mardi, 22 mars 2022
Salauds de pauvres !
Les campagnes électorales sont toujours l’occasion pour votre Goût préféré de découvertes ébouriffantes.
Hormis l’antienne qui veut que pour les uns, le Français est trop cher et que pour les autres, ce qui coûte c’est l’étranger, apparaît régulièrement notre serpent de mer.
« L’assistanat ».
Ces salauds de pauvres, non seulement n’ont rien mais en plus ils nous coûtent un bras.
L’ineptie de la chose échappe manifestement à ceux à ceux qui le disent.
Tout cela ne serait qu’une des bêtises courantes avancées quand on veut se déplacer, manger, s’habiller et si possible se loger, aux frais du contribuable.
Assez curieusement c’est exactement ce que le candidat reproche au pauvre « ce fainéant qui se complaît dans l’assistanat ».
C’est ainsi, selon celui qui cherche à avoir une place où il sera rémunéré 15.203 mensuels, hors autres avantages et pensions diverses, que « l’assisté » devrait montrer un désir irrépressible de se jeter sur le boulot.
Oubliant que lui-même brigue une place où il ne paiera ni logement, ni habits, ni repas, ni carburant, ni train, ni avion, ni électricité, pas même le remplacement de l’électroménager ou la décoration de ses appartements, il va jusqu’à laisser de côté l’obligation faite par le préambule de la Constitution de 1946 auquel il se doit d’agréer :
« 11. Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. »
C’est évidemment gênant car il s’agit tout de même d’encourager le Français, ou pire, l’immigré, à « se la couler douce ».
Hélas, comme toujours dans les mécanismes les mieux huilés, un grain de sable, celui qui d’habitude se cantonne à la sandale du bidasse et condamne l’armée à s’immobiliser, vient se glisser.
Ce « fainéant », qui se fait du gras pour l’aumône mirobolante d’environ cinq cent €uros par mois devrait donc « mériter » cette aumône en travaillant au moins quinze heures par semaine.
Et comme toujours, l’aimable andouille qui propose une obligation de travailler quinze heures par semaine, semble ne pas remarquer que le travail qui existe soudain quand il est gratuit, disparaît dès qu’il faut le rémunérer.
De plus c’est oublier – oublier ? Vraiment ? -, que ces quinze heures hebdomadaires payées 80% du smic par le contribuable contribueront à priver d’un emploi payé au SMIC des gens qui deviendront par conséquent à leur tour des « fainéants qui se complaisent dans un assistanat » qui n’aura contribué qu’à baisser leur salaire de 20%.
Aller à l’école si longtemps et compter aussi mal montre bien qu’une formation de haut niveau ne met pas à l’abri de la bêtise la plus crasse.
Ni de la tentation de tirer sur les ficelles les basses de l’âme humaine…
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