mercredi, 05 décembre 2018
L’or gelait quand on l’avait à l’œil…
Bon, c’est mercredi, c’est le jour des gosses, alors ne m’en veuillez pas…
Depuis hier, lectrices chéries, je suis fâché avec un ami.
Nous nous connaissons depuis près de vingt ans.
Plus exactement, nous nous connaissons mal depuis près de vingt ans.
Ça fera vingt ans en 2019 que nous avons commencé à échanger des opinions sur la meilleure façon de croire que ce que diffusent nos haut-parleurs est proche de ce qu’on entend dans une salle de concert.
Le rêve quoi…
J’en ai fait part à Heure-Bleue.
Ça s’est soldé par « C’est pas la première fois ! Pfff… Des gamineries, un bientôt soixante ans, l’autre soixante-dix ans dans un mois… Pfff… »
Mais ça me tracasse, ça m’embête, je n’aime pas être fâché avec un ami.
Les autres, ça me gêne moins, je n’aime pas mais « ça m’en touche qu’une sans faire bouger l’autre » tandis qu’un ami…
Bref, on ne vieillit pas, juste on devient gâteux…
Dans l’après-midi on est allé faire quelques courses au Monop’.
Un moment, on a croisé un homme dans les allées.
Il puait le tabac froid. La lumière de mes jours me l’a dit en tordant vaguement le nez.
J’ai acquiescé intérieurement puis, quand mon nez a fait le tri de ce qu’il venait de sentir, une autre odeur, une « arrière odeur » en sorte, a tiré un fil dans ma mémoire.
Ce type puait le tabac froid mais aussi, une trace de quelque chose d’autre, un « après rasage » que je pensais disparu : « Aqua Velva » !
Je suis sûr que c’était ça. Je me demande si la mémoire olfactive n’est pas la mémoire à plus long terme de nos mémoires diverses.
Ça m’a ramené à une époque où ma mère était très grande et mon père quasiment immense. Ma mère mesurait, si on peut dire « mesurer » de quelqu’un qui toise un mètre cinquante, et mon père un mètre soixante-seize.
Lui revenait un soir du travail, ma mère l’a entendu souffler sur le palier et a ouvert la porte.
Ça devait être un moment genre « Lemmy » car il s’est penché et ils ont échangé un léger baiser sur les lèvres.
D’ailleurs elle a dit « rhouuu Lemmy ! Tu piques ! »
Le lendemain était un dimanche car tout le monde était à la maison et l’humeur semblait au beau fixe.
Mon père est sorti du boyau qui faisait « cuisine-entrée-salle de bains-sans baignoire ni douche » en disant « viens voir, ma poule ! »
Elle s’est approchée, lui la passé la main sur la joue et l’a embrassé en disant « Hmmm c’est doux Lemmy ! Et tu sens bon… »
Ça a dû déraper après car on a entendu « Gaby » mais pour ce que je me rappelle ce fut un bon dimanche.
Un dimanche qui sentait l’ « Aqua Velva »…
Bien plus tard, en 1966, c’est en dansant un slow que j’ai senti cette odeur sur une fille.
Ma vie est ainsi jalonnée d’odeurs, de voix, de sons et de touchers divers…
Celle d’Heure-Bleue d’endroits, d’images diverses.
Chacun ses mémoires…
10:33 | Commentaires (8)
Commentaires
Je sens bien ton billet du jour.
J'ai beaucoup aimé l'Aqua Velva, d'ailleurs, je me demande si ce n'était pas un des premiers "aftershave" ...
Je vais te confier quelque chose : ensuite, ça a été "Pour un homme" de Caron (j'avoue que j'en ai porté un moment) et je ne pourrais même pas dire pourquoi. En tous les cas, ma peau l'aimait bien, parce que j'en retrouvais l'odeur jusqu'au soir ! (et pourtant j'étais parcimonieuse dans l'usage)
Mais je dois dire que j'ai une mémoire de l'image plus que des mots ... J'ai des milliers de photos, et je peux te dire pourquoi je l'ai prise, où je l'ai prise (même si c'était un parc) et s'il faisait seulement soleil ou chaud.
Il y a peu dans un film, j'ai vu deux personnes se promener dans un parc, et j'ai su tt de suite que c'était au parc Monceau, parce qu'il y avait une statue que j'avais en photo !!
Il faut mettre au clair les différents entre amis, mais ça peut être dévastateur. Mais ce qui me blesse le plus, c'est l'indifférence, alors que je pensais le lien solide.
Écrit par : Sophie | mercredi, 05 décembre 2018
Non ! ce n'est pas la première fois, j'ai déjà lu cette phrase :-) bah ça reviendra...
Pour la mémoire olfactive, je suis d'accord, la mienne est bien plus grande et développée que ma mémoire des choses, des lieux etc...
Quant aux parfums et autres eaux de toilette, déodorants... j'en aime certains mais d'autres, beurk. Je n'aime pas les gens qui se parfument trop fortement, surtout quand je vais au resto.
Écrit par : Praline | mercredi, 05 décembre 2018
Mais non le lien n'est pas cassé, il s'est juste distendu et c'est provisoire. Je propose ceci : Profiter des prochaines fêtes pour se souhaiter "Un bon Noel" ou mieux, aller boire un verre znsemble pour s'offrir un nouvelle belle année !...
Écrit par : mimazhan | mercredi, 05 décembre 2018
Lorsque mon père était rasé de frais, il se tournait vers sa femme et ses filles et disait : qui m'étrenne ?... J'étais toujours la première à me jeter à son cou pour l'embrasser et sentir le parfum. Jele reconnaîtrais entre mille mais ce n'était pas Aqua Velva, je crois que c'était Roja...
Chapeau pour ton titre !
Écrit par : lakevio | mercredi, 05 décembre 2018
oui la mémoire olfactive est forte! je me souviens de l'odeur de ma grand-mère mais je ne réussis plus à me rappeler le son de sa voix.
Écrit par : Adrienne | mercredi, 05 décembre 2018
je me rappelle de l'aqua velva !!
Écrit par : ang/col | mercredi, 05 décembre 2018
Mais si ça t'ennuie, pourquoi tu ne fais pas le premier pas pour finir votre chamaillerie ? Tu me fatigues le Goût, tu me fatigues;-)
Écrit par : Imaginer | mercredi, 05 décembre 2018
si tu t'en fiches...ça peut rester dans l'état. Si celà t'ennuie....réfléchis bien à ce que tu ressentirais s'il disparaissait avant que les choses se soient arrangées entre vous. Un truc à avoir des regrets.... a moins que ce soit vraiment grave ou décevant!
L'autre jour mes fils parlaient de l'après-rasge de leur père :"Menneim" je lui en ai racheté!
Ils s'aimaient ton père et ta mère .... c'est très joli ce souvenir!
Écrit par : emiliacelina | mercredi, 05 décembre 2018
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