lundi, 17 juin 2019
Vierge météo…
Hier, je suis passé lire Isabelle.
Elle parlait de la rue Labat.
Une rue de mon quartier de quand j’étais petit que j’ai souvent parcourue mais dans des limites très précises.
Avec ma grande sœur qui était bien plus grande que moi mais pas très grande quand même.
Quand on avait traversé le boulevard, on remontait la rue Hermel jusqu’à la rue Ramey.
J’adorais remonter la rue Ramey parce qu’il y avait une boutique avec le panneau magique dont je vous ai déjà parlé, ce panneau fait de milliers de petites pastilles métallisées tenues par des pointes et qui faisait comme une étoffe moirée au moindre souffle de vent.
C’était là où il y a le bonhomme avec des oreilles de lapin qu’était le panneau magique.
C’était magique et je pouvais rester de longues minutes hypnotisé par ce qui me semblait une mer verticale perpétuellement agitée de vaguelettes.
Il y avait des jours où ma grande sœur n’avait pas envie de m’attendre, planté devant la mer verticale, elle tournait avant et m’entraînait et tournait à gauche dès la rue Labat.
Celle dont parle Isabelle.
Je n’aimais pas trop parce que, avant d’atteindre la rue de Clignancourt, il y avait un endroit que je n’aimais pas, une sorte de « pensionnat pour filles mères » et les femmes que je voyais en sortir me faisaient un peu peur.
Ma grande sœur allongeait le pas et nous continuions jusqu’au boulevard Barbès.
On n’avait pas le droit d’aller au-delà parce que « c’était plein d’Arabes et de voyous »…
Mais malgré tout il y avait une boutique dans la rue, juste au coin de boulevard.
Et c’est une des photos d’Isabelle qui m’y a fait penser, la photo des « saintes vierges ».
Dans cette boutique dont je ne sais plus rien aujourd’hui, sauf que quand j’étais petit elle était déjà vieille et servait de bazar, on vendait des « saintes vierges magiques ».
C’était de petites statuettes qui donnaient une idée du temps qu’il ferait, avec une précision toute relative.
Quand la « sainte vierge » avait sa toge bleue, c’est qu’il allait faire beau, rose s’il allait pleuvoir et mauve si le temps était variable.
Ma grande sœur en a acheté une à ma mère.
Ma mère l’a posée sur le « cosy » de la chambre et cette « sainte vierge » devait dire la vérité car je ne l’ai connue que mauve.
C’est mon père qui m’a appris, fort des bulletins de la météo, que « temps variable » ça veut dire :
« On ne sait quel temps il fera mais si on sort il pleuvra… »
Pffiouuu… Tu te rends compte, Isabelle ?
C’est fou ce qu’une photo de statuettes de la Vierge prise rue Labat peut faire marcher les années à l’envers !
Je ne sais pas si ça se fabrique encore mais une chose est sûre, déjà à l’époque je trouvais ça « kitsch »…
09:47 | Commentaires (6)
Commentaires
Voilà un quartier qui m'est familier, ne m'étant jamais intéressée aux saintes vierges, je retrouve dans ton récit plein de souvenirs heureux.
Écrit par : delia | lundi, 17 juin 2019
En Espagne, la queue en ficelle d'un âne en céramique bouge selon le temps !!
Écrit par : Nina | lundi, 17 juin 2019
Les Vierges, je ne sais pas :il y avait les lumineuses ... ou pas.
En Autriche, et je l'ai toujours, un petit chalet en bois doté de deux portes : beau temps, c'est la figurine féminine qui sort, mauvais c'est l'homme ; variable, les deux sont là.
Et en plus, ça fait boîte à musique, c'était magique !!!!
Écrit par : Sophie | lundi, 17 juin 2019
Il n'y avait pas aussi une fille de joie, par hasard ?
Ben oui, celle qui est triste au coin d'la rue Labat ... :-)
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Écrit par : celestine | lundi, 17 juin 2019
il n'y a plus de vierge rose, bleue ou mauve, il y a des petits hommes verts :-)
Écrit par : Adrienne | lundi, 17 juin 2019
Qui est le personnage au dessus... de la porte d'entrée (? ? ?) du magasin... merci !
Écrit par : ab | mardi, 18 juin 2019
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