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dimanche, 29 novembre 2020

Oracle de Washington.

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Ce matin, j’écoutais France Inter.
Une chronique m’a accroché l’entendement qui semblait ce matin fonctionner normalement.
Un Monsieur ce matin, à 8H55 expliquait à Éric Delvaux et aux auditeurs comment les États Unis d’Amérique expérimentaient la voyance, donc les voyants, pour leur aptitude supposée à voir l’avenir et lire à distance les pensées de l’ennemi que cette puissance allait incessamment croiser.
Cette expérimentation serait due à la fragilité soudaine de cette puissante armée qui serait dans la mouise en cas de brouillage des ondes et de bug des télécommunications.
Cette chronique m’a remis en mémoire cette vieille histoire grecque ressassée pendant les cours de latin.
Et il ne s’agit pas, bien qu’elle eût été bienvenue, cette histoire de « Colosse aux pieds d’argile »…
À mon sens, la bluette sur « l’Oracle de Delphes » résume bien la situation.
Cette histoire décrit le sort des chefs d’état coincés entre l’intérêt du pays et le nécessaire moral de la jeunesse dudit pays quand il s’agit de l’envoyer au « casse-pipe » obligés de s’en remettre à des charlatans.
Du moins de changer de type de charlatan.
Je crois vous avoir parlé de cette locution censément latine que je soupçonne écrite par divers représentants du clergé pour asseoir leur influence.  
Cette histoire porte sur un détail de cette réponse supposée de l’oracle de Delphes « ibis redibis non morieris in bello ».
Alors voilà, les Grecs, selon ce que rapportent les Romains, faisaient souvent la guerre et à l’époque déjà, on avait de bonnes chances de n’en pas revenir.
Comme il n’était question de se faire réformer pour y échapper, on tentait d’obtenir une info en s’en remettant aux dieux.
Comme ces derniers ne nous causent pas, il faut des intermédiaires.
Le bidasse grec se précipitait donc à Delphes et demandait à la Pythie de lui dire si ça se passerait bien ou non.
Hélas, cette Pythie de Delphes donnait des avis auxquels il manquait toujours le petit quelque chose qui les aurait rendus clairs.
D’où l’utilité du prêtre.
Ce préposé à la traduction de la pensée de la voyante était un peu vénal, susceptible et surtout jaloux de son pouvoir.
Du coup, il fallait y aller mollo.
Un peu comme à la préfecture quand on veut un papier.
Surtout ne pas gueuler après le guichetier.
Idem donc pour le guichetier de la Pythie, aujourd’hui soldat envoyé au front.
Le guichetier tend l’oreille, écoute la voix hyper ténue de la Pythie puis transcrit ce qu’il a compris en un petit message et le tend au bidasse.
C’est là que ça se joue.
Si tu as été généreux, et en plus obséquieux envers lui, le prêtre a écrit :
- « ibis redibis, non morieris in bello » avec la virgule avant le « non »
Ça, c’est le bon plan, ça donne :
- « Tu iras, tu reviendras, tu ne mourras pas à la guerre. »
En revanche, si tu l’as bousculé ou si ta tête ne lui revient pas, il écrira :
- « ibis redibis non, morieris in bello » avec la virgule après le « non » et ça c’est un mauvais plan :
- Tu iras, tu ne reviendras pas, tu mourras à la guerre. »
En réalité, cette affaire est un peu une arnaque de prélat car en latin, les mots ne sont pas séparés les uns des autres, il n’y avait que des lettres capitales, les mots étaient jointifs et on les séparait à la lecture grâce à leur désinence. Il n’y avait pas de ponctuation.
Bref, la Pythie causait mais n’écrivait ni n’agissait…
Elle servait surtout à nourrir son clergé.