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mardi, 28 mai 2019

Caprice, c’est fini.

Je suis là, il est tôt et je n’ai pas pris de petit déjeuner.
Il y a déjà au bas mot trois mille personnes faisant la queue.
Oui lectrices chéries, je suis enfin au laboratoire, je suis venu faire faire ces analyses semestrielles.
Celles-ci devant en outre permettre à la nounou qui prend soin de moi au scanner de savoir si elle peut ou non injecter le liquide de contraste.
Ce truc qui fait que vous êtes traversé par une vague de chaleur pendant que la bécane vous découpe en tranches de 0,26 mm d’épaisseur et que vous pissez fluo après.
Ce matin, vue la foule qui attend je pressens que ce scanner ne pourra avoir lieu avant l’an de grâce 2035…
Heureusement, il y a de temps en temps quelques évènements qui occupent le temps, voire le raccourcissent.
J’attendais depuis plus d’une heure quand une dame, charmante et gênée me dit « Monsieur, je n’ai que mes résultats à prendre, vous voulez bien me laisser passer ? Je dois aller travailler… »
Que voulez-vous que je dise, à part « je vous en prie. » ?
Puis, alors que j’étais enfin prêt, après cette attente monstrueuse, à entendre « personne suivante s’il vous plaît ! » qui m’aurait permis de laisser passer la dame puis de prendre la suite au comptoir, un évènement surprenant se produisit.
Une dame me tape sur l’épaule, elle avait un genre… Bref, un genre, entre harengère et la maréchale Lefèbvre.
Elle me dit « excusez moi mais vraiment Monsieur, s’il vous plaît j’ai besoin… » et elle passe.
Je dis « mêêêê » comme la première chèvre venue  et là, la harengère m’assène « vous comprenez, j’ai un coursier qui doit passer. »
Que voulez vous que je répondisse d’autre, malgré mon tracas et le cancer nouveau qui me grignotait j’en étais sûr ?
J’eus assez d’énergie pour lui répondre « Bien sûr, je ne peux faire autrement, c’est bien la première fois que j’entends quelqu’un se soucier d’un coursier, alors vous pensez… »
L’autre dame a été assez gentille pour rire.
Je me suis retourné vers elle.
- Vous savez quoi ?
- Non…
- Maintenant, vous allez avoir mauvaise conscience de passer devant moi, j’en suis sûr…
- C’est vrai, je me sens gênée maintenant…
La dame du comptoir a dit alors « La personne suivante s’il vous plaît ! »
J’ai dit « je vous en prie. »
La dame m’a remercié d’un joli sourire.
Les résultats ?
Tout est bien, hormis cette « insuffisance rénale débutante à modérée », sans changement depuis treize ans.
Le « baby antidépresseur » n’a laissé aucune trace sur les marqueurs hépatiques.
Le reste est « dans le milieu de la tolérance ».
Je n’ai plus qu’à attendre le 3 juillet, date du rendez-vous pour le scanner.
D’ici là, l’attente sera l’occasion pour pourrir les journées d’Heure-Bleue…
Elle me fait une confiance aveugle pour ce genre de chose.