Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 20 juin 2019

Les Calment ça énerve parfois…

Je sais, Mab, je sais…

mamy doigt d'honneur.jpg

C’est encore Adrienne qui me rappelle quelque chose ce matin.
Adrienne avait, il y a peu, une voisine qu’elle semblait apprécier.
Hélas, la voisine est morte.
La voisine avait perdu la boule et avait été mise dans une maison de retraite.
J’ai donc encore constaté que le proverbe qui dit « On ne change pas les vieilles plantes de pot.» s’avère régulièrement.
Alzheimer ou pas, prendre une vieille personne dans son milieu et la mettre dans un mouroir, c’est la tuer.
Toutes celles que j’ai connues assez vieilles pour y aller n’y ont pas survécu longtemps.
Oui, lectrices chéries, je me suis cantonné à « celles » car «ceux » ne vivent pas assez longtemps statistiquement pour aller y mourir...
Erreur, j’en ai connu un : Mon beau-père.
Il a passé plusieurs années dans un de ces mouroirs, occupé à prendre soin de son voisin de piaule.
Il est tombé en dépression quand ce dernier est mort.
Sinon, je n’ai pu que constater ce fait calamiteux : Ne pas pouvoir s’occuper soi-même de maintenir chez eux les vieux, c’est les condamner à mort.
Ma mère, par exemple, qui contrairement à la voisine d’Adrienne n’était pas « pleine de tact » et dont les aides ménagères n’auraient jamais dit « elle est gentille », n’a pas tenu trois mois dans ce mouroir alors qu’elle avait tenu plus de quarante ans avec mon père.
Ouaip ! Trois mois dans ce mouroir où ma sœur cadette allait la voir quasiment chaque jour.
Une seule semble tenir le coup, Léontine, l’amatrice de champagne, celle qu’on allait voir et qui finissait, de « coupette » en « coupette » avec un sévère coup dans le nez.
Elle est née en 1925 et semble oubliée par le temps.
Elle avait commencé à avoir peur de sortir après qu’on l’eut opérée d’un genou.
Elle avait mal au genou et sortait boire une bière avec son amie ou bien nous l’emmenions au café « siroter un petit demi ».
Rentrée de l’hôpital, ce fut fini, elle s’étiola, tomba et finit à l’hôpital.
Où, vu l’exigüité  du placard où on l’avait collée la fit rechuter.
Sa fille finit par la placer dans une maison de retraite.
J’ai appelé Léontine en avril pour lui souhaiter son anniversaire.
Elle met quelques minutes à me reconnaître mais y parvient toujours.
En fait elle ne perd pas la mémoire, elle est seulement « dure de la feuille »…
Heure-Bleue remarque que Léontine a toujours plus facilement reconnu les hommes que les femmes…
Cela dit, Léontine est la seule vieille plante que je connaisse qu’on a pu changer de pot sans qu’elle meure en quelques mois…

Commentaires

Quelquefois, il devient impossible de garder chez elle une personne défaillante, ne serait-ce que parce que, quand elle a toute sa tête, elle ne s'y sent pas en sécurité et que ça la mine.

Serait-ce que la maison de retraite ressemble à une "fin de vie assistée" ???

Écrit par : Sophie | jeudi, 20 juin 2019

Elle est toujours en vie Léontine ? Je la croyais morte depuis longtemps..D'ailleurs, sa fille ne l'avait-elle pas mise dans une maison de retraite loin de Paris ?
Je me rappelle quand ma grand-mère a été mise en maison de retraite, une maison de retraite isolée au milieu des champs. Donc, pas moyen d'aller faire un tour en ville comme à Vichy, Vichy, où les maisons de retraite fleurissent un peu partout...Comme elle avait détesté ça. En plus, elles étaient à 2 dans une chambre de 10m2. Pauvre grand-mère ! En 2 ans, elle a perdu la tête, enfin ça a accéléré sa maladie...J'avais dit à ma mère "on fera pareil pour toi, tu finiras comme elle dans une maison de retraite"...Mais, heureusement, ma mère a eu l'heureuse idée de mourir avant d'être obligée de quitter son village où elle avait vécu 90 ans..ma belle-mère aussi... Mais, maintenant, je comprends un peu les familles. C'est facile de dire "pourquoi les enfants ne les prennent-ils pas chez eux ?"..Tiens, comme a pensé la conne qui m'avait mis chez moi un commentaire vachard. C'est si facile de juger les autres, de faire des jugements à l'emporte-pièce.

Écrit par : julie | jeudi, 20 juin 2019

On sait bien que dans la plupart des cas, on ne peut pas, faute de place, prendre les parents chez soi et la vie de boulot empêche d'être présent aussi souvent qu'il faudrait.
Il y a juste la constatation que prendre vieux et les mettre dans une maison de retraite loin de chez eux les tue.

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 20 juin 2019

C'était l'angoisse de mes beaux parents que un jour nous les mettions dans une maison comme disait ma belle mère ! On a eu la chance de pouvoir les soutenir chez eux jusqu'à leur mort...Je crois qu'en effet rempoter ces plantes là ne fonctionnent pas !

Écrit par : manoudanslaforet | jeudi, 20 juin 2019

C'est cornélien...dans mon cas, si je prends ma mère chez moi, c'est moi qui meurs au bout de six mois, empoisonnée par sa négativité...Elle est infernale, j'ai pas le courage. Je sais, c'est lâche sans doute...
Je fais ce que je peux. :-(
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆

Écrit par : celestine | jeudi, 20 juin 2019

Wouha ! c'est pas drôle tout ça. Je crois que nous mourrons tous un jour pas forcément comme on voudra. Les maisons de retraite manquent cruellement de moyens, ne serait ce pas à ça que seraient dus les mauvais traitements ? Si on y meurent rapidement quand on y échoue, ne serait ce pas aussi, parce qu'on est usé ? et qu'on serait mort tout aussi vite ailleurs ? Si on est obligé de se résoudre à caser nos vieux dans ce genre d'endroit, ne serait ce pas non plus parce que nos vies qui ne sont pas pavées de roses ne nous permettent guère de faire autrement ? Nous sommes des générations charnières, nous sommes celle qui a vu passer d'une époque où 3 voir 4 générations vivaient sous le même toit à celle où nous sommes tous devenus des exilés de quelque part, familles aux liens distendus, voir parfois inéxistants. De quoi reconsidérer bien des choses. Devons nous sans arrêt culpabiliser ? Encore plus nous laisser culpabiliser par d'autres qui comme nous ne font que comme ils peuvent le moment venu ? J'ai bien envie de répondre que non. Comme disaient les vieux justement :" chacun voit midi à sa porte et fait comme il l'entend".

Écrit par : delia | jeudi, 20 juin 2019

l'idéal c'est de maintenir les vieux chez eux le plus longtemps possible. Mon vieux voisin, veuf à présent, près de 90 ans, vit seul dans sa ferme,fait son jardin même s'il a du mal à se baisser. Sa fille habite à 300 km de là, elle vient tous les 15 jours.

Écrit par : ang/col | jeudi, 20 juin 2019

prendre mes grands-parents sous mon toit, ça a été un bonheur! mais comme dit Célestine, cohabiter avec ma mère, ce serait moi qui mourrais la première ;-)

Écrit par : Adrienne | jeudi, 20 juin 2019

Chère Léontine...ça lui fait quel âge ? J'espère qu'elle peut toujours boire son champagne, et si elle est toujours envie c'est que la pension est bonne, donc très chère...car on connait les HEPAD si on veut mourir on peut y aller directement! Dans les temps anciens, les parents gardaient leurs parent et les enfant gardaient les parents jusqu'au bout,mais ce n'est plus d'actualité.
C'est pour cela que j'admire beaucoup mon titi qui n'a jamais voulu placer son père et qui s'en occupe bien...des enfants comme ça c'est très rare.
j'espère que votre fils vous prendra chez lui...vous louerez une grande maison et personne ne sera seul...bon c'est sur pas à Paris...lol...y en a pas! bisous...

Écrit par : Charlotte17 | jeudi, 20 juin 2019

Pour répondre à toutes, je pense que ang/col a raison : Que les gens puissent rester chez eux, voire y mourir si possible sereinement.
C'est ce que j'ai souhaité pour ma mère, hélas d'autres ne voyaient pas les choses comme ça.

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 20 juin 2019

Ah! Oui! Leontine !!! Toujours en vie ..... et vous ..toujours fideles qui ne l'oubliez pas . J'ai dit aux enfants si je n' ai plus ma tète mettez moi où vous voudrez....mais sinon debrouillez vous pour me laisser chez moi le plus longtemps possible. ! Parce que j'ai vu comme c'est triste avec ma belle mère. J allais la chercher le week end (j'avais ma mere à demeure) et elle lui disait : tu as de la chance! J'ai du arreter de la prendre quand sa tete a capitulé et qu'elle a eu la terreur de la voiture. C'EST MOCHE DE VIEILLIR......

Écrit par : Emiliacelina | jeudi, 20 juin 2019

Mourir sereinement, comme tu y vas ! comme si on mourait tranquillou... ça peut arriver mais c'est sûrement rare. Le maintien à domicile a ses limites, malgré tous les services existants pour ce faire. Ma belle-maman bénéficiait de tous ces services, en plus on habitait à deux pas de chez elle et on assurait tout ce que l'on pouvait... sauf la prendre avec, on serait morts avant elle ou on aurait divorcé... Elle a pu rester chez elle jusqu'au moment où elle se levait au beau milieu de la nuit et venait sonner à notre porte, prétendant qu'il était l'heure de manger... Elle faisait cuire des graines de fleurs disant que c'était du riz... etc etc...
Je pense qu'il faut arrêter de cracher sur les EHPAD, certains personnels n'ont peut-être pas la vocation de s'occuper des personnes âgées... d'aimer tout simplement. Mais beaucoup ont un réel dévouement envers ce public pas facile à gérer. Egalement ils font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'on leur donne.

Écrit par : Praline | vendredi, 21 juin 2019

Il y a d'autres solutions. Qui sont une variante de jadis et naguère. Le logement trans générationnel. Mais je ne sais pas trop comment on y arrive. Mon fils disait toujours que statistiquement, on compte une moyenne de deux ans de vie après l'entrée en MRS. C'est mon frère qui avait choisi celle de mon père... il y a vécu un peu moins de deux ans. Mais le personnel était nombreux (étranger en majorité), et dévoué.

Écrit par : Pivoine | samedi, 22 juin 2019

Les commentaires sont fermés.