Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 11 octobre 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°100

devoir de Lakevio du Goût_100.jpg

Mais où va-telle ?
Pourquoi ?
N’aurait-elle pas pu choisir un autre moment ?
Mais pourquoi diable semble-t-elle si pressée ?
D’ici lundi vous aurez sans doute eu une idée.
Et peut-être en aurais-je eu une…


Mais qu’est-ce que j’ai dit ?
On était bien, là.
« Tranquilles comme Baptiste » comme on dit.
On avait trouvé un banc à l’abri de la pluie sous les arbres du Luxembourg.
On n’était pas loin du kiosque et elle me tenait la main.
J’aimais bien qu’elle me tienne la main pendant qu’elle me disait ce qu’elle avait fait de sa journée.
Je l’écoutais, j’aimais sa voix douce, un peu comme celle d’une contralto qui aurait petit à petit glissé vers une voix de mezzo-soprano.
Je dirais même que sa voix avait quelque chose d’excitant, du moins correspondant à ma sensibilité.
Je l’écoutais donc avec attention, charmé, tandis qu’elle me contait sa journée.
Une journée apparemment simple, occupée à trier des cartes postales anciennes.
Je l’imaginais, attentive, tenant d’une main indécise une carte postale de Paris décrivant un carrefour des années 1900.
À l’écouter je ne voyais pas le temps passer.
J’ai regardé ma montre.
Je me suis dit « Déjà ? »
Je me suis tourné vers elle et l’ai embrassée.
Un peu essoufflée elle m’a dit « Pfiouu… Mon chéri ! J’en suis étourdie ! Que me vaut le plaisir de ce baiser passionné ? »
J’ai répondu trop vite « Ben… Faut que j’y aille ! »
Triste elle m’a demandé « Mais pourquoi ? »
Et comme une andouille, sans réfléchir j’ai dit « Ah ? Je ne t’avais pas dit que j’étais marié ? »
Et là, alors qu’à nos âges elle aurait dû réfléchir un peu, elle s’est levée et est partie d’un pas décidé.
Allez donc savoir pourquoi.
Ah les femmes, je vous jure… Savent jamais ce qu’elles veulent…