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mardi, 01 mars 2022

Ces cas m’isolent de force...

Un grand merci à celui qui a pris cette photo et l’a diffusée, elle illustre parfaitement mon propos...

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Lectrices chéries, comme j’ai déjà longuement tartiné sur la première partie de ma vie et que je vous parle volontiers de la dernière quasiment chaque jour, je ne vais pas me lancer dans autre chose qu’un bref résumé ce matin.
Et juste à titre de discipline épistolaire.
De ma naissance à la maternelle, je n’ai pas de souvenir marquant, sauf quelques scènes dont, en cas de doute, je parle à ma grande sœur afin que, comme archiviste de la famille, elle en précise les détails.
Il en ressort que, de la maternelle à la « grande école » je fus heureux des deux plus belles découvertes que je fis alors : les yeux bleus de Malika et la gentillesse de Mme Comprade.
Puis, de l’entrée à la grande école, je n’ai souvenir que de bagarres et d’un maître trop doux pour qu’un peu d’ordre régnât dans la classe.
Le résultat fut que dès la fin des vacances de Noël, je fus parachuté chez des dingues.
Ce fut une des périodes les plus malheureuses de ma vie.
Je suis resté quatre ans chez ces fondus.
J’en revins en possédant sur le bout du doigt l’art de l’argumentation spécieuse qui me servit tant par la suite, celui de garder le silence quand besoin est et cette tournure d’esprit qui conduit à se dire « la prochaine fois » plutôt que « si j’avais su » quand quelque chose tourne mal…
En regardant derrière moi, je constate que, hormis ces quatre ans, j’ai été plutôt heureux.
Après cet intermède carcéral, je mis donc à profit ma nature curieuse à ne manquer aucune des bêtises qui se présentèrent.
J’y ai laissé quelques pièces qui du coup méritèrent vraiment leur nom de « pièces détachées ».
Puis j’ai croisé Heure-Bleue un jour.
Louise de Vilmorin qui était dotée d’un l’esprit aussi léger que la jambe et elle eut bien raison avait dit « Le bonheur n’est pas tant une question de fortune qu'une disposition de l’âme ».
J’étais d’accord.
Heure-Bleue aussi.
Par chance, mon travail et le sien nous tinrent suffisamment éloignés pour que la lassitude n’arrivât pas.
Nous eûmes des orages.
Mais après la pluie le beau temps était là.
Aujourd’hui il fait plus souvent beau.
D’ailleurs, j’aurais apprécié ce matin de me réveiller à son côté.
Hélas j’ai dormi sur la banquette pour cause de Merveille.
Oui, nous avons Merveille à la maison pour quelques jours !
Elle s’est assise sur le canapé, en a tâté le matelas avec soin et a décrété « Ce canapé est rembourré avec des noyaux de pêche alors je dors avec Mamie et toi Papy, tu dors là ! »
Je préfère nettement sentir la peau d’Heure-Bleue contre la mienne que ces foutus coussins rêches que je jette par terre.
Heure-Bleue râle, soupire, allume la lumière en pleine nuit après avoir fait tomber ce qui traîne sur la table de nuit.
Mais bon sang, ce que je dors mieux contre elle…
Bref, la vie est belle et c’est bien…