samedi, 25 juillet 2020
Une journée quelconque…
Hier matin, j’écoutais France Inter, comme chaque matin.
Intéressé par le sujet, j’ai écouté plus attentivement que d’ordinaire.
Un instant, je me suis demandé si dans la nuit un évènement astrophysique inattendu et inconnu n’avait pas ramené le monde à la fin des années soixante.
J’écoutais, surpris, un homme et deux femmes parler de l’état dramatique de l’état libanais.
Après quelques minutes, la raison de ma surprise m’apparut clairement.
Le respect de la concordance des temps, la concision de phrases bien construites, avec le mot juste, compréhensible par tous, sans le verbiage qui bourre la phrase de mots pour faire oublier le vide de la pensée, la pratique délicate de la liaison.
Ces deux femmes et cet homme, Libanais tous trois, parlaient un français que j’eus aimé entendre de la gent qui nous gouverne ou nous informe.
Manifestement, il vaut mieux apprendre le français chez les Jésuites à Beyrouth qu’à l’ENA ou HEC à Paris…
À les écouter je me suis rappelé mon prof de lettres préféré, celui qui nous jetait pour nous faire honte en cas de phrase mal tournée « Pfff… Quelle horreur… Continuez comme ça, vous finirez journaliste… »
Il en avait après les journalistes « Ces gens qui pensent écrire » et ne supportait un chroniqueur que s’il avait la trempe de François Mauriac.
Il lui fallait d’un chroniqueur qu’il écrivît si possible au Figaro, et fût récompensé pour le moins par un prix Nobel de littérature.
Ce n’est que bien plus tard que je me suis demandé si sa femme ne s’était pas enfuie avec un journaliste.
Bref, la suite des informations est arrivée et j’ai fait autre chose, agacé par la nouvelle que la mauvaise habitude se répand de remplacer le jury populaire des cours d’assises par les jurys populistes de tribunaux populaires qui souhaitent pendre sans jugement sur soupçon mal étayé et qui trouvent comme excuse « ce n’est pas une position juridique mais de la politique ».
Ça rappelle furieusement 1793 ou Staline où soupçon et rumeur valaient preuve…
Le sort nous préserve de voir un jour arriver au pouvoir ces « justiciers » qui feront passer Lavrenti Béria et Robespierre pour d’aimables farceurs.
Nous avons quand même fini par sortir faire quelques courses.
Le coronavirus a un effet « calmant » sur les rues.
Paris semble avoir reculé dans le temps avec le Covid-19.
Pas de touristes pressés de tout voir en une journée, des rues sans foule, les bistrots avec des terrasses, pas de files d'autocars de touristes qui bouchent les avenues.
Même le ciel reste bleu, exempt de ces traînées blanches laissées par les réacteurs qui rendent le ciel perpétuellement strié de faux nuages.
J’ai l’impression de revivre dans le Paris des « sixties » mais dont les gens qui étaient persuadés que leurs enfants vivraient mieux qu’eux ont été remplacés par des gens qui font la gueule parce qu’ils ont peur de ne plus avoir de boulot...
Néanmoins, une autre chose m’a frappé : Ils semblent aussi moins pressés.
Comme s’ils s’étaient soudain aperçu que courir sans cesse ne leur profitait pas mais ne profitait qu’à ceux qui les font courir.
08:58 | Commentaires (15)
Commentaires
Ceux qui nous gouvernent sont programmés pour nous enfumer, le reste leur importe peu.
Le prof qui s'est fait piquer sa femme par un journaliste, cela me fait rire :)
Écrit par : Fabie | samedi, 25 juillet 2020
J'ai une amie ousbek (ousbèque ?) qui est vrenue deux fois en séjour chez moi et avec laquelle je continue de communiquer. Elle a été professeur de français, et elle le parle et l'écrit comme je ne connais personne d'autre capable de le faire, sauf peut-être à l'Académie Française... J'ai parfois honte d'entendre autant à la radio qu'à la TV parler des grns dont c'est le métier faire des "cuirs" !
Je ne parle même pas des bacheliers "littéraires" qui ne sarent plus écrire sans fautes d'accord ou de simple orthographe ...
Pire encore peut-être chez les garçons que dans la gentE féminine... qui pallie mieux AUX difficultés de notre belle langue française
Écrit par : Gwen | samedi, 25 juillet 2020
Covid-19.... nom féminin;-)
Comme quoi, tout le monde peut faire une légère erreur....
Écrit par : Imaginer | samedi, 25 juillet 2020
" la gentE féminine... qui pallie mieux AUX difficultés"
Ah... Toi aussi ça t'arrache une oreille d'entendre choses comme ça sortir de ta radio.
Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 25 juillet 2020
Constat identique chez nous. Il arrive au Maître d'écouter des conférences sur des micro-radios juste pour entendre du "bon" français. Souvent, les conférenciers sont de la génération... précédent la nôtre !!!
Écrit par : lakevio | samedi, 25 juillet 2020
et même, quand on n'est pas un 'locuteur natif', le 'vrai Français' se moquera de vous, croyant que vous faites une faute, alors que simplement vous utilisez un mot dans un sens qu'il ne connaît pas
Écrit par : Adrienne | samedi, 25 juillet 2020
Continuez comme ça, vous finirez journaliste…
Comme ce prof y allait fort...Ce n'est pas donné à tout le monde de parler un français parfait. D'abord, comme dit Adrienne, celui qui parle trop bien se fait charrier. La preuve, même mon mari n'aime pas quand j'emploie des mots qu'il ne connait pas, là il me dit "ça veut dire quoi ce mot nouveau d'un air méprisant ?"...Pourtant, dieu sait que je ne suis pas née de la cuisse de Jupiter.
Je hais les jurés populistes...Avec eux, la guillotine devrait revenir, avec eux, la moitié de la population serait condamnée à perpette. Si tu ne penses pas comme eux, tu es automatique "avarié"....Me font peur ces jurés populistes des réseaux sociaux, comme me fait peur aussi remarque, certains membres de la magistrature, un peu trop partiale à mon goût. Son mur des cons, je ne l'ai jamais digéré...Je n'ai plus confiance en eux. D'ailleurs, avec mon PV injustement donné, même si ce n'est qu'un petit cas, imagine les conséquences si notre voiture avait renversé quelqu'un, avait été vue aux abords d'une centrale nucléaire qui aurait sauté... Va donc te défendre quand t'as pas Maître Dupond Moretti pour te défendre. Ah, c'est vrai, maintenant, il est le patron de toute l'armada judiciaire. Qu'en ressortira t-il ?
Écrit par : julie | samedi, 25 juillet 2020
On écorche tous la langue à un moment ou un autre.
Ce qui me choque, c'est d'entendre des gens dont c'est le métier de parler et écrire le faire aussi mal, aussi souvent et faire des fautes qui feraient honte à leurs profs de primaire.
Si ceux qui conçoivent des avions, le faisaient de cette façon, ça tomberait comme à Gravelotte !
Si j'avais fait mon boulot comme ça, j'aurais passé plus de temps à Pôle Emploi qu'au boulot !
Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 25 juillet 2020
il doit quand même y avoir des touristes car je voulais profiter de leur prétendue absence pour emmener chachounette à la tour Eiffel, c'est complet !
Écrit par : ang/col | dimanche, 26 juillet 2020
Pourtant lanabc y est allée sans problème.
Apparemment, depuis les dernières restrictions d'accès aux endroits recevant du public, il faut réservé pour aller dans les musées et autres endroits courus comme la tour Eiffel.
De fait, les touristes sont surtout des Français qui visitent chez eux au lieux de courir les plages à cocotiers...
Les touristes étrangers, eux, ne sont pas là, on se balade régulièrement dans le coin des grands magasins et à Montmartre ou l'Opéra et on le constate..
Écrit par : le-gout-des-autres | dimanche, 26 juillet 2020
J'ai repensé aussi à une de mes visites parisiennes tiens.
Hum, le ou la Covid (dommage, je préfère au masculin...) ne donne pas envie de se balader... ça sonne un peu comme la fin de la récréation
..
Écrit par : Pivoine | mardi, 28 juillet 2020
Au fait, QUI a décidé que Covid 19 serait féminin ?
Venu de l'anglais donc neutre, ce nom signifie COronaVIrus Disease et 19 pour 2019...
Pour une fois qu'on fait passer le féminin avant le masculin...
Écrit par : Gwen | mardi, 28 juillet 2020
Gwen, l'académie tranche pour le féminin à cause de disease... si ça avait été morbus, en latin, c'aurait été au masculin
Maintenant, je trouve ça franchement tiré par les cheveux... la Covid, bof bof...
Écrit par : Pivoine | mardi, 28 juillet 2020
Je me suis fait la même réflexion
Concordance des temps, un vocabulaire précis et riche
J ai eu ce bonheur aussi au Mali avec en plus des termes savoureux et imagés, comme être** enceinte***
Écrit par : Martine | mardi, 28 juillet 2020
Qui a décidé que Covid 19 serait féminin ? Venu d'Angleterre, ce mot neutre est issu de COronaVIrus Disease 2019. L'Académie Française qui, en principe, sait de quoi elle parle a tranché : COVID 19 est donc la maladie causée par le coronavirus.
Pour une fois que le féminin l'emporte grammaticalement sur le masculin... tu avoueras que ce n'est pas de chance !
Écrit par : Gwen | mardi, 28 juillet 2020
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