lundi, 18 avril 2022
Devoir de Lakevio du Goût N°121
Quelque chose ne va pas, mais alors pas du tout !
Je me regarde, et si ce miroir ne se trompe pas et ne me trompe pas, selon les critères d’aujourd’hui, même si c’est prétentieux de le dire, je serais classée parmi « les filles qui sont belles ».
Alors pourquoi s’est-il soudain levé et parti d’un pas lourd en me jetant un regard désespéré ?
Pourquoi ?
Pourtant j’avais fait attention.
J’ai toujours fait attention.
Il me plaisait, je lui plaisais, c’était manifeste.
Cette soirée avait bien commencé.
Nous étions allés au restaurant puis, en sortant il m’avait « vous voulez prendre un café à la maison ? »
Il avait l’air innocent et gentil, j’ai dit « avec plaisir. »
Je l’ai suivi.
Il m’a pris la main sur le trottoir, je lui ai dit « Attention à mon vernis, il n’est peut-être pas tout à fait sec ! » et j’ai repris ma main.
Il n’a rien dit jusqu’à ce qu’on arrive chez lui, je le sentais un peu inquiet.
Il m’a fait entrer, son salon était bien rangé, ça m’a rassurée alors je lui ai tendu ma veste.
Il l’a attrapée par le col et je lui ai dit « Attention, c’est du cachemire… », il l’a soigneusement pendue dans le dressing attenant.
Il s’est tourné vers moi, m’a regardée langoureusement, je sentais bien que « l’instant décisif » comme il est écrit par Berthe Bernage était arrivé.
Il a tendu les bras, je me suis approchée, il m’a serrée contre lui et s’est penché pour m’embrasser mais j’ai dit « Attention, vous allez déranger ma coiffure ! ».
Il s’est alors reculé un peu et s’est contenté d’un léger baiser dans le cou qui m’a fait frissonner.
Il m’a pris le poignet, j’ai pensé « il se rappelle pour le vernis, c’est bien… » et m’a entraînée vers la pièce à côté.
J’ai vu sa chambre, elle aussi était bien rangée, il s’est assis sur le lit, toujours me tenant le poignet et m’attirée.
J’avais envie qu’il aille plus loin mais m’a échappé « Attention à ma robe, elle se froisse facilement ! »
Il a soupiré, m’a allongée à son côté gentiment, je dois dire qu’il se montrait délicat et patient.
J’ai senti sa main sur ma jambe, c’était agréable et doux.
Puis je l’ai sentie remonter lentement.
Quand elle a atteint ma cuisse, j’ai frissonné, c’était agréable mais j’ai dit « attention à ne pas filer mon bas ! » et il a eu un bref arrêt.
Puis ce fut plus haut et quand il a commencé à tirer l’élastique de ma culotte j’ai dit « Attention ! C’est de la soie ! C’est fragile ! »
Il a grogné, s’est levé, a repris sa veste et quitté la pièce.
Un instant plus tard je l’ai entendu claquer la porte.
Il m’avait laissée seule chez lui !
Je suis repartie chez moi, vexée d’être ainsi « laissée en plan » alors que j’étais prête à m’abandonner totalement.
Il fallait juste qu’il fasse attention.
Apparemment, les hommes ne font jamais attention…
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