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mercredi, 13 novembre 2019

Ballade de la balade…

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Ce matin, j’ai lu la promenade de Célestine.
Elle y parle de forêt, de feuilles et de novembre.
Je n’y vois pas du tout la même chose car ce qui me saute à la mémoire, ce n’est pas novembre à Paris avec Heure-Bleue.
Non. Ce qui me saute à la mémoire c’est décembre dans la forêt de Montargis avec ma grande sœur.
Ma grande sœur s’appelle Anne et j’ai toujours trouvé que c’était un beau prénom.
Anne, ma sœur Anne…
Grâce à Célestine j’arpente de nouveau la forêt de Montargis, j’erre entre les arbres à la recherche de houx, dans les feuilles mortes jusqu’à mi-mollet.
Il y avait encore du houx, le vrai, celui à grandes feuilles déchiquetées et piquantes et à boules rouges, de ce rouge vermillon qui troue les yeux quand la lumière tombe dessus.
Oui lectrices chéries, du vrai houx, pas celui que j’ai vu plus tard ailleurs, à petites feuilles « normales » mais piquantes de l’extrémité.
Et ce que je me rappelle très bien aussi, c’est qu’il n’était pas rare au point que la cueillette en fût interdite.
On avait le droit de le cueillir.
À dire vrai, c’était une épreuve que cueillir ce houx, nous n’avions pas le droit d’avoir un couteau car nous étions trop jeunes et nous n’en avions pas car l’époque n’était pas à désobéir ouvertement aux parents.
Alors, ma sœur Anne et moi nous piquions les doigts pour en ramener au moins deux branches chez la grand’mère.
Il me faut aussi avouer que j’aimais bien que ma grande sœur me tienne la main car j’étais petit et la nuit tombe tôt en décembre.
Bref, je n’étais pas rassuré et si elle n’avait pas été là, me tenant la main et ne la lâchant que pour ramasser une feuille qu’elle trouvait jolie, je crois que je me serais enfui jusqu’à la route.
Mais elle était là, ma grande sœur.
En vrai, en entier et c’est écrit sur sa carte d’identité, la vieille, celle en cartonnette jaune, ma grande sœur s’appelle « Anne, Colette, Marie, Florence ».
C’est beau, non ?
Aujourd’hui ma grande sœur est beaucoup plus petite que moi, elle m’arrive tout juste à l’épaule et habite trop loin de la forêt de Montargis.
Alors nous n’irons plus cueillir du houx.
D’ailleurs elle a du mal à marcher et il est maintenant interdit d’en cueillir.
Je ne suis pas sûr qu’il en reste…
Nous allions encore y chercher du bois, Heure-Bleue et moi quand l’Ours était petit.
Cette forêt a rétréci à moins que ce ne soit moi qui aie grandi…
À l’automne elle sentait le pin et bien d’autres essences.
Elle sentait le bonheur et je ne le savais pas.

Commentaires

Ton billet m'émeut. Beaucoup.

Écrit par : Berthoise | mercredi, 13 novembre 2019

Le goût du bonheur à ceci de mystérieux, c'est qu'on ne sait pas qu'il est là, on le cherche partout ailleurs. Ne le trouvant pas, c'est alors qu'on l’aperçoit, mais lui s'en va déjà.

Écrit par : delia | mercredi, 13 novembre 2019

Oh oui, que les forêts sont belles en automne avec leur profusion de couleurs chaudes ! Et comme elles sont généreuses : châtaignes, cèpes et autres champignons odorants, jolies pommes de pin que l'on ramasse pour faire des décors de table à Noël, bouquets de feuilles et de fougères mordorées. Et du houx. Il ne manque pas ici et l'on en cueille autant que l'on veut. Ah, mes bois, mes sentiers, mes clairières, c'est en cette saison que je vous aime encore davantage.

Écrit par : Yvanne | mercredi, 13 novembre 2019

il n'y a qu'en hiver que la forêt est moins belle. Je n'ai qu'à parcourir 30 mêtres et je suis dans la forêt.

Écrit par : ang/col | mercredi, 13 novembre 2019

C'est vrai, le bonheur, on le le sait qu'après..

Écrit par : Ambre | mercredi, 13 novembre 2019

Merveilleux et tendres souvenirs de jeunesse ! J’ai de la chance j’habite la forêt ! Ce matin mon mari y ramassait des pommes de pin pour allumer le feu, un monsieur inconnu s’est arrêté près de lui, ils ont conversé à bâton rompu et le promeneur lui a proposé d’acheter notre maison... il faudra qu’il attende ... un certain temps ... j’espère !

Écrit par : Francelyne | mercredi, 13 novembre 2019

Je ne vois pas trop de forêt vers Royan, je suis un peu perdue.

Écrit par : Anita | jeudi, 14 novembre 2019

@ Anita : La forêt de la coubre de St Palais, la Palmyre et Ronce les bains ...

Écrit par : Francelyne | jeudi, 14 novembre 2019

Merci ! Mais oui, bien sûr.

Écrit par : Anita | vendredi, 15 novembre 2019

oui "Anne, ma sœur Anne", c'est bien d'avoir quelqu'un comme ça dans sa vie

Écrit par : Adrienne | mercredi, 13 novembre 2019

Quel joli et tendre billet, à mettre en exergue dans tes souvenirs du temps qu'une main tenue fermement te réconfortait.

Qui me redonnera l'odeur du sapin qui vient d'être arraché à la sapinière communale et y retournera sa mission de Noël accomplie. Jamais je ne l'ai retrouvée pas plus que l'odeur de la cuisine de ma mère chauffée au feu de bois.

Bizarre quand même qu'en fermant les yeux on retrouve des odeurs.

Écrit par : Sophie | mercredi, 13 novembre 2019

Du houx on en a dans le jardin en Lorraine. La prochaine fois qu'on y va je t'en ramène (et il a des piquants celui-là ! je te montre chez moi...)
Joli souvenir avec ta sœur, même si maintenant, de "grande" elle est devenue "petite"...

Écrit par : Isabelle Z | mercredi, 13 novembre 2019

C'est Beau et touchant ton évocation.
Souvent tu t'efforces de te distancier… ça ne marche pas à tous les coups !

Écrit par : alainx | jeudi, 14 novembre 2019

ton billet est émouvant tu sais...

Écrit par : Coumarine | jeudi, 14 novembre 2019

Mes souvenirs de forêts sont en Sologne, lorsque nous y sommes allés en 2005, ce sont les odeurs qui m'ont "émue".

Écrit par : Fabie | jeudi, 14 novembre 2019

Ce sont de bien beaux souvenirs... elle a de très beaux prénoms je ne vais pas dire le contraire :-)

Dans les bois, mon frère faisait des jardins japonais. Parfois on ramenait des champignons qu'on transformait en étranges mixtures... mon frère avait un herbier et chipotait avec son microscope...

Écrit par : Pivoine | vendredi, 15 novembre 2019

Les commentaires sont fermés.