? je me doutais bien que c'était pas des plus agréables comme définition, mais comme tu es "ressuscité" pour écrire, tout va bien (je sais maintenant ce qu'est une lamie)

Écrit par : Sophie | lundi, 29 octobre 2018

Moi aussi : je viens de refermer mon Larousse des familles et maintenant, je sais qu'un mot nouveau est entré dans mon vocabulaire !
Merci Le Goût !

Écrit par : Gwen | lundi, 29 octobre 2018

Un peu comme l'histoire de la pomme d'Adam et Eve, cette rencontre avec l'escargot de ta cheminée qui comme le phénix renait de ses cendres..

Écrit par : delia | lundi, 29 octobre 2018

Tu disais bizarre ?... Là, tu m'as surpassée dans le bizarre ! Chapeau, monsieur ! J'adore ! Lamie n'est pas mon amie !
Bises

Écrit par : lakevio | lundi, 29 octobre 2018

Quelle imagination et quelle chute...Un vrai conte, effrayant au possible quand on voit le sort qui est réservé aux jeunes hommes crédules. Oui, au moins, j'aurais appris ce qu'est une lamie, vraiment pas une créature bien sympathique dans la mythologie grecque.

Écrit par : julie | lundi, 29 octobre 2018

bien joué pour cette version "conte noir", bravo!

Écrit par : Adrienne | lundi, 29 octobre 2018

Brrrr ! un conte cauchemar !! Excellent !

Écrit par : Colette | lundi, 29 octobre 2018

Comment va-t-on pouvoir regarder les femmes désormais ?
Aurais-tu trop fréquenté John-William Waterhouse ?

Écrit par : alainx | lundi, 29 octobre 2018

Quel abattage ! Mon dieu ! Il lui en arrive des choses à ton personnage ..................

Écrit par : Pivoine | lundi, 29 octobre 2018

Et voilà, je me suis toujours méfiée des escargots, trop de bave, c'est louche.

Écrit par : la Mère Castor | lundi, 29 octobre 2018

hé ben ! Tu as fait fort !! Bravo !

Écrit par : ang/col | lundi, 29 octobre 2018

Bon ! maintenant que je sais ce qu'est une lamie, il va falloir placer le mot dans la conversation, car je ne conte plus souvent d'histoires pour endormir ma descendance...
Bravo pour ton imagination... J'ai grandement savouré !

Écrit par : Gwen | lundi, 29 octobre 2018

Kafka, sors de ce corps ! ;-)
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿

Écrit par : celestine | lundi, 29 octobre 2018

oh ! C'est vache cette fin !!!!!!!!! Toi....tu as bouffé du lion aujourd'hui !!!!!!

Écrit par : emiliacelina | lundi, 29 octobre 2018

Tu sais que j'ai eu envie de relire Le Horla, et pourtant Maupassant n'est pas franchement ma tasse de thé ?!

Écrit par : Sophie | mardi, 30 octobre 2018

Lisant les commentaires, je n'ai finalement pas honte de dire que je ne savais pas ce qu'est une lamie :-)
Et voilà ce qu'il arrive aux gourmands !

Écrit par : Praline | mardi, 30 octobre 2018

Les commentaires sont fermés.