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mercredi, 20 janvier 2021

Promenade

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Vous savez quoi ?
Aujourd’hui je vais rêver une longue promenade que je pense vous faire partager avant d’en faire une courte le long du boulevard des Batignolles jusqu’à Villiers pour aller au Monop’ préféré de la lumière de mes jours.
En attendant je  m’en vais aller jusqu’à la rue Caulaincourt, passer au-dessus du cimetière de Montmartre mais, arrivé place de Clichy, je ne prendrai pas le boulevard de Clichy, celui qui mène à Blanche, Pigalle puis Anvers.
Non, je descendrai la rue de Douai, je vérifierai si ce marchand d’instruments de musique est toujours là.
Je ne l’ai pas vu depuis longtemps, il vendait des amplis de guitare « Orange ».
Il y a encore de nombreuses boutiques qui vendent des instruments mais pas le « Mellotron » qu’essayait Jacques Dutronc dans cette boutique quand je l’y ai croisé  à la fin des années 60.
Je continuerai à descendre jusqu’à la rue Pigalle et avancerai jusqu’à la rue Condorcet.
Je continuerai lentement, flânant jusqu’à la rue Pierre Sémard mais je m’arrêterai un instant au croisement de la rue de Rochechouart.
Je sais que là, il y a une petite place où un bistrot qui a changé de nom s’appelle aujourd’hui « Jolis Mômes ».
Je connais bien ce bistrot, et depuis longtemps, je sais qu’il a rapetissé parce que le coin de la rue a cédé la place à une agence immobilière.
Je continuerai ainsi à flâner jusqu’à la rue Pierre Sémard et je la descendrai.
J’en profiterai pour voir ce qu’est devenue cette boutique d’appareils dits « Haute Fidélité » où pour la première fois de ma vie j’ai entendu des enceintes Altec, c’était extraordinaire.
Après être passé sous la rue de Bellefond, car c’est ainsi à Paris, il y a quelques rues qui passent sous d’autres rues, je longerai le square Montholon jusqu’à la rue Lafayette.
Là, j’hésiterai un instant car je ne sais pas si j’ai envie de m’arrêter au square Montholon ou si je préfère le petit jardin plus haut, place Frantz Liszt, au bout de la rue d’Hauteville.
Finalement, après quelque hésitation, j’irais jusque là-bas, c’est le jardin de l’église Saint Vincent de Paul.
Comme c’est un rêve de promenade, il fera beau, un beau temps de printemps.
J’entrerai dans le jardin après avoir monté ces marches que j’ai gravies mille fois et je m’assiérai sur un banc.
Comme il fera beau – rappelez-vous, je rêve ma promenade- je suis sûr que je retrouverai cette sensation délicieuse, assis sur le banc, abrité du soleil par des frondaisons largement trouées.
Quasiment avachi comme un ado, les yeux mi-clos, regardant le bleu du ciel.
Je m’y vois déjà, assis sur ce banc, les jambes allongées, les talons dans le sable de l’allée alors que le trou dans le feuillage me laisse voir le bleu du ciel et qu’un nuage arrive.
Je ferme les yeux et j’attends.
Le nuage passe et l’air frais me balaie légèrement, soulevant un vague frisson chez le frileux que je suis.
Puis, quand le nuage disparaît, une vaguelette d’air tiède vient me caresser le visage, un peu comme une main douce.
C’est super.
Enfin j’aime.
C’est vraiment une chouette promenade, vous ne trouvez pas ?
Quand notre sortie de prison sera prononcée, je la ferai, c’est sûr.
Enfin, si la réclusion générale prend fin un jour…